Archives quotidiennes : 24/08/2012 à 07H47

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Ma mère, par exemple, était devenue végétarienne parce que, attablée à la terrasse d’un restaurant, elle avait « soudain vu des langoustes qui agonisaient en plein soleil, prises d’atroces soubresauts ». Cette scène l’avait profondément choquée, d’autant plus que la souffrance de … Continuer la lecture

Ma mère, par exemple, était devenue végétarienne parce que, attablée à la terrasse d’un restaurant, elle avait « soudain vu des langoustes qui agonisaient en plein soleil, prises d’atroces soubresauts ».
Cette scène l’avait profondément choquée, d’autant plus que la souffrance de ces bêtes était alors entrée directement en résonance avec sa propre douleur : ma mère était à cette époque atteinte d’une pathologie névralgique aiguë rare, non soignée.
Plus tard, après neuf années de végétarisme, lorsqu’elle se mit à gravement manquer de fer et à souffrir de maux de ventre, son mode d’alimentation fut aussitôt questionné. Ma mère m’a récemment écrit – les échanges épistolaires sont notre mode de communication privilégié :
[...] le médecin n’a pas accusé formellement mon régime pour le manque de fer. Il pensait que ce pouvait avoir une influence. Il ne m’a pas obligée à réintroduire la viande; il disait seulement que ce serait plus sage et m’a fait toute une description des avantages de manger de la viande. [...]
Selon elle, le plus pénible, au cours de sa période végétarienne (printemps 2000 à juillet 2009), ne fut pas les réactions du corps médical, mais le scepticisme constant de son entourage – amis, famille et connaissances -, et les manœuvres de certains pour tenter de la ramener à plus de lucidité, c’est-à-dire à un mode alimentaire ne les remettant pas en cause d’aucune façon -ça, c’est moi qui l’ajoute !
Ma mère réintroduisit les fruits de mer, puis la charcuterie.
Plus tard, beaucoup trop tard d’ailleurs, puisque maintenant, elle va probablement en mourir, on découvrit que son anémie avait pour origine une perte de sang due à un cancer de l’intestin grêle dont les métastases avaient essaimé un peu partout, le rendant incurable.
Ma mère ne s’était pas beaucoup documentée, et a toujours eu des difficultés à argumenter, à défendre ses choix : l’Autre l’impressionne vite. Elle a cependant eu un cran extraordinaire, pour tenir bon pendant environ neuf ans, dans son petit village de Haute-Savoie, pays de charcuteries et de gibiers.
Elle est de nouveau végétarienne, depuis le printemps 2010.

Sandrine Delorme, Le Cri de la Carotte 2011

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En France, être parent végétalien, c’est automatiquement faire preuve de maltraitance envers ses enfants. Donc les médecins ne vous donnent aucun conseil ni aucune information ¹ (puisqu’ils n’ont de toute façon pas la formation pour vous en donner), ils se contenteront de vous maudire, et s’ils agissent ce sera pour vous envoyer les services sociaux.
D’ailleurs, je suis sûr que si je vous dis « enfant végétalien », vous visualisez déjà un petit cadavre…

Au Canada, la Société Canadienne de Pédiatrie vous dira ceci.

La différence entre les deux discours est affolante… On a 30 ans de retard…

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Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire