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Archives mensuelles : octobre 2012
Expérience ▼▲
Expérience amusante à faire vous-mêmes (testée par mes soins) : En vous promenant dans la rue, regardez les gens, et postulez qu’ils sont végétariens, voire végétaliens (encore plus efficace). Puis examinez leur état de santé… Et bien, vous allez rire, … Continuer la lecture
Expérience amusante à faire vous-mêmes (testée par mes soins) :
En vous promenant dans la rue, regardez les gens, et postulez qu’ils sont végétariens, voire végétaliens (encore plus efficace). Puis examinez leur état de santé… Et bien, vous allez rire, mais tout de suite, pour chacun d’entre eux, la mauvaise santé saute aux yeux (maigreur et/ou mine triste et/ou teint pâle, etc… et même carences. Juste des Carences, comme ça, qui irradient, on ne sait pas trop comment.).
Expérience additionnelle :
Regardez à nouveau les mêmes passants, et imaginez maintenant qu’ils viennent de se remettre à manger de la viande.
Immédiatement, ils semblent aller beaucoup mieux.
Etonnant, non ?
Irréversible ▼▲
Je viens de me rendre compte à l’instant (même si je crois qu’il m’était déjà arrivé au cours de ma vie d’effleurer cette idée sans jamais m’y arrêter suffisamment), qu’il existe un blocage plus grand que tous les autres vis-à-vis … Continuer la lecture
Je viens de me rendre compte à l’instant (même si je crois qu’il m’était déjà arrivé au cours de ma vie d’effleurer cette idée sans jamais m’y arrêter suffisamment), qu’il existe un blocage plus grand que tous les autres vis-à-vis du végéta*isme, et qui n’est jamais énoncé clairement : Le principe d’irréversibilité.
L’idée est simple. Si on en vient à adopter le végéta*isme éthique, c’est qu’on admet que la vie de l’animal non-humain a une importance pour elle-même, en tant qu’individu sentient (sensible, mentalement existant), et on en vient à acquérir l’interdit de le manger (puisque ça n’est pas nécessaire et facilement évitable) avec une intensité égale à l’interdit de tuer un être humain. En pratique, bien sûr, on tuera toujours des tas de petits animaux par divers actes quotidiens, involontairement ou indirectement, mais en tout cas, l’interdit d’en manger volontairement reste. Pas par souci de pureté, mais juste parce qu’il est du même ordre que l’interdit d’homicide.
Or il restera toujours, de manière sourde, la peur, même infime, que la vie sans viande conduise à une baisse progressive de l’état de santé, ou que la vie sans viande conduise à une baisse progressive de notre capacité à jouïr de la vie. Peurs d’autant plus grandes qu’on n’a jamais rien connu d’autre que la vie avec viande. Et on aura beau lire et entendre toutes sortes de déclarations, études et témoignages inverses, savoir qu’il suffit de faire un bilan sanguin annuel pour se rassurer, le fait reste que dans notre cas tout à fait personnel, il est possible que ça ne soit pas applicable. Il est possible qu’on soit une de ces personnes improbables qui ne peuvent pas vivre une vie entière agréable et en bonne santé sans manger de viande.
Ça ne serait pas grave en soi, si on pouvait se dire que la porte de sortie est toujours là, qu’il ne s’agit que d’une pratique alimentaire comme une autre, si les implications mentales étaient légères, comme elles le sont lorsqu’on choisit le végéta*isme par souci écologique ou de santé. Mais si on en vient à considérer le végéta*isme éthique, il faut bien admettre que la porte de sortie est beaucoup plus difficile à réouvrir.
Le fait est que quelques-uns, anciens végés (et plus souvent végétaliens) la réouvrent, fatigués par la pression sociale, par des soucis de santé liés ou non à leur régime (relativement bien ou mal géré) ou à leur constitution particulière, voire à un problème préexistant, ou par une lassitude du « goût des végétaux », n’ayant pas réussi à faire le deuil de leur vie viandarde au milieu des autres viandards. Et donc ils se contentent d’effacer délicatement leurs principes éthiques en acceptant les sophismes carnistes qui leur faciliteront la vie. (Au lieu de simplement accepter que la réalité éthique est restée la même, mais qu’ils ne savent plus comment faire, et donc que pour eux la nécessité a repris le dessus.) Mais le fait est aussi que quelques autres, confrontés aux mêmes problèmes, aussi mal gérés, pourront décider que leurs principes éthiques sont plus solides que ça, et continueront à vivre avec ces désagréments malgré tout. Ou du moins se forceront à les supporter plus longtemps.
Il est donc vrai que la peur de l’irréversibilité a un fond de légitimité. Et c’est ce qui entraîne tous ces comportements bizarres de vrais végétariens qui refusent d’accorder de l’importance à la vie des animaux qu’ils ne mangent plus, et de faux végétariens qui refusent d’être « radicaux », « extrémistes », et se forcent à manger au moins un peu de chair animale tous les x mois, pour ne pas embrasser une vision du monde qui leur semble dangereuse (même avec un risque minime), parce que difficile à abandonner par la suite. (Des comportements qui toutefois s’estompent souvent avec le temps, avec les mois et les années, à mesure que leur expérience leur prouve de mieux en mieux que les risques -dont la peur est désormais quasi inconsciente- sont nuls. Et que l’irréversibilité de la vision éthique peut alors être envisagée sans danger.)
Et c’est sans doute cette peur sourde qui amène si souvent les omnis à comparer le végétarisme éthique avec la religion, les sectes, les extrémismes, etc.
Une peur jamais clairement énoncée, ni par les végés parce qu’admettre la difficulté de la réversibilité ne fait que renforcer la peur chez les omnis, ni par les omnis parce qu’il leur faudrait alors admettre que la force de cette conviction se fonde sur le constat d’une réalité (puisqu’ils craignent eux-mêmes de pouvoir être convaincus).
Le problème de tout ça, c’est sans doute que le végéta*isme repose sur un principe simple et évident « Il est mal de torturer/tuer sans nécessité. », alors que la « nécessité » est elle beaucoup plus difficile à mesurer. Elle n’est certainement pas dans le niveau de consommation actuel des produits animaux par les occidentaux. Elle est très probablement nulle pour la quasi-totalité des êtres humains (comme le rappellent les innombrables études diététiques sur le sujet), mais comment la reconnaître dans le cas improbable où elle se présenterait (ou pas) « à moi » en particulier ?
Bien sûr, si le végéta*isme était plus développé, en offrant plus de choix et de variété facilement visibles et accessibles, s’il était mieux intégré dans la société, mieux reconnu par le milieu médical, on pourrait certainement passer outre, on pourrait régler facilement ces rares désagréments, détecter correctement les problèmes de chacun et leur trouver des solutions concrètes, et donc rendre caduque cette peur. Mais tant qu’on n’en est pas là (et pour en arriver là), chacun doit encore les affronter seul, ou presque.
Tout ça est bien emmerdant. Avec des trouillards pareils, c’est pas demain la veille qu’ils seront libérés, les animaux…
Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas.
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