Archives quotidiennes : 12/05/2012 à 18H16

Etre soi-même.   

Je suis une femme. Voilà, c’est décidé, je suis une femme. J’ai bien réfléchi. Je crois que c’est la meilleure chose à faire. Soyons clairs, je n’ai pas d’attributs physiques féminins, et ça ne me pose pas spécialement de problème. … Continuer la lecture

Je suis une femme.
Voilà, c’est décidé, je suis une femme. J’ai bien réfléchi. Je crois que c’est la meilleure chose à faire.

Soyons clairs, je n’ai pas d’attributs physiques féminins, et ça ne me pose pas spécialement de problème. Je n’ai pas non plus d’amour immodéré pour l’image de la femme et l’ensemble des clichés qui peuvent lui être associés dans la société où je vis, ni même pour l’image de la femme et les clichés associés dans une quelconque autre société dont j’ai connaissance. (Et l’inverse est vrai aussi, quant à l’image de l’homme et aux clichés associés. Je crois être relativement neutre de ce côté-là.). Les pantalons me conviennent. Et quant à mon orientation sexuelle, je ne suis pas non plus intéressée par l’idée de suivre l’orientation sexuelle de la majorité des femmes, c’est-à-dire l’attirance pour le corps masculin. Non, en tant que femme, je serais plutôt lesbienne.  Mais tous ces points n’ont rien de vraiment bloquant. Il y a des femmes qui naissent dans un corps d’homme et décident de le modifier, pour acquérir les attributs physiques féminins, sans pour autant modifier radicalement leur comportement pour le faire coller à l’image d’Epinal féminine. Et il y a des femmes qui naissent dans un corps d’homme et décident de faire avec, le corps en lui-même étant secondaire, mais d’accepter leur féminité en adoptant la majorité des comportements et rites attribués aux femmes. Et il y a encore des femmes qui naissent dans un corps de femme, et ne suivent pourtant rien de ce qui est censé définir leur féminité sociale, ni clichés comportementaux, ni codes vestimentaires et d’apparat, ni sexualité habituellement associée, ni maternité, etc., et ce sans pour autant renier leur féminité.

Et bien moi, je serais plutôt d’une nouvelle sorte de femme. Née dans un corps masculin avec un métabolisme masculin, et souhaitant y rester, sans avoir besoin de coller à rien de ce qu’on associe arbitrairement aux femmes. Et je garde mon prénom. Je souhaite juste qu’à partir d’aujourd’hui, les accords de genre soient respectés par mes interlocuteurs quand on s’adresse à moi et quand on parle de moi. Qu’on m’appelle « Madame », et que mon pronom soit « elle ».
Donc c’est fait, je suis une femme.

Je crois que ça va beaucoup m’apporter. Une nouvelle vision, un nouveau point de vue, peut-être la capacité de mieux partager et ressentir la discrimination ambiante dont nous sommes toutes victimes. De nouvelles réflexions sur la condition féminine, sur l’inégalité, sur le machisme, la misogynie, sur le féminisme…

Et l’accès au vestiaire des filles.

Publié dans Cérébralité, Grandissime | 9 commentaires