Archives quotidiennes : 12/03/2011 à 16H07

Redondons   

J’ai aujourd’hui entendu quelqu’un, devant un interphone, prononcer la phrase « Ouais, c’est moi. » . Ca a, semble-t-il, satisfait son interlocuteur, puisqu’il lui a ouvert. Je sais que c’est aussi une phrase qu’on entend assez souvent au téléphone. (Ou, plus souvent, … Continuer la lecture

J’ai aujourd’hui entendu quelqu’un, devant un interphone, prononcer la phrase « Ouais, c’est moi. » . Ca a, semble-t-il, satisfait son interlocuteur, puisqu’il lui a ouvert. Je sais que c’est aussi une phrase qu’on entend assez souvent au téléphone. (Ou, plus souvent, et plus exactement « Allô, c’est moi. »)

J’aimerais faire une clarification là-dessus : La proposition « C’est moi. » est très peu informative. Vraiment. Très peu. Je vous assure. En vérité, lorsque votre interlocuteur décroche son combiné tintinnabulant, il s’attend avec un absolue certitude à tomber sur quelqu’un qui est lui-même. En lui précisant que vous êtes bien vous, vous ne faites que lui rappeler quelque chose qu’il sait déjà. Ou tout du moins qu’il croit savoir, car bien sûr, il existe de rares cas où cette déclaration pourra ne pas être vraie.

Exemple :
« Bonjour, ça n’est pas moi. C’est le surmoi. Je profite d’une baisse d’attention du moi pour prendre subrepticement la parole et vous avertir que la personne que je représente est un dangereux psychopathe. Pour votre propre sécurité, ne lui ouvrez pas. »

Alors bien sûr, c’est un cas qui se présente très rarement, et qu’on peut négliger. Et c’est peut-être même un cas dont la probabilité n’est jamais venue à l’esprit de celui qui prononce cette fameuse phrase « C’est moi. » . Peut-être, tout simplement, que la personne qui a la fâcheuse tendance à dire « C’est moi. » pour se présenter au téléphone (ou à l’interphone) a remarqué que chaque fois qu’il l’a prononcée, on l’a reconnu. Et tout naturellement, il s’est dit que « C’est moi. » contenait une information essentielle, qu’elle permettait de savoir que c’était bien lui, et que, oui, décidément, ça marchait bien, il fallait continuer.

Mais la vérité est toute autre, pauvre naïf. C’est le timbre de ta voix qui te permet d’être reconnu, et non pas la non-information véhiculée par ta phrase.
En conclusion, je te propose quelques alternatives qui t’offriront le même résultat, tout en variant les plaisirs et en évitant cette phrase absurde :
« Bonjour. »
« Salut. »
« Coucou. »
« Soupe de potiron. »
« Marguerite sauvage. »
« Echantillon de reconnaissance vocale. »

Publié dans Chaos | Laisser un commentaire