La non-zoophagie

Voilà. Je vais encore parler de la non-zoophagie, parce que c’est un des cinq sujets dont je suis capable de dire quelque chose. (La semaine prochaine, je vous parlerai de la vacuité de la vie. Celle d’après, du sollipsisme. Et dans trois semaines, ce sera de l’agnosticisme et du nihilisme. Pour changer un peu. Pour l’éclectisme, tout ça. Hein.)

Ce que je voulais en dire, c’est que, pour devenir végétarien, il y a des tas d’arguments, et apparemment, on en trouve même de plus en plus. Z’avez qu’à fouiller là pour plus d’informations. (C’est wikipedia, alors on a beau dire que ça n’est pas la source d’information la plus sûre qui soit, du fait que n’importe qui puisse y ajouter son grain de sel, ça reste quelque chose dont on peut à peu près être sûr de l’impartialité, ou de l’équilibre des partialités, du fait que n’importe qui puisse y ajouter son grain de sel. Sinon, je pourrais bien vous donner un lien vers un site pro-végétarisme tenu, forcément, par des végétariens… Ou un lien défendant la pérennité de l’élevage dans le monde, et tenu exclusivement par des vendeurs de viande*… Mais, hein, bon…)

L’avantage, aussi, justement, de devenir végétarien dans une société qui ne l’est pas, c’est qu’on le choisit en connaissance de cause. On prend le temps d’y penser, à ce choix, plutôt que de se laisser porter par l’habitude. Et bien sûr, on a le temps d’entendre tous les arguments de l’autre bord, d’y être confronté régulièrement, et de réfléchir à toutes leurs réponses. On connait très bien l’ennemi. D’un point de vue purement argumentaire, le végétarien est donc très fortement avantagé s’il est né et vit dans une société de bouffeurs d’animaux.

Sauf que c’est faux.
Il n’y a qu’un seul argument pour devenir végétarien. Des arguments pour limiter drastiquement sa consommation de viande, oh, oui, ça, il y en a énormément. Mais pas pour devenir végétarien. Des arguments (vérifiés ou sujets à débat) de toute sorte… Environnement, faim dans la monde, santé, philosophie, respect du lien naturel du prédateur à la proie, respect de la souffrance des animaux, etc. Y en a plein. Mais ils sont tous compatibles avec l’idée de consommer, de temps à autre, un peu de viande. Quand bien même il faudrait réorganiser complètement notre société et sa façon de manger et de tuer. Et c’est la raison toute simple pour laquelle je n’essaie plus de convaincre personne de tenter le végétarisme. (En fait, je ne sais même pas si j’ai essayé un jour… Si je l’ai fait, c’est plus par provoc qu’autre chose, je pense. Mais la plupart du temps, c’est surtout pour me défendre… Parce que oui, dans notre société, le végétarien a besoin de se défendre… C’est bizarre, c’est comme ça.)
Il n’y a qu’un seul argument, et ce simple et unique argument, c’est le respect de la vie. De la vie en tant qu’entité « consciente », sensible.
(Pour rappel : Un animal n’est pas une plante. Si je coupe une jambe d’un chien, elle ne repousse pas. D’ailleurs, le chien ne vit pas avec des milliers de pattes qui lui poussent continuellement sur le dos aléatoirement. Et si je plante la patte coupée du chien, il ne pousse pas un deuxième chien. Le chien est soit mort, soit vivant, il ne peut pas se retrouver dans un état indéfini, presque quasi desséché pendant plusieurs jours, mais réssucitable en lui versant un peu d’eau, et en en prenant bien soin. Le chien se déplace et réagit instantanément à ce qui l’entoure. Le chien apprend, ses réactions s’adaptent à l’environnement et à ce qu’il en connaît. Le chien communique de manière relativement explicite. En gros, le chien me donne un nombre très important de signes qui me permettent de croire qu’il possède le même type de « vie » que moi, une vie en tant qu’entité observatrice, sensible et « consciente ».** Une vie que « j’aurais pu avoir », si j’étais né à sa place. Enfin, du moins, il y a à peu près autant de chances pour que ce soit le cas que de chances pour qu’un autre être humain soit aussi « vivant » que moi. Même si j’ai parfois matière à en douter, quand j’entends certaines personnes comparer les plantes aux animaux, et prétendre que leur propre « conscience » n’est qu’une illusion… A la limite, je serais d’accord pour manger un peu de viande sur ces personnes. Ca ne devrait pas leur faire grand mal.)
Le respect de la vie, donc. Le seul argument. Le seul argument qui ne peut pas s’expliquer. On l’a ou on ne l’a pas. On le comprend intuitivement ou pas.
Bien sûr, moi aussi, même en étant végétarien, je tue. Je tue par inadvertance, par manque d’attention. Je tue quand je prends ma voiture et qu’un petit animal passe sous mes roues sans que je m’en rende compte. Je tue des dizaines, des centaines, des milliers d’insectes, contre mon pare-brise, ou même à pieds, quand je me promène, et certainement d’autres manières… Je ne vois pas tout. Et je tuerais aussi par légitime défense. Mais tuer, c’est un dilemme, c’est un drame. C’est quelque chose d’inacceptable, même s’il faut vivre avec, même si j’y pense rarement. Tout meurtre que je peux éviter facilement doit l’être. Et d’autant plus que cette vie « entité » se rapproche de ce que je connais, de « moi », et a de grandes chances d’être une « vie » autant que moi. Eviter de tuer en mangeant de la viande, c’est simple. Rien ne m’y oblige. Rien. Et rien ne peut aller contre cet argument.

Et en fait… le seul « argument » pour ne pas être végétarien, le seul convaincant, c’est sans doute « la santé »… C’est en tout cas celui que j’ai entendu toute mon enfance, celui qui m’a fait croire pendant de nombreuses années que vivre sans manger de viande était impossible. Qu’arrêter de manger de la viande, ça voulait dire mourir dans l’année. C’est ce que je croyais. C’est probablement ce que croyaient mes parents aussi. Et c’était ce qui me faisait penser « Je n’ai pas le choix. ».
Et ce qui m’a fait arrêter, c’est d’une part, avoir croisé un végétarien, adulte, en bonne santé, et d’autre part… qu’au fond, je n’ai pas un très fort instinct de survie. Un simple calcul : Pour faire vivre un carnivore, il faut tuer plusieurs animaux. Plusieurs vies contre une seule. Qu’est-ce qui permet de dire que l’unique vie sauvée vaut toutes les autres ? La mienne, en tout cas, ne vaut pas tout ça. Elle vaut peut-être plusieurs vies d’insectes, puisque la plupart des insectes ont des vies très courtes. Mais pas plusieurs vies d’un vertébré (ou autre « gros » animal). Je crois qu’au début, quand j’ai arrêté de manger de la viande, j’ai eu le sentiment de prendre un risque pour ma santé. Un risque qui en valait la peine, de mon point de vue. Et il est possible, probable, au fond, que, même s’il était impossible d’être végétarien sans mettre sa vie en danger, je continuerais… autant que possible. Et il est plus que probable que même s’il n’y avait aucun autre argument en faveur du végétarisme, je le serais quand même. Parce que je ne vois pas ce qui me permettrait de décider, moi, quels animaux doivent mourir.

(Accessoirement, il se trouve que ma santé est toujours aussi bonne, que je n’ai pas maigri, et que j’ai même pris au moins dix kilos depuis que je suis végétarien… C’est à dire près de la moitié de ma vie. Et que n’importe quel médecin ou diététicien pourra vous confirmer que pour un ovo-lacto-végétarien, qui mange des produits laitiers et des oeufs, même sans être particulièrement attentif à son alimentation, les risques de carences sont quasi nuls… Du moins, pas pire que pour un mangeur d’animaux.)

Voilà tout simplement pourquoi personne ne me convaincra jamais de me remettre à manger de l’animal, et pourquoi je n’essaierai plus de débattre avec un mangeur d’animal, qui n’a pas envie de m’entendre, et qui ne pourra pas avoir autre chose qu’une réaction d’autodéfense, de repli ou de provocation. Bref, une situation bloquée.

*Je dis « Viande » pour « Viande, volaille, poisson, mollusques, etc., et toute partie d’un animal doté d’un système nerveux, initialement vivant, mais qu’il a fallu tuer pour obtenir ce morceau. »
** Ces exemples fonctionnent aussi avec le lapin, le mouton, le poney, la poule et la vache. Et peut-être d’autres. Essayez, vous verrez.

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5 réponses à La non-zoophagie

  1. Si je continue de manger de la viande, c’est pas pour la santé. C’est que je me dis qu’un animal, ce n’est pas un être humain, ça n’a pas la même conscience. C’est moins grave d’en tuer un. Et, à la base, c’est naturel, c’est la vie qui veut ça, un prédateur tue pour se nourrir. Bon bien sûr ça ne se passe pas dans la nature comme dans l’industrie de l’élevage et de l’abattage.
    Bon, il y a une grosse part d’hypocrisie là dedans. Si je devais tuer moi même les animaux, je deviendrais peut-être végétarien. A moins d’y avoir été habitué depuis ma jeunesse, je ne sais pas. J’imagine que si on grandit à la ferme et qu’on assiste à la décapitation de poulets, ça joue. Mais je pense que si je devais m’y mettre aujourd’hui, j’aurais du mal.
    Mais quand j’ai de la viande dans mon assiette, si je pense à l’animal dont elle provient, j’avoue ne pas avoir de remords. Pourtant, je trouve les vaches assez touchantes, par exemple. Mais si je tue un moustique, et que je médite sur ce que je viens de faire, je trouve ça terrible d’avoir mis fin à la vie. Juste pour la vie elle-même, parce que je ne pense pas que les moustiques soient doués de conscience. Je tue les moustiques parce qu’ils me provoquent, mais je ne tue pas les araignées, qui ne viennent pas bourdonner près de mon oreille quand j’essaie de dormir. J’avoue que j’en aspire parfois quelques unes en passant l’aspirateur.
    Bref, ce sont des contradictions, on en a tous beaucoup je pense. Et mon avis peut fluctuer selon le point de vue que je considère. Jusque là, je ne ressens pas assez l’importance de la vie d’un lapin pour me priver d’en manger. Et puis c’est aussi une facilité d’être carnivore, c’est moins contraignant.

  2. Personne dit :

    Oui, à tout ça, en gros. Notamment les contradictions.
    Je pense aussi que le fait de tuer soi-même les animaux qu’on mange n’implique pas forcément qu’on arrêterait d’en manger, ni qu’on éprouverait plus d’empathie. Je pense que dans un premier temps on prendrait mieux conscience qu’en mangeant de la viande on tue un animal, puis que dans un deuxième temps on finirait simplement par s’habituer à tuer. Peut-être en en tuant moins. Peut-être que ça serait suffisant pour beaucoup de monde pour devenir végétarien. Peut-être pas. Je crois que c’est un peu comme la barrière morale, qu’on nous inculque, qui nous interdit de tuer un être humain. Pour ceux qui la franchissent, la vie humaine perd petit à petit de son importance. Le meurtre, en tout cas, devient de plus en plus facile. Et l’histoire (et ses génocides) montre que, dans les « bonnes conditions », beaucoup beaucoup beaucoup de monde est capable de franchir cette limite. Probablement la majorité des êtres humains. Il suffit, par exemple, de rabaisser l’humain à tuer au rang d’animal. S’interdire de tuer, c’est aussi un travail intellectuel. La barrière qui interdit de tuer un animal n’existe pas vraiment dans notre société, les végétariens sont obligés de se la construire à partir de (presque) rien.

    Mais au fond, ce qui m’a toujours semblé absurde depuis tout petit, c’est de pouvoir avoir des animaux domestiques, s’en occuper, avoir de l’affection pour eux, s’attendrir sur eux… et ressentir à peu près la même chose en croisant un de ces autres animaux, pas plus idiots que les premiers, mammifères aussi (ou pas), relativement intelligents, mais eux destinés à être mangés… J’ai toujours trouvé ça totalement absurde, hypocrite. Caresser un animal qu’on va tuer et manger. Lui tendre à manger. Lui faire croire qu’il peut avoir confiance en nous. Se sentir responsable, « bon »… Et faire tout le contraire. Des schizophrènes… Dédoublement de la personnalité… Si on était absolument incapables d’aucune empathie envers un animal autre qu’un humain, d’accord… mais ça n’est pas le cas. Les carnivores (animaux) ne font jamais ami-ami avec leurs proies (Sauf, exceptionnellement, certains animaux domestiques, qui peuvent s’apprécier entre eux… mais dans ce cas-là, ils perdent leur instinct de prédateur, la nature de la proie change.). Ils s’en foutent juste. (Ils ne cherchent pas à savoir si leur proie a une conscience, puisqu’ils ne savent pas ce qu’est une conscience.) Et les proies savent qui sont leurs ennemis… Mais pas avec nous. Les humains sont fous, sournois et malhonnêtes.

    Je reviens aussi sur « Et, à la base, c’est naturel, c’est la vie qui veut ça, un prédateur tue pour se nourrir. ». Formulée comme ça, ta phrase est correcte. Je vais y répondre quand même parce que souvent, c’est formulé autrement : « L’homme est un carnivore/omnivore. C’est dans sa nature de manger d’autres animaux. Ne pas manger de viande, c’est renier sa nature humaine. ».
    D’abord, tout le monde n’est pas d’accord sur le fait que l’homme soit naturellement carnivore/omnivore. Si on pose la question à un végétarien, il aura tendance à se baser sur la dentition et le système digestif pour montrer que, naturellement, l’homme est plutôt végétarien que carnivore. (Je dis « carnivore » et « végétarien » pour parler de la tendance principale de son alimentation, je ne parle pas d’un type exclusif d’alimentation.) On pourra aussi dire que l’homme n’est pas carnivore depuis si longtemps que ça, que les premiers hommes ne l’étaient pas. Et aussi que pour commencer à manger de gros mammifères, et sans doute la majorité de ses proies, il a fallu qu’il commence à utiliser des outils, des pierres taillées, des javelots, du feu, etc. Avant ça, il devait certainement se contenter de lapins ou rongeurs de ce genre. Donc manger des animaux plus gros que soit n’est pas spécialement « naturel »… Et on pourra encore dire que l’ancêtre le plus proche de l’homme est le singe. Et que la majorité, voire la totalité, des singes sont essentiellement frugivores/végétariens et qu’ils ne mangent qu’exceptionnellement de petites proies (plus souvent des insectes). Donc l’homme, carnivore/omnivore ?… C’est sujet à débat.
    Mais après tout, personnellement, ce que l’homme est « naturellement », je m’en fous pas mal. Il se trouve que l’homme peut vivre sans manger d’animaux, que c’est tout à fait possible en restant en bonne santé, que ça ne menace pas non plus son environnement*, que l’homme est doué de libre-arbitre, que donc rien ne l’y pousse, pas même l’instinct, et que l’homme a passé les derniers millénaires à s’affranchir d’un maximum de contraintes naturelles… La médecine, l’organisation sociale, la justice, la technologie, la science, etc… Au contraire, dans la nature, on peut trouver des choses comme : le cannibalisme, la pédophilie, le viol, le meurtre (au sein d’une même espèce), la guerre (entre meutes/clans, etc.), l’infanticide, la loi du plus fort, la polygamie, la vulnérabilité aux maladies, aux accidents, à la famine, aux conditions météorologiques, à l’environnement, etc., et donc une espérance de vie très basse…. Que des lois tout à fait naturelles que l’homme ne s’empresse pourtant pas de revendiquer. L’homme accepte de se plier aux « lois naturelles immuables » quand ça l’arrange et quand ça défend son propre petit confort. L’éthique humaine, les droits de l’homme et le reste, ne sont eux-mêmes là que parce que c’est dans le propre intérêt de l’humanité que les hommes soient capables de se respecter entre eux. C’est l’entraide qui leur a permis de prendre le contrôle du monde. Les puissants ont toujours intérêt à s’allier pour profiter des faibles. Et cette « loi du carnivore » n’est bien là que pour permettre de poser les limites à notre éthique que notre culpabilité pourrait avoir tendance à pousser « trop loin »…
    Au fond, d’un point de vue purement rationnel, purement pratique, si le seul but de ma vie est de me faciliter la vie, rien ne me pousse à respecter la vie animale. Mais comme, justement, je n’ai pas comme but de me faciliter la vie, rien ne me fera jamais y renoncer.

    (*Certains carnivores/omnivores (humains) prétendent que le végétarisme est une menace pour l’environnement. Que ça bouleverserait l’écosystème. Notamment à cause du soja OGM au Brésil, pour lequel on rase des pans d’Amazonie.
    Alors :
    - D’abord, comme son nom l’indique, le soja OGM du Brésil n’est pas bio, et donc quand j’achète du soja bio, je n’achète pas du soja OGM du Brésil…
    - Ensuite les animaux d’élevage sont nourris principalement au soja, notamment du soja OGM, et pour nourrir un animal d’élevage, il en faut beaucoup du soja… Sur certains sites de végétariens, on trouve des chiffres comme « 10kg de protéines végétales pour produire 1Kg de protéines animales ».
    - Certains carnivores choisissent de devenir végétarien par souci écologique, avant de défendre la cause animale. Je ne crois pas qu’aucun végétarien ait un jour choisi de devenir carnivore dans le simple but de défendre l’environnement…
    - Mais surtout, d’après moi, l’impact négatif de l’élevage sur l’environnement est avéré, visible, évident… Tandis l’impact négatif du végétarisme sur l’environnement n’est qu’une hypothèse totalement vaporeuse qui n’aura de sens que quand le végétarisme aura commencé à exister, quand on aura pu commencer à mesurer quelque chose, pas avec une société occidentale composée de 5% de végétariens… Surtout si c’est pour essayer de démontrer que l’environnement serait menacé si plus personne sur Terre ne mangeait de viande… On en est quand même vraiment loin. Et le jour où on y sera, c’est vraisemblablement parce que la Terre aura elle-même fini par forcer l’humanité à s’y résoudre… Quoi qu’en vérité, si on compare la consommation de viande par personne et par pays, ce n’est pas vraiment « le monde » qui est un gros consommateur de viande, mais plutôt « la partie privilégiée » du monde qui se gave sur le dos du reste… Et les 5% de végétariens d’occident n’y sont pas pour grand chose… J’imagine que les pays petits consommateurs de viande se gavent de soja… Sûrement…

    [...]
    Bon, je viens de passer encore une heure à essayer de voir quel est l’impact écologique d’un régime ou de l’autre, pour arriver à la conclusion que les Indiens sont de foutus hypocrites avec leur pays hyper-végétarien, mais la 4ème plus grosse exportation de bovins au monde… Faudrait voir, en fait, quel est le pourcentage d’abattage réel par rapport aux autres pays du monde… L’espérance de vie des bovins… Faudrait voir, aussi, quel est le pourcentage d’élevage, en nombre de têtes, par rapport à la population… Pas réussi à trouver de chiffres (suffisants)… Tout ça m’énerve… Ca me fera pas arrêter le végétarisme, mais ça m’énerve. J’ai au moins le mérite de me poser ces questions…)

  3. T’as raison (sur tous les points).

    Ce que je retiens, c’est le fait qu’il faille se construire cet interdit, de ne pas tuer un animal, qui n’existe pas culturellement.
    En théorie, je conçois parfaitement cette schizophrénie, de sympathiser avec un animal qu’on pourrait manger. Je le comprends, mais je ne le ressens pas vraiment. Pas au point de devenir végétarien. Aujourd’hui j’ai ramassé un oie morte, pour qui j’avais de la sympathie (non réciproque). Ça ne m’a pas spécialement bouleversé. Même la mort d’un chat domestique ne m’attriste que légèrement. Je dois manquer d’empathie envers les animaux. Quoique l’idée de la souffrance d’un animal me dérange plus que l’idée de sa mort.

  4. Personne dit :

    L’oie morte, elle devait être mangée, ou elle est morte pour une autre raison ?

    J’avoue que la mort, pour moi, c’est un sujet complexe… Je crois que le mort de personne, d’aucun humain ou animal, ne m’a jamais vraiment « bouleversé ». En tout cas, ça ne me fait jamais pleurer spontanément. Pour moi, la mort, c’est quelque chose que l’esprit ne peut pas concevoir, et les pleurs n’en sont pas la réaction adéquate. Ils ne réparent pas la mort, et ils ne permettent pas non plus de la comprendre. Donc je pleure rarement et peu face à la mort. Peut-être que ça m’arrivera pour des personnes plus proches, peut-être pas. (Peut-être que c’est juste parce que je suis un monstre égoïste et sans coeur, je ne sais pas. Paradoxalement, ce qui me terrorise le plus face à la mort des autres, c’est mon manque de réactions.). Mais j’essaie toujours de le « prendre » de la manière la plus respectueuse possible, d’essayer de réaliser, de donner une sorte de « poids » à cette mort, l’extinction d’une conscience. Et je ne supporte pas, mais alors vraiment pas (Là, je peux avoir des réactions plus « vivantes »…), l’idée d’être responsable directement ou indirectement, partiellement ou pas, par négligence ou autre, de la mort d’un humain ou animal, ou d’avoir mal fait les choses avant sa mort, prévisible. (A divers degrés, quand même… Les insectes, par exemple, j’accepte relativement bien…).
    Et puis je me dis que ça n’est pas parce que j’ai du mal à la « réaliser » que la mort d’un autre humain ou animal n’est pas la même que la mienne, un truc définitif instinctivement effrayant (voire inacceptable) auquel il faut se confronter… Et donc que je dois respecter.

    La souffrance, c’est une autre histoire. J’ai rarement eu l’occasion de voir un animal souffrir. (Et je n’ai regardé aucun documentaire choquant pro-végétarien, du genre Earthlings. Pas envie.). A priori, je ne pourrais pas supporter.

  5. Non, l’oie a été vraisemblablement attaquée par un chien. Les animaux domestiques ici ne sont pas pour être mangés, personne ne voudrait les tuer.