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Verbiages 2   

Comme je l’ai expliqué ici, il m’apparaît comme impossible que la conscience (telle que je l’entends) soit simplement une conséquence de la matière. Mais je vais ici détailler la note de milieu d’article, autrement dit pourquoi la conscience (telle que … Continuer la lecture

Comme je l’ai expliqué ici, il m’apparaît comme impossible que la conscience (telle que je l’entends) soit simplement une conséquence de la matière.

Mais je vais ici détailler la note de milieu d’article, autrement dit pourquoi la conscience (telle que je l’entends) ne peut pas être autre chose que de la matière.

Si l’on admet que l’univers matériel existe, et que l’univers (matériel ou non) est logique, alors on a des preuves que la matière a une incidence sur la pensée. L’ingestion d’alcool et autres psychotropes déforme non seulement la perception mais aussi les facultés de penser, de mémoriser, de calculer, de réfléchir. Les taux d’hormones et les besoins physiologiques en font de même. La fatigue, également. Les maladies et lésions cérébrales provoquent la perte de diverses facultés, ne serait-ce que de la perte de mémoire. L’état de rêve aussi altère la conscience et la capacité de réflexion (et pas qu’un peu…). Ou encore la neurochirurgie. Bref, la pensée peut être altérée, et si le monde matériel existe, cette altération vient du monde matériel.
Mais la pensée n’est pas la conscience (telle que je l’entends). On peut distinguer la pensée, et même la perception des sens, de cet observateur final que j’appelle la conscience. On peut donc encore imaginer que la pensée est induite par la matière, mais que l’observateur final appartient à un monde immatériel. L’observateur serait donc totalement immunisé contre la matière, il ne ferait qu’observer le résultat du travail du cerveau, sans être perceptible par celui-ci.
Sauf que ça n’est pas le cas. Mes pensées tiennent compte de l’existence de ma conscience. Ma pensée détecte, ressent et « voit » cette conscience. Alors que ma pensée devrait en être distincte, ne devrait que lui livrer des informations, pas en retirer. Car si cette détection de la conscience se traduit sous forme matérielle, il doit être possible de l’observer, au niveau matériel, d’observer un échange électrique entre réseau de neurones, de voir que l’enchaînement se fait logiquement, du début à la fin, qu’à aucun moment n’intervient une réaction imprévisible, inattendue et chimiquement impossible, quelque chose d’extérieur, que toute la réaction reste logique et matérielle. Si toute la réaction de pensée est matériellement logique, alors le fait de ressentir cette conscience et de baser sa réflexion dessus ne peut pas venir d’ailleurs que de la matière.

Ceci dit, je ne crois pas qu’on soit encore capable d’observer chimiquement ce genre de « réflexion » sur la conscience et n’y voir qu’un enchaînement logique. (Quand je dis « Je ne crois pas. », je suis en fait sûr à 100%, mais je n’ai pas le droit de l’affirmer étant donné que ma connaissance sur les IA et la neurologie est proche de zéro.)

OK… Après réflexion, on peut encore émettre un doute, si on imagine que quelque part au milieu du cerveau, un neurone (ou quelques neurones) bien précis pourrait avoir un comportement visiblement chaotique, aléatoire, quantique, illogique qui correspondrait à un message venant d’un « ailleurs »… En admettant donc que la matière ne soit donc plus parfaitement déterministe (si on s’en contente).

D’accord. Mais moi, ce qui ne me satisfait pas dans l’idée d’une dimension spirituelle, c’est justement que la conscience ne doit pas avoir de dimension. Elle doit être un point, unique, indivisible, et non localisé. Et chaque point reste isolé. Rien ne permet de dire que d’autres points existent. Rien ne leur permet d’échanger, de se détecter. Rien ne permet de les relier, ni même de les distinguer. Bref, rien ne permet de définir une « dimension » spirituelle qui engloberait ces consciences éventuelles. Chaque conscience (si on postule qu’il y en a plusieurs) est en soi un univers complet et fini.

Seule alternative, pour imaginer une dimension spirituelle qui permette à ces consciences de discuter, c’est finalement d’imaginer que le monde matériel, c’est le monde spirituel… Que le monde « matériel » n’est pas cohérent en lui-même, mais qu’il est la création de l’ensemble des esprits, qu’il est une sorte d’inconscient collectif dans lequel se ballade l’ensemble des consciences. La « réalité virtuelle » formée par cet inconscient collectif devrait alors se présenter de la manière la plus cohérente possible pour satisfaire tout le monde (notamment en représentant « matériellement » au niveau neuronal au mieux, les réflexions de chacun), de même que l’inconscient collectif altèrerait la capacité de réflexion consciente de chacun selon le besoin. Mais finalement, ça n’apporterait pas grand chose au monde matériel tel qu’on le postule actuellement… « L’inconscient collectif » correspondant juste à cet ensemble matériel relativement cohérent par lui-même (si ce n’est aux limites de nos capacités de compréhension). Et notons au passage que même postuler l’existence de cette « dimension spirituelle » n’implique en rien l’éternité de la conscience.

Et au fond, puisque rien ne me prouve l’existence des autres, rien ne m’oblige à imaginer cet inconscient « collectif ». L’univers pourrait tout aussi bien être la création de mon inconscient à moi seul, dans lequel navigue ma conscience.

Notons encore, que, comme je le disais déjà dans le premier « Verbiages », la conscience (telle que je l’entends), en tant qu’observateur final, doit pouvoir se distinguer de la personnalité et des capacités de réflexion, bref de l’esprit (qu’il soit matériel ou spirituel), et même des perceptions (les yeux fermés, dans le silence, et sans rien ressentir, ni imaginer, je reste moi). Or, une conscience sans pensée ni perception, j’ai tellement de mal à me le représenter que ça ne m’étonnerait pas que ça soit juste le néant (autrement dit, pas de conscience). Mais je peux me tromper.

Ceci dit, encore une fois, toutes ces réflexions restent des besoins de réponses à des questions dont rien ne prouve la pertinence. Croire en dieu, ou croire à une dimension spirituelle, ça reste croire en une réponse apparemment « logique », satisfaisante, capable de vaincre ce doute, donc purement « anthropocentrique », finalement. (Le « besoin de réponse » n’étant rien de plus que ça : Une vision anthropocentrique.)

Publié dans Chaos, Cérébralité | Laisser un commentaire