Des trucs de l'avenir du futur
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Du sang neuf
Chronoscopie
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Archives de catégorie : Grandissime
Peut-on changer le monde ? ▼▲
Réponse à la question « Peut-on changer le monde ? » en une vidéo de trois minutes nommée « Sasquatch Festival 2009″. Si vous êtes « normalement constitué.e », vous allez probablement voir comme un moi un type complètement ridicule, qui gesticule n’importe comment, seul … Continuer la lecture
Réponse à la question « Peut-on changer le monde ? » en une vidéo de trois minutes nommée « Sasquatch Festival 2009″.
Si vous êtes « normalement constitué.e », vous allez probablement voir comme un moi un type complètement ridicule, qui gesticule n’importe comment, seul au milieu d’un grand vide, qui n’a vraiment aucun talent pour la danse. Et vous allez comme moi ressentir un léger malaise, avoir honte pour lui et espérer qu’il arrête bien vite de s’exposer de la sorte, parce que ça ne sert vraiment à rien. Son comportement reste exactement le même du début à la fin de la vidéo.
Et pourtant, si vous êtes « normalement constitué.e », vers le milieu de la vidéo, vous allez probablement ressentir comme moi, comme la majorité des spectateurs de la vidéo et des personnes présentes ce jour-là quelque chose de complètement différent pour ce même individu, sans qu’il change quoi que ce soit à son comportement.
Et c’est justement parce que vous êtes « normalement constitué.e », comme la majorité des gens de la planète, qui expérimenteront probablement le même enchaînement de ressentis que le vôtre dans le même ordre face à la même situation, que cette scène est possible, et qu’elle répond à la question « Peut-on changer le monde ? ».
Bonne vidéo.
Sasquatch Festival 2009
Publié dans Chaos, Cérébralité, Grandissime
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Flexinawak ▼▲
Le « flexitarisme », c’est un mot qui a été inventé au début des années 2010 parce que… on ne sait pas. Ca a été inventé, en tout cas. Ca sert à désigner le fait d’être végétarien.ne, mais pas tout le temps. … Continuer la lecture
Le « flexitarisme », c’est un mot qui a été inventé au début des années 2010 parce que… on ne sait pas. Ca a été inventé, en tout cas. Ca sert à désigner le fait d’être végétarien.ne, mais pas tout le temps.
Pas tout le temps… Donc ça pose certaines questions…
Quelles sont les motivations ? A quelle fréquence peut-on s’autoriser de manger de la viande pour mériter l’étiquette de flexitarien.ne ? Quels animaux s’autorise-t-on à manger ?
Sous quelles contraintes cédons-nous à la consommation de viande ? Pression sociale ? Faim et impossibilité de trouver des alternatives dans l’immédiat ? Simple envie ? Dès qu’on on en a sous les yeux ?
Est-on flexitarien.ne si on mange de la viande une fois par mois ? Une fois par semaine ? Trois fois par semaine ? A seulement deux repas par jour (au lieu de trois) ?
Si un mangeur de viande invite un flexitarien à manger chez moi ou au resto, ou s’il l’invite chez lui, est-ce qu’il doit prendre en compte son végétarisme partiel ou est-ce qu’il doit se rappeler que le flexitarien est flexible et le pousser à manger/cuisiner de la viande ? A priori, la flexibilité doit servir à quelque chose…
Toutes ces questions restent entières, il semble que chaque flexitarien.ne ait ses propres réponses.
Bref, concrètement, le/la flexitarien.ne, c’est quelqu’un qui ne mange pas de la viande à tous les repas.
Et si tout le monde sur Terre était flexitarien, ce serait une transformation tellement radicale de la société et de nos comportements de consommateurs que… tout serait très exactement identique à la situation actuelle.
C’est un concept formidable.
Grâce au flexitarisme, la révolution est en marche !
Ah tiens, ça y est, elle vient juste de se terminer.
Voilà…
—-
Et maintenant quelque chose de complètement différent :
En ce qui me concerne, je tiens à dire que je ne suis pas un défenseur de la peine de mort. Je pense que les défenseurs de la peine de mort sont des fous dangereux, qui menacent la société avec des idées violentes et néfastes. La violence entraîne la violence, la haine entraîne la haine. Je ne peux pas accepter qu’on légitime la peine de mort, qu’on punisse le meurtre par le meurtre, qu’on se transforme collectivement en meutriers. Défendre la peine de mort est immoral.
Par contre, je pense aussi que s’opposer radicalement à la peine de mort est trop extrême. C’est un extrême de la non-violence dans lequel je ne me reconnais pas. C’est dogmatique et moralisateur. Tout n’est pas noir ou blanc. Il faut rester modéré et raisonnable. Ne pas céder à l’hypersensibilité ou à la phobie de la mort.
Je suis contre la peine de mort, sauf une fois de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal. Face à la peine de mort, je suis flexi-abolitionniste.
—-
(Ami.e lecteurice, du sarcasme se cache quelque part dans ce texte. Sauras-tu le retrouver ?)
Pourquoi personne. ▼▲
Pourquoi suis-je Personne ? Pourquoi je ne suis personne ? Je ne suis personne, pour une bonne et simple raison : La notion d’identité est une idiotie. Bien. Bon. Là, j’ai résumé tout ce que j’avais à dire, mais ça … Continuer la lecture
Pourquoi suis-je Personne ? Pourquoi je ne suis personne ?
Je ne suis personne, pour une bonne et simple raison : La notion d’identité est une idiotie.
Bien. Bon. Là, j’ai résumé tout ce que j’avais à dire, mais ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée de développer un peu. Même si je ne sais pas trop dans quel ordre…
Disons que la notion d’identité est une idiotie d’une part parce qu’elle est un concept faux, ensuite parce qu’elle est un frein pour l’évolution de nos croyances et comportements, et enfin parce qu’elle est un parasite pour l’évaluation honnête des messages transmis par autrui.
(Avertissement aux féministes : Ce texte n’est pas dégenré. C’était plus simple pour moi à écrire. Désolé.)
1) L’identité n’existe pas.
Personnellement, je n’ai jamais été très fan de la notion d’identité, parce qu’étant dépressif et phobique social, j’ai depuis fort longtemps :
- une personnalité effacée
- le sentiment de ne pas avoir grand chose d’humain étant donné mon incapacité à avoir une relation saine et simple avec un autre humain
- une capacité d’expression de mes émotions très mal réglée
- une attirance pour la mort (donc pour la fin de mon existence)
- la croyance régulière que je n’ai aucune compétence ou qualité
- et donc une énorme difficulté à déterminer ce que pourrait être mon identité, à part « rien ».
Voilà donc pour les raisons qui m’ont initialement amené à choisir « Personne » comme pseudonyme, ici et là sur internet, il y a de cela de longues années.
Mais vous aurez remarqué qu’avec la description que je viens de faire, je viens justement de jouer à me définir une personnalité, une identité, en décrivant de prétendus traits de caractère. Et je déteste ça, parce qu’en le faisant, je me mens. Je me mens parce que l’identité n’existe pas.
L’identité n’existe pas. On s’amuse à croire que des traits de caractères forment ce que nous « sommes ». Or, les traits de caractères évoluent avec les années. Les traits de caractères, les habitudes, les goûts, les croyances, les connaissances, les propensions à éprouver telle ou telle émotion plus ou moins souvent, plus ou moins facilement… tout ça évolue. Tout ça est une combinaison d’une éventuelle prédisposition à la naissance avec l’ensemble des événements vécus par la suite… Des événements qui vont nous amener à apprendre à maîtriser ou favoriser nos émotions dans un sens ou dans l’autre, qui vont nous faire acquérir telle ou telle connaissance, nous faire développer telle ou telle réflexion, modifier nos croyances, nos goûts… Toutes ces choses qu’on va, à chaque âge de notre vie, chérir comme faisant intrinsèquement partie de nous. Des choses qu’on refuse d’abandonner sous peine de mourir un petit peu. Des choses qu’on va entretenir, des goûts qu’on va affirmer pour souligner notre identité, pour pouvoir la montrer aux autres… Des choses qui évolueront pourtant sans cesse au fil des années, malgré notre volonté de « rester le/la même » pour ne pas mourir. On se mettra à mépriser celui qu’on était, ou le regarder avec condescendance, cet enfant naïf qui a appris tant de choses depuis ce temps… Ce même enfant, qui, quelques années plus tôt se croyait complet, terminé, mûr, sûr d’être le moi définitif qui ne pourrait pas changer, puisqu’il avait déjà décidé de la personnalité qu’il souhaitait avoir… On change constamment ce qui se trouve dans cette tête, tout en croyant bêtement que ce qui se trouve dans cette tête est « notre identité ».
Notre identité n’est pas perceptible. Elle n’est pas perceptible par autrui. Chacun se fait l’image qui l’arrange de nous, perçoit quelques bribes de ce qu’on veut bien lui transmettre, et se permet de croire que l’infime échantillon -de ce que notre comportement rend visible par rapport au foisonnement de ce qui bout en nous- est suffisant pour que l’image qu’il se fait soit juste, pertinente. Il n’a qu’une illusion de nous, et il a la prétention de croire nous connaître.
Et soi-même, on s’imagine se connaître. Quand la conscience n’est qu’une partie immergée de notre iceberg, et quand le déterminisme de soi est un paradoxe absurde. Je ne peux prévoir mon comportement futur, puisque je devrais alors nier mon libre-arbitre pour me décider déterminé par moi-même. Je ne peux pas prévoir mon comportement futur pour me dire ensuite à chaque instant « Je suis en train de faire ce que j’avais prévu que je choisirais de faire sachant ce que je connais de moi-même. ». Je peux, de mon point de vue, prendre des décisions « libres », mais pas me prévoir. Je ne peux prévoir qu’un système borné auquel je n’appartiens pas. Je ne peux pas connaître la totalité de ce qui me décide. Je ne peux pas connaître la cause de moi-même. Donc je ne peux pas me connaître.
C’est parce qu’une immense partie de moi m’est incompréhensible et inaccessible que je peux exister, être sentient, être conscient et faire des choix. Donc je ne peux pas connaître mon identité (quand bien même cette « identité » serait la photo de ma configuration mentale à un instant de ma vie).
Un cerveau n’est pas une identité. Un cerveau est un ensemble de programmes. D’idées, de réflexions, de connaissances, de désirs, etc. qui progressent, qui se perfectionnent ou se détériorent… et qui peuvent en partie se transmettre par le langage. Des éléments reproductibles à volonté dans les autres cerveaux. Et des élements qui sont, statistiquement, reproduits un nombre inquantifiable de fois dans d’autres cerveaux… Aucune idée, aucun goût, aucune réflexion, aucune connaissance ne se trouve en exemplaire unique dans un seul et unique cerveau. Tous ces élements, chaque exemplaire de ces élements est banal. Tout ce qui constitue un cerveau est terriblement commun, banal, a déjà été reproduit des centaines, des milliers, des millions de fois depuis l’apparition du premier cerveau… Rien n’est original. Un cerveau n’a pas d’identité. Une identité n’a rien « d’unique ».
Ce qui est unique, c’est mon existence, pas mon identité. Je suis unique parce que je suis le seul à être conscient, sentient, dans mon cerveau. Et personne d’autre ne partagera jamais cela avec moi. Je mourrai seul. Et parce que je suis seul en moi, je suis unique. Parce que je peux poser l’hypothèse du solipsisme, poser l’hypothèse que l’univers n’est que l’invention de mon esprit, je suis unique. Je suis unique parce que j’existe. Et non pas à cause d’une prétendue « personnalité », « identité ». Je suis moi. Pas les pensées ni les émotions qui me traversent.
Et parce que je n’ai pas de personnalité, d’identité, j’ai l’immense avantage de pouvoir évoluer, progresser, perfectionner mes programmes, améliorer la rigueur de mes réflexions, et travailler sur mes émotions pour réduire les parasites à mes réflexions. C’est parce que je n’ai pas d’identité que je peux avancer.
2) L’identité est un frein pour l’évolution.
L’identité, c’est de m’accrocher à mes goûts, mes plaisirs, mes pensées, mes croyances, mes habitudes, qui constituent l’image que j’ai de moi. Et de refuser de les abandonner. Par peur de souffrir. Par peur de me trahir. Par peur de devenir un autre, qui aurait tort, qui ne saurait plus penser, et qui trahirait les intérêts de celui que je suis aujourd’hui. Par peur de perdre tout ce que j’ai acquis aussi, tout ce que j’ai investi, le temps, les efforts, l’énergie, les sacrifices que j’ai faits, pour devenir ce que je suis aujourd’hui, obtenir ces connaissances, ces croyances, ces habitudes, qui servent mes intérêts d’aujourd’hui, et qui m’ont peut-être même rapproché.e d’un rêve que je m’étais fixé. Abandonner tout ça, c’est tout perdre, tout gâcher.
Si mon identité est une religion, une foi, alors la perdre revient à trahir tout ce en quoi j’ai cru jusqu’à aujourd’hui, ça revient à perdre tout ce que j’ai investi comme effort psychologique et émotionnel pour ressentir cette foi.
Si mon identité est mon insensibilité, ce que je crois être « mon courage », ma « force », ma « virilité », alors l’abandonner, c’est me rendre faible, c’est abandonner mon pouvoir, mon plaisir à abuser de ma force, m’accuser des maux que j’ai pu commettre par mon insensibilité, c’est me rendre faible, médiocre, inférieur, méprisable.
Si mon identité est mon pessimisme, mon cynisme, mon fatalisme, ce que je crois être mon réalisme, ma force, alors l’abandonner, devenir optimiste, c’est me perdre dans l’insouciance stupide et méprisable, même si ça doit m’apporter le plaisir de vivre, ce serait devenir mon pire ennemi, un être naïf.
Si mon identité est ma peur des autres, ma phobie sociale, celle qui m’amène à les fuir, à me convaincre que je suis mieux seul, loin de ces illusions qu’apportent les relations sociales, alors devenir sociable, c’est me mentir, c’est devenir un acteur, quelqu’un que je n’aime pas, faux, qui se laisse aller à la confiance aux autres, qui prend le risque de se faire trahir par autrui, un imprudent, un fou.
Si mon identité est un choix éthique, une valeur, l’honnêteté, l’honneur, le courage, le pacifisme, etc… alors l’abandonner, c’est prendre le risque de faire le mal, détruire quelque chose d’irréparable, par inconscience, commettre l’irrémédiable si je devenais autre.
Si mon identité est d’être un carnivore, un « loup », un « lion », qui aime la viande, alors abandonner la viande, c’est perdre ma force, ma puissance, devenir bête et faible, et perdre un goût, soit souffrir du manque, soit perdre ce plaisir de la viande, perdre une source de mon plaisir de vivre. M’imaginer ne plus aimer la viande, c’est me trahir.
Si mon identité est l’amour d’une personne, avec le plaisir que je ressens à l’aimer, alors perdre cet amour, c’est perdre cette source de plaisir, et trahir l’amour que j’ai ressenti jusqu’à présent, le rendre faux en le faisant disparaître puisqu’il ne pouvait être vrai que s’il était éternel, c’est aussi prendre le risque de faire du mal à la personne qui était jusqu’alors protégée par mon amour. C’est prendre le risque de trahir mes intérêts actuels, de manière irréparable.
Si mon identité est mon orientation sexuelle, alors je pose le dégoût sur le sexe ou le type de personnes qui ne m’attire pas. J’envisage la relation sexuelle avec ce sexe-là, ce type-là, comme quelque chose de répugnant, qui me torturerait, qui me salirait, qui me trahirait. Du moins, je peux envisager le chose de cette manière. Et si je vois les choses de cette manière, alors l’idée-même d’imaginer pouvoir trouver plaisir avec ce sexe, l’idée de faire évoluer mon attirance, d’imaginer devenir un autre, est elle-même répugnante. Faire évoluer mon orientation sexuelle est trahir celui que je suis aujourd’hui, c’est trahir les intérêts de celui que je suis aujourd’hui, c’est le salir, quand bien même cet autre, ce nouveau, y trouverait lui, de nouveaux intérêts. L’idée même de devenir sexuellement autre est inacceptable.
Si mon identité est l’inverse de ce que je crois devoir être pour admettre une idée, alors je n’évaluerai jamais cette idée honnêtement, soigneusement.
Mon identité, c’est également mon amour propre. C’est la fierté d’avoir des idées, d’être l’auteur de mes idées. M’attaquer sur mes idées, c’est attaquer mon identité, mon intelligence. M’attaquer sur mes idées, ou sur ma personne, c’est me mettre en colère. Et quelqu’un qui refuse d’écouter mes idées prouve qu’il n’est pas capable de m’apporter une nouvelle réflexion. Car je suis libre de mes réflexions. Je suis l’auteur de mes réflexions. Je n’écoute pas celui qui ne m’écoute pas, celui qui ne respecte pas mon identité.
Mais celui qui me loue, qu’il ait compris ou non mon idée, qu’il m’aime à cause d’une image qu’il s’est faite de moi au préalable ou non, alors oui, je lui suis reconnaissant de me montrer que j’ai raison. Je lui suis reconnaissant de valider mon idée au nom de mon identité. Il m’évitera de la remettre en question pour y voir des failles.
L’identité, c’est aussi l’humour. L’humour est un outil de hiérarchisation sociale. Celui qui rit à mon humour valide ma valeur intellectuelle. Si tous rient, souvent, à mon humour, ils élèvent mon statut dans le groupe. Ceux dont je ris sont les exclus du groupe, les ennemis, ou les inférieurs. Je me hiérarchise, moi, grâce à l’humour, je me hausse en moquant. Je prends plaisir à m’aimer, à aimer mon identité, par mon humour.
Et celui dont je ris le ressent. Celui dont je ris est attaqué dans son identité. Celui dont je ris ne peut plus m’écouter, mon message lui est inaudible, puisque nous faisons désormais partie de deux clans opposés. L’humour sert mon identité, mais ne sert pas mes idées, et ne sert pas à évoluer.
L’identité, c’est aussi un groupe, un clan. C’est se sentir noir ou blanc, femme, homme, ou transgenre, gay ou hétérosexuel, se sentir d’une nationalité ou d’une autre, d’une religion ou d’une autre, d’une (sous-)culture ou d’une autre, d’une espèce ou d’une autre… Croire en l’identité, c’est renforcer les barrières conscientes ou inconscientes qui nous permettraient d’établir une réelle empathie avec autrui, pour accéder à un réel égalitarisme.
3) L’identité est un parasite pour l’évaluation honnête d’un message transmis par autrui.
J’identifie autrui, et je lui donne une identité. Si elle est proche de la mienne, je peux l’écouter.
Si elle est lointaine, je me permettrai peut-être d’expliquer ses différences de comportements, de choix, d’idées par notre différence d’identités, et je ne chercherai pas forcément à le comprendre.
Si elle est opposée, il faudra alors que j’analyse son identité pour y voir ses motivations, pour comprendre si ses motivations biaisent sa réflexion.
Une fois que j’aurai identifié autrui, que j’en aurai déduit ses motivations, alors il ne me restera plus que ça à voir : Ses motivations. Ses idées, ses messages, disparaîtront. Je ne verrai plus que ses motivations. Si ses motivations, celles que j’ai identifiées, sont opposées au miennes, je lui refuserai la sincérité, la bonne foi, l’authenticité. Je ne verrai plus en face de moi qu’un menteur qui ne veut pas m’écouter, un ennemi que je peux mépriser, dont les messages ne m’intéressent pas. Je me moquerai, et il ne m’écoutera plus.
Si, sans être foncièrement opposées aux miennes, les motivations que je lui attribue m’énervent, si je vois dans ses motivations le simple désir de mettre en avant son identité, ou de mépriser/juger/rabaisser la mienne, si j’y vois une menace pour mon identité, je perdrai tout intérêt pour ses idées… Pour me protéger, je ne les écouterai plus. Je me fermerai à son message.
Et si, dans ses motivations, j’y vois un désir de me transformer, alors bien sûr, j’y verrai la pire des menaces. Et bien sûr, j’écouterai encore moins.
En conclusion : L’identité, c’est le caca.
(Brotip : La solution généralement proposée pour un échange fructueux, c’est de :
- toujours respirer un grand coup pour expirer l’énervement dès qu’il apparaît, travailler à identifier et dépasser ses propres peurs, accepter ses propres erreurs, sa propre imperfection, ses propres failles inconscientes aussi douloureuses soient-elles. Bref, faire taire son amour propre aussi souvent que possible.
- éviter d’utiliser l’humour pour se moquer d’autrui, et plutôt garder à l’esprit qu’autrui a toujours beaucoup plus en commun avec soi qu’on accepte de le croire, et qu’il a beaucoup à nous apporter.)
(Personnellement, je suis totalement incapable d’accepter le deuxième point.)
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Pouf, pouf, pouet, pouet.
Le végétarisme/véganisme n’est pas une identité, foutre dieu !
Le végétarisme/véganisme est l’abandon d’une habitude inutile qui a des conséquences terriblement néfastes. C’est un choix maintes fois documenté. Un choix logique qu’on devrait tous faire. Comme choisir de marcher dans la rue sans donner des coups de pieds aux enfants : On pourrait appeler ça le « pacipodopédisme », si vous voulez. Je suis vegan et pacipodopédiste. Et toutes les personnes que je connais sont pacipodopédistes. Toi, lecteur, tu es pacipodopédiste. Le pacipodopédisme n’est pas plus une identité que le végétarisme/véganisme !
Le végétarisme/véganisme, c’est une outil de militantisme pour la libération animale par le boycott d’une industrie non-éthique, l’exploitation animale. On n’a pas un mot pour tous les boycotts d’une industrie ou d’une autre, et pourtant il existe quantité de boycotts possibles ! Les boycotteurs de l’huile de palme ont-ils l’identité de « antipalmiste » ? Se font-ils tatouter « Antipalmiste » sur le torse ? Non.
Hé bien, le végétarisme/véganisme, ça n’est rien de plus que ça. Il y a juste un mot pour désigner ce boycott, pour simplifier, pour que les autres y réfléchissent. Et quand on commence à y voir une identité, c’est là qu’on perd tout le message, qu’on se met à tout mélanger. Et le jour où l’identité commence à nous gêner, parce que d’autres portent le même patronyme et qu’on n’aime pas l’identité qu’ils dégagent, parce qu’on se trouve bafoué de notre identité, on se met à croire qu’on ne veut plus être végétarien/végan, pour ne pas être comme les autres… parce qu’on n’a rien compris.
Hé bien non. Il n’y a pas de notion d’identité là-dedans. Je ne mange pas les animaux, et je boycotte autant que possible l’exploitation animale, parce que je n’ai aucune raison de participer à ça, parce que c’est un outil efficace pour diminuer la souffrance animale infligée par les humains, et parce que je pense que ça peut faire partie d’une stratégie à grande échelle pour tendre vers une diminution maximale de l’exploitation animale. Si on arrive à l’abolition totale, alors tant mieux. Si on n’y arrive pas, au moins j’aurai essayé, et je n’aurai rien à regretter. J’aurai au moins fait tendre les choses dans le bon sens.
Il n’y a pas d’identité là-dedans. C’est une réflexion rationnelle, un choix éthique réfléchi en vue d’optimiser les moyens qui sont à ma disposition. Chercher à rendre ma vie la plus utile possible. Et c’est aussi satisfaire ma curiosité : Oui, je veux voir à quoi ressemblerait un monde végétarien, un monde où les humains ne mangeraient plus les autres animaux pour le plaisir. Oui, j’aimerais voir à quoi ressemblerait une société humaine dotée d’une conscience antispéciste plus développée qu’aujourd’hui.
Et mon identité n’a rien à faire là-dedans. Je n’ai pas d’identité. Je peux mourir demain accidentellement, disparaître, être oublié de tout le monde dans cinq ans, je m’en fiche. Ca m’arrangerait presque. Cette réflexion est objective, absolue, indépendante de ce que je suis ou ne suis pas.
Publié dans Cérébralité, Grandissime
2 commentaires
Y a pire ailleurs. ▼▲
Parfois, y a des gens qui reprochent aux militants pour la cause animale ou aux militants vegans de s’occuper de la souffrance des animaux alors qu’ailleurs des humains souffrent aussi. Y en a même qui reprochent aux végés militants de … Continuer la lecture
Parfois, y a des gens qui reprochent aux militants pour la cause animale ou aux militants vegans de s’occuper de la souffrance des animaux alors qu’ailleurs des humains souffrent aussi. Y en a même qui reprochent aux végés militants de lutter contre la production de gaz à effet de serre provoquée à hauteur de 18% par l’élevage, alors qu’il y en a 82% qui proviennent d’autres sources.
J’imagine que ces mêmes gens vont faire les mêmes reproches aux organismes humanitaires qui viennent en aide aux malades du SIDA alors qu’il y a des femmes lapidées dans d’autres pays, ou aux organismes qui luttent pour la liberté de la presse alors qu’il y a des enfants qui font la guerre ailleurs, ou aux associations qui offrent de la nourriture aux SDF en France alors que des enfants ne vont pas à l’école dans des pays du tiers monde, ou aux écologistes qui veulent remplacer les transports les plus producteurs de gaz à effet de serre alors qu’il y a des femmes violées en France… Oui, j’imagine qu’ils font ça, juste avant d’aller s’affaler dans leur canapé avec un plat de lasagnes réchauffé au micro-onde et une bonne bière pour regarder le match à la télé, après une dure journée de travail qui leur a permis de gagner juste assez d’argent pour acheter leur nouvel iPhone.
Ces gens-là, ils me font penser à un bateau. Un bateau parti en mer qui, après un choc, aurait vu apparaître dix trous dans la coque, et qui serait en train de se remplir d’eau. Sur chaque trou, il y aurait quelqu’un qui serait en train de travailler à le reboucher, avec une planche, un marteau et des clous. Et qui s’y prendrait plutôt pas mal.
Et pendant ce temps-là, y aurait un gros con les bras ballants qui viendrait faire chier, l’une après l’autre, les dix personnes affairées à reboucher leur trou, en leur criant à chacune d’arrêter tout de suite parce qu’il y a neuf autres trous dans la coque. Et lui aussi s’y prendrait plutôt pas mal.
RAF : L’Argument Ultime ▼▲
Quand un carniste débat avec un végéta*ien éthique, ça prend généralement la forme : 1) Carniste : Je t’envoie un sophisme de déculpabilisation, qui se démonterait en 10 secondes si j’osais y réfléchir. 2) Végéta*ien éthique : Je te démonte … Continuer la lecture
Quand un carniste débat avec un végéta*ien éthique, ça prend généralement la forme :
1) Carniste : Je t’envoie un sophisme de déculpabilisation, qui se démonterait en 10 secondes si j’osais y réfléchir.
2) Végéta*ien éthique : Je te démonte (sans r) le sophisme en 2 secondes, parce que j’ai osé y réfléchir, et surtout parce que je le connais par coeur.
3) Carniste : Je t’envoie une idée toute faite, de l’ordre de la légende urbaine, censée induire la nécessité de la viande, mais qui se démonterait en quelques minutes si j’osais me renseigner.
4) Végéta*ien éthique : Je te renvoie les informations argumentées et sourcées qui démontent ton idée toute faite, parce que j’ai osé me renseigner pendant des heures et des jours, et parce que je la connais par coeur.
5) Carniste : Je répète les étapes 1 et 3 (presque) indéfiniment parce que j’ai effacé de ma mémoire toutes tes réponses 2 et 4 aussitôt après les avoir comprises et admises, étant donné qu’elles m’étaient insupportables à entendre.
6) Végéta*ien éthique : Je suis extrêmement patient et je répète (presque) indéfiniment les réponses 2 et 4, parce que je sais que tu les effaces à mesure que tu les entends étant donné qu’elles te sont insupportables à entendre, mais qu’il en reste malgré tout des traces et qu’à force tu finiras bien par les enregistrer entièrement ou accepter a) d’y réfléchir, b) de te renseigner.
(Edit du 01/01/2014 : Pour compléter sa culture et comprendre ce que j’entends par « sophismes carnistes », on pourra à peu près tous les retrouver ici : http://vegfaq.org/
Tous les sophismes carnistes entrent bel et bien dans cette liste : http://fr.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Raisonnement_fallacieux )
Au bout d’un moment, il arrive assez souvent que le débat prenne fin, le carniste étant finalement épuisé de se battre contre sa conscience, et qu’il en arrive à conclure : « Oui, tu as raison… Mais moi, je ne pourrais jamais… »
A partir de cette phase, commence alors une autre étape, encore plus longue mais pourtant moins usante, où le travail -enfin- n’est plus de convaincre le zoophage de l’absurdité du carnisme, mais de l’accompagner psychologiquement pour qu’il comprenne comment « il pourrait « .
J’ai dit « il arrive assez souvent« … Car il arrive assez souvent aussi que le débat prenne fin d’une toute autre façon… Il arrive, après que les étapes 1 à 6 aient été suivies, ou après que la lecture d’un article de journal, la vue d’une émission télévisée très complète sur une grande chaîne culturelle, l’écoute d’une émission de radio de même acabit, la lecture d’une grande enquête sous forme de livre journalistique, la somme de tout ça, ou de tout autre support, s’en soient chargés pour nous… Il arrive, après, donc, que toutes les justifications carnistes aient été éliminées une à une… Il arrive que le carniste conclue, même après avoir admis qu’il a de l’empathie, ou mieux, un profond amour pour les autres animaux, après avoir admis que la souffrance provoquée par le fait de manger de la viande est réelle mais qu’il ne supporterait pas d’en prendre conscience, même après avoir admis que tous les arguments qui lui ont été opposés l’énervent mais restent totalement valables et solides, il arrive donc qu’il conclue :
« OK, d’accord… Mais je continuerai quand même à manger ma viande, j’en ai rien à foutre ! LOL »
(Le LOL étant la cerise sur le gâteau qui rend tout ça si magnifique.)
Et là… Il ne reste plus rien à ajouter. L’Argument Ultime a été invoqué : J’en ai Rien A Foutre. Le carniste est vainqueur par KO. Il a effectué sans hésitation le coup mortel, la combo impossible à esquiver, impossible à parer : J’en ai Rien A Foutre.
J’en ai Rien A Foutre… L’Argument Ultime, vous dis-je…
Souvenez-vous…
Antiquité. Quelques siècles avant Jésus Christ. Grêce.
Pythagore, mathématicien de son état, déclare : « J’en déduis que le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés. »
Georges, badaud qui passait par là, déclare alors : « C’est faux. »
Pythagore de renchérir : « Je viens pourtant d’en faire la démonstration. »
Et Georges de conclure : « J’en ai rien à foutre. »
Sur ces mots irréfutables, ce théorème ridicule est immédiatement condamné à l’oubli, et les triangles rectangles deviennent géométriquement impossibles.
1633. Italie.
Gallilée, astronome, déclare que la Terre tourne.
Urbain VIII, pape, lui répond : « J’en ai rien à foutre. »
La Terre s’arrête alors de tourner.
1860. USA
Abraham Lincoln est élu et promet l’abolition de l’esclavage, par respect pour la condition humaine.
Jefferson Davis lui répond : « J’en ai rien à foutre. »
Pris au dépourvu et à court d’arguments, les abolitionnistes admettent leurs torts, Abraham Lincoln démissionne, et laisse le pouvoir aux mains de Jefferson Davis.
Novembre 1945. Nuremberg.
Hermann Wilhelm Göring est jugé pour crime contre l’humanité.
La liste des accusations est énoncée pendant des heures, les témoins et les documents s’enchaînent. Le débat porte surtout sur la façon dont il sera condamné à être dépecé.
Lorsque la parole lui est enfin laissée, Göring se lève et déclare : « J’en ai rien à foutre. »
Le silence se fait. Le juge déclare aussitôt son acquittement. Göring quitte la salle sous les applaudissements. Il mourra en 1983 après avoir vécu une belle et longue vie remplie d’amours et de succès divers.
Juin 2012. Chez moi.
Je reçois un coup de fil. Je décroche. C’est mon propriétaire, il me fait remarquer que j’ai trois mois de loyer de retard. Je lui fais remarquer que j’en ai rien à foutre. Il s’excuse, m’explique qu’il ne m’ennuiera plus et raccroche.
Le soir, je prends ma voiture. Devant moi, à une centaine de mètres, le feu passe au rouge. Je ne ralentis pas, j’ouvre ma fenêtre et je hurle que j’en ai rien à foutre. Je grille le feu rouge, les voitures m’évitent et s’encastrent les unes dans les autres.
Je vais dans un bar, je vois une fille qui me plaît. Je l’aborde et lui explique que je vais la violer dans les toilettes. Elle me dit qu’elle n’est pas d’accord. Je lui réponds que j’en ai rien à foutre. Elle me suit calmement, en silence. Je fais mon affaire, elle n’a pas l’air d’apprécier, je suis un peu triste pour elle mais j’en ai rien à foutre.
Quelques jours plus tard, chez moi, je reçois un groupe de policiers qui me font savoir que je suis accusé d’avoir provoqué un carambolage, ainsi que d’avoir perpétré un viol, et qu’ils aimeraient que je les suive sans faire d’histoire. Je leur rappelle que je me suis déjà expliqué sur ces affaires, que j’en ai rien à foutre ! Ils s’excusent, me disent qu’on ne les avait pas prévenus, ils ne savaient pas, ils vont s’en occuper. Ils repartent.
2013. Un jour. Quelque part.
Je débats avec un carniste. Je réponds calmement à toutes ses questions et affirmations. Je suis extrêmement patient et empli d’empathie à son égard. Je lui montre de nombreux documents, variés, bien sourcés, illustrés de nombreuses études. Il admet que j’ai raison. Il admet même qu’il est incohérent.
Il conclut :
« OK, d’accord… Mais je continuerai quand même à manger ma viande, j’en ai rien à foutre ! LOL »
Je prends ma batte de baseball et je lui explose littéralement la tête.
Moi non plus, j’en ai rien à foutre.
Ah oui… « LOL. »
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PS : Par contre, si tu réussis à lui montrer Earthlings, les vidéos de L214, Le Sang des Bêtes, ou des choses du même genre, il se souvient soudain qu’il en a quand même un peu quelque chose à foutre, le carniste… Encore faut-il qu’il accepte de regarder…
Le péché sempiternel ▼▲
Je ne crois pas en Dieu (ou si Dieu existe, alors c’est moi). Mais s’il y avait un Dieu, un Dieu qui testerait le libre-arbitre, la capacité des individus à choisir entre le Bien et le Mal, alors à sa … Continuer la lecture
Je ne crois pas en Dieu (ou si Dieu existe, alors c’est moi).
Mais s’il y avait un Dieu, un Dieu qui testerait le libre-arbitre, la capacité des individus à choisir entre le Bien et le Mal, alors à sa place, j’aurais fait un petit test simple. J’aurais créé un mal évident à ne pas commettre, un mal évident et simple que tout le serait capable d’éviter sans aucun effort. Un mal que tout le monde serait également capable de reconnaître et identifier avec le strict minimum de réflexion et d’empathie. Et j’y aurais juste ajouté une petite subtilité : Je n’aurais donné aucune règle explicite écrite ou orale, aucun ordre pour éviter de commettre ce mal. Je l’aurais laissé libre à tout un chacun, et j’y aurais même rajouté suffisamment de tentations et d’astuces pour se déculpabiliser de ce mal avec facilité, je l’aurais intégré dans la Norme, dans l’Ordre des Choses. Un mal identifiable, et aussi facile à commettre qu’à éviter. De sorte que oui, chacun aurait été pleinement libre de choisir ou non de commettre ce mal.
Si j’avais été Dieu, je n’aurais pas posé une Pomme en donnant l’Ordre tonitruant et menaçant de ne pas la manger. Ou serait le libre-arbitre si toutes les règles sont déjà explicitement données ? « Vous avez le choix entre obéir à ces règles, ou être inévitablement châtié par une souffrance éternelle qui dépassera infiniment le plaisir furtif que vous pourriez avoir à transgresser ces règles. » ?… Ça n’aurait aucun sens. N’importe quel idiot, même le plus cruel, le plus vil et le plus égoïste, choisirait la seule option raisonnable. Seul un fou choisirait l’inverse, or un fou n’est pas responsable, n’a pas de libre-arbitre, ne peut pas être jugé.
Non, si j’avais été Dieu, je n’aurais pas écrit de commandements. Et probablement aucun texte non plus. Si j’avais été Dieu, dès le départ, j’aurais remplacé la possibilité de manger la Pomme par autre chose, j’aurais laissé visible bien en évidence la conséquence néfaste de l’acte, et j’aurais simplement dit : « Faites comme vous voulez, absolument rien ne vous l’interdit. Vous ne perdrez rien. Personne ne vous jugera jamais. ».
N’importe quel Dieu capable d’inventer le libre-arbitre, le péché, la tentation, la damnation et l’Enfer serait suffisamment tordu et sournois pour imaginer un truc pareil.
Publié dans Chaos, Grandissime, Les personnes qui ne se mangent pas.
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Mister Mind ▼▲
Dans Mystery Men, Invisible Boy est doté du super-pouvoir d’invisibilité conditionnelle. C’est-à-dire qu’il peut se rendre invisible à condition que personne ne le regarde. C’est un super-pouvoir qui reste intéressant dans certaines circonstances très particulières. En ce qui me concerne, … Continuer la lecture
Dans Mystery Men, Invisible Boy est doté du super-pouvoir d’invisibilité conditionnelle. C’est-à-dire qu’il peut se rendre invisible à condition que personne ne le regarde. C’est un super-pouvoir qui reste intéressant dans certaines circonstances très particulières.
En ce qui me concerne, j’ai un super-pouvoir un peu similaire. Je suis capable de me rendre intelligent, mais uniquement quand personne ne me regarde. C’est assez chiant.
Publié dans Grandissime
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Intelligence collective ▼▲
Le problème du carnisme est simple à pleurer : – Tous les mangeurs de viande ¹, quand ils sont laissés trop longtemps à leur introspection, savent qu’il y a un truc qui cloche et qu’il faudrait penser à arrêter. – … Continuer la lecture
Le problème du carnisme est simple à pleurer :
- Tous les mangeurs de viande ¹, quand ils sont laissés trop longtemps à leur introspection, savent qu’il y a un truc qui cloche et qu’il faudrait penser à arrêter.
- Le mangeur de viande qui s’interroge commence à s’inquiéter, il regarde autour de lui, et il voit un autre mangeur de viande. Ça le rassure : Si son voisin mange de la viande, c’est que ça ne doit pas être si grave que ça.
- Si d’aventure le mangeur de viande continue à se poser des questions, il peut faire part oralement de son inquiétude : Son voisin se charge alors de lui fournir toute la déculpabilisation dont il est tellement demandeur. L’argument n’a même pas besoin d’être rationnel, il suffit que le voisin y mette de la conviction. Une voix réconfortante, qui lui évitera ainsi tout changement de ses habitudes, toute remise en cause, et toute prise de conscience psychologiquement douloureuse.
(Notons que le plus souvent, l’argument se résume à « Regarde, tout le monde fait pareil, donc ça doit pas être si grave que ça. ». On pourra aussi trouver des choses comme « De toute façon, tous ceux qui disent le contraire sont des menteurs, ne les écoute pas. », ce qui est le summum de l’argument convaincant, puisque tout contre-argument s’invalide lui-même du fait qu’il est contre-argument. Ou encore « Non, on ne peut pas faire autrement, c’est impossible, n’essaie même pas. Cherche pas. ».)
- A nouveau convaincu et paré de nouveaux « arguments », le mangeur de viande peut désormais travailler à convaincre tous ses voisins périodiquement pris de doutes (des doutes douloureux car culpabilisateurs, et terrifiants car éventuellement contagieux), en renforçant donc au passage sa propre conviction. (Heureusement, la tâche n’est pas trop difficile, puisque le voisin ne demande lui-même qu’à être convaincu.)
Moralité : Tout le monde fait pareil parce que tout le monde fait pareil. L’habitude entretient l’habitude. Aucun autre critère, quelle que soit sa pertinence, ne peut entrer en compte.
Et on retombe sur la grosse difficulté, pour celui qui voudrait faire tomber ce système abominable, difficulté qui nécessite de se battre contre le plus terrible défaut de l’être humain : Réussir à convaincre chaque individu qu’il est capable de réfléchir et choisir, vraiment et sincèrement, de lui-même, indépendamment de toute influence.
Le plus amusant, c’est qu’on peut remplacer « manger de la viande » (ce qui signifie donc « tuer inutilement », hein, je vous le rappelle) par n’importe quel comportement généralisé aberrant, répugnant et innommable. Une fois qu’on a réussi à le faire admettre par la majorité de la société, insidieusement, graduellement ou même de force (par la loi, la religion, etc.), il suffit de laisser faire la force de l’habitude et le poids de la collectivité pour qu’il se nourrisse de lui-même (En tout cas, tant qu’on ne porte pas préjudice à un groupe qui pourrait finir par prendre conscience de son oppression et qui aurait le pouvoir de se révolter.). C’est même déprimant tellement ça en est banal. (Je vous laisse chercher des milliers d’exemples vous-mêmes.)
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Note Bonus :
Une autre point tout à fait fatiguant, c’est de voir à quel point, dans un débat carniste <=> végé, les carnistes ont besoin d’aller chercher leurs arguments à tous les coins de l’univers, sans avoir besoin de cohérence particulière entre ces arguments (au point qu’on pourra trouver un carniste se défendant par un argument, et un autre carniste se défendant par l’argument inverse), alors que… lorsqu’on fait un choix réfléchi, parfaitement réfléchi, on le fait pour une unique raison, et on s’assure que cette raison est valable. Au mieux, d’autres arguments secondaires viennent s’y ajouter qui ne font que rendre le choix plus agréable… Mais le choix est fait pour une bonne et unique raison.
- Le choix du végétarisme éthique se fait pour ne plus tuer d’animaux, des êtres sensibles, existants, qui ne veulent pas mourir. C’est un choix possible parce qu’il ne menace pas la santé. C’est un choix cohérent puisqu’il ne tue pas indirectement plus d’animaux ² qu’il n’en épargne, puisque son bilan écologique est plus que positif par rapport au choix de la consommation de viande. Son impact écologique pourrait donc le remettre en cause, mais ça n’est pas le cas. Il n’a donc qu’une raison, qu’un objectif, parfaitement clair, parfaitement défini, et qui le justifie pleinement.
- La consommation de viande, elle, n’a pas de raison première avouée et honnête, elle n’est qu’un tissu d’excuses disparates, sans lien entres elles (et facilement réfutables). Aucun carniste n’est né végétarien au milieu d’une société végétarienne, pour se retrouver soudain dans une situation telle que la seule réponse possible, qui lui soit venue sans influence extérieure, aurait été « Hé bien, après une intense et longue réflexion et l’évaluation de tous les paramètres pour atteindre mon objectif, il me semble que désormais il n’est pas possible de faire autrement que de manger de la viande. » (Le dit objectif pouvant être, par exemple, sa survie ou le fait de tuer le moins possible d’individus.). Non. Le carniste naît dans une société carniste où la consommation de viande, dont l’élevage, est la norme établie et acceptée depuis des temps immémoriaux, et qui n’a donc aucun besoin d’être justifiée rationnellement et éthiquement.
Pourtant, le carniste parfait, tout à fait cohérent et honnête, n’aurait qu’une seule chose toute simple à répondre à un végé pour mettre fin à toute argumentation : « Prendre en compte les intérêts d’aucun animal, ni leur besoin de liberté, ni leur désir de vivre, ni leur peur de la mort, ni leur sensibilité, ne me sert à rien, ne m’apporte rien, je n’ai pas envie de le faire, je ne l’ai jamais fait, et je ne le ferai jamais. ».
Aucun carniste n’a jamais donné une telle réponse.
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¹ Sauf les inuits… C’est bon, on le saura. T’es inuit ? T’en connais beaucoup ? Y a une surpopulation mondiale d’inuits ? Le modèle économique mondial est basé sur les inuits ?… Non, alors ta gueule. Il y a 100 000 inuits dans le monde, pas 7 milliards.
² Les humains sont également des animaux. Leur vie est aussi menacée par la consommation de viande, et non pas par la baisse de sa consommation.
Dans ma nature. ▼▲
J’ai d’intenses pulsions sexuelles, c’est instinctif, c’est dans ma nature, je ne peux pas faire autrement, je dois les satisfaire. Mais comme je sais que c’est mal, et qu’il faut rester modéré, je ne viole que très rarement. [Ceci était … Continuer la lecture
J’ai d’intenses pulsions sexuelles, c’est instinctif, c’est dans ma nature, je ne peux pas faire autrement, je dois les satisfaire.
Mais comme je sais que c’est mal, et qu’il faut rester modéré, je ne viole que très rarement.
[Ceci était un communiqué de l'Association des Métaphores Végétariennes Pour Que Les Gens, Ils Comprennent.]
Cloisonnement ▼▲
La modélisation du monde qui nous entoure se fait à l’aide de modèles abstraits qui se définissent par un ensemble de caractéristiques communes. Mais tous les objets d’un même modèle ne sont pas identiques pour autant. C’est simplement un mécanisme … Continuer la lecture
La modélisation du monde qui nous entoure se fait à l’aide de modèles abstraits qui se définissent par un ensemble de caractéristiques communes. Mais tous les objets d’un même modèle ne sont pas identiques pour autant. C’est simplement un mécanisme de classement (un peu arbitraire) utile pour appréhender le monde, construire des raisonnements (conscients ou non, intuitifs ou non), et adapter nos comportements en fonction. Ces modèles n’ont pas besoin d’être associés au langage pour exister en nous, ils sont le fondement du travail intellectuel.
Par là même, créer des groupes abstraits pour classer les individus selon un degré de ressemblance entre eux, et de ressemblance avec soi (ou du moins qui nous apparaissent comme les ressemblances à prendre en compte) est quelque chose de tout à fait intuitif et instinctif. Relativiser l’importance de ces groupes, réussir à voir les points communs entre eux, et les rapprocher de son propre groupe, est un travail qui nécessite sans doute un peu plus d’effort intellectuel conscientisé.
Dans la tête d’un humain, il y a :
- D’un côté, les humains.
- Et de l’autre, les animaux.
Dans la tête d’un lapin, il y a :
- D’un côté, les lapins.
- Et de l’autre, les animaux.
Attraction ▼▲
Quel est, à votre avis, le mot-clé qui m’apporte le plus de visiteurs ? La réponse et le reste de l’article sont là-dessous. Hé bien, oui, loin devant tous les autres, c’est « zoophilie » . (Enfin je dis « oui », comme si … Continuer la lecture
Quel est, à votre avis, le mot-clé qui m’apporte le plus de visiteurs ?
Publié dans Chaos, Grandissime
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Etre soi-même. ▼▲
Je suis une femme. Voilà, c’est décidé, je suis une femme. J’ai bien réfléchi. Je crois que c’est la meilleure chose à faire. Soyons clairs, je n’ai pas d’attributs physiques féminins, et ça ne me pose pas spécialement de problème. … Continuer la lecture
Je suis une femme.
Voilà, c’est décidé, je suis une femme. J’ai bien réfléchi. Je crois que c’est la meilleure chose à faire.
Soyons clairs, je n’ai pas d’attributs physiques féminins, et ça ne me pose pas spécialement de problème. Je n’ai pas non plus d’amour immodéré pour l’image de la femme et l’ensemble des clichés qui peuvent lui être associés dans la société où je vis, ni même pour l’image de la femme et les clichés associés dans une quelconque autre société dont j’ai connaissance. (Et l’inverse est vrai aussi, quant à l’image de l’homme et aux clichés associés. Je crois être relativement neutre de ce côté-là.). Les pantalons me conviennent. Et quant à mon orientation sexuelle, je ne suis pas non plus intéressée par l’idée de suivre l’orientation sexuelle de la majorité des femmes, c’est-à-dire l’attirance pour le corps masculin. Non, en tant que femme, je serais plutôt lesbienne. Mais tous ces points n’ont rien de vraiment bloquant. Il y a des femmes qui naissent dans un corps d’homme et décident de le modifier, pour acquérir les attributs physiques féminins, sans pour autant modifier radicalement leur comportement pour le faire coller à l’image d’Epinal féminine. Et il y a des femmes qui naissent dans un corps d’homme et décident de faire avec, le corps en lui-même étant secondaire, mais d’accepter leur féminité en adoptant la majorité des comportements et rites attribués aux femmes. Et il y a encore des femmes qui naissent dans un corps de femme, et ne suivent pourtant rien de ce qui est censé définir leur féminité sociale, ni clichés comportementaux, ni codes vestimentaires et d’apparat, ni sexualité habituellement associée, ni maternité, etc., et ce sans pour autant renier leur féminité.
Et bien moi, je serais plutôt d’une nouvelle sorte de femme. Née dans un corps masculin avec un métabolisme masculin, et souhaitant y rester, sans avoir besoin de coller à rien de ce qu’on associe arbitrairement aux femmes. Et je garde mon prénom. Je souhaite juste qu’à partir d’aujourd’hui, les accords de genre soient respectés par mes interlocuteurs quand on s’adresse à moi et quand on parle de moi. Qu’on m’appelle « Madame », et que mon pronom soit « elle ».
Donc c’est fait, je suis une femme.
Je crois que ça va beaucoup m’apporter. Une nouvelle vision, un nouveau point de vue, peut-être la capacité de mieux partager et ressentir la discrimination ambiante dont nous sommes toutes victimes. De nouvelles réflexions sur la condition féminine, sur l’inégalité, sur le machisme, la misogynie, sur le féminisme…
Et l’accès au vestiaire des filles.
Publié dans Cérébralité, Grandissime
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« Ne pas manger d’animal » versus « La Société » ▼▲
La « végéphobie ». Le mot peut paraître fort et misérabiliste, mais il fait plus référence à une peur ou répulsion ambiante de l’idée du végétarisme éthique, et ses conséquences, qu’à une haine ou une persécution insupportable et continue des végétariens. Tous … Continuer la lecture
La « végéphobie ».
Le mot peut paraître fort et misérabiliste, mais il fait plus référence à une peur ou répulsion ambiante de l’idée du végétarisme éthique, et ses conséquences, qu’à une haine ou une persécution insupportable et continue des végétariens. Tous mes amis et proches (ou presque) sont omnivores, et je ne me sens pas haï, ni même jugé constamment pour mon choix. Et parmi eux, plusieurs reconnaissent le bien fondé de ce choix.
Mais ce n’est pas le sujet. Le mot est expliqué dans ce document, et c’est tout à fait intéressant :
Probablement encore plus intéressant pour un végétarien ou végétalien, chez qui toutes ces réflexions font écho à sa propre expérience, son propre ressenti, son propre comportement. A lire.
C’est trop bon. ▼▲
Comme vous l’aurez remarqué (si vous lisez ces lignes), je ne dessine plus et je n’écris plus trop non plus. La raison en est que depuis quelques mois : – Je me suis rendu compte que se passer de viande … Continuer la lecture
Comme vous l’aurez remarqué (si vous lisez ces lignes), je ne dessine plus et je n’écris plus trop non plus. La raison en est que depuis quelques mois :
- Je me suis rendu compte que se passer de viande n’était pas suffisant pour que l’élevage (et l’abattage) diminue véritablement. Après 15 ans de végétarisme, je suis donc devenu presque exclusivement végétalien (presque, parce que je ne peux pas contrôler parfaitement tout ce que je mange, la façon dont c’est cuisiné, surtout en resto d’entreprise), après m’être suffisamment informé (même si ça faisait quand même un ou deux ans que je commençais à m’en informer. Et pour info, le mot magique, le seul vrai grand secret est « B12« . Je répète « B12« .)
- Je me suis mis à m’informer de plus en plus souvent sur des sites végétariens (Notamment suite à des « débats » lassants avec des collègues omnivores. Ce qui ne m’était plus arrivé depuis quelques années.)
- Je me suis rendu compte que tous les végétariens n’étaient pas des gens hyper-sensibles et naïfs (loin de là), et que je n’étais pas le seul végétarien rationnel (Je serais même plutôt con, dans mon genre…)
- J’ai fini par tomber sur le forum Vegeweb, Les Cahiers Anti-Spécistes, le blog de L’Elfe, et des tas d’autres trucs. (A l’occasion, je me suis payé une perfusion quasi-continue du blog de L’Elfe pendant quelques semaines, pour en lire la totalité)
Et du coup, j’ai pris conscience d’un truc :
Ça fait 15 ans que je vois mon végétarisme comme un choix tout personnel, avec l’idée plus ou moins consciente que je n’avais été capable de faire ce choix que parce que je suis quelqu’un d’exceptionnel (en bien ou en mal), ce qui m’a, la plupart du temps, permis d’éviter les conflits avec les omnivores (surtout ceux que j’apprécie) en les défendant par l’idée que nous sommes de natures différentes, puisque l’un des arguments que j’ai parfois entendu, c’est : « Ah oui, le végétarisme, c’est bien… Mais moi, je pourrais pas… » (Et c’est l’une des plus agréables réponses qu’on ait la chance d’entendre en tant que végétarien, puisque ça se présente comme un compliment sincère… Donc, quand on l’entend, ça fait plaisir. Mais c’est fort malheureux, en vérité.).
Bref, j’étais quelqu’un d’exceptionnel, et j’avais donc toutes les raisons de pardonner aux omnivores puisque ça n’était qu’une question de nature personnelle… Tout ce que j’avais à faire, c’était de démontrer ma grande ouverture d’esprit en n’abordant jamais le sujet.
De fait, je n’avais besoin de justifier mon choix que face aux quelques omnivores se sentant agressés par mon existence, qui remettait en cause leur propre éthique, et les poussait donc à essayer de démontrer l’absurdité de… hé bien, de mon existence, finalement. (Un végétarien, qui ne mange pas de viande, et qui est sain de corps et d’esprit, prouve qu’on peut manger sans tuer. Manger de la viande devient donc un meurtre sans légitime défense… Et quand on a le végétarien directement sous les yeux, ça devient difficile à réfuter…) Des omnivores faisant preuve d’une réaction, en fait, tout à fait cohérente : L’existence du végétarien est bel et bien une remise en cause directe de l’omnivore.
Bref, tout ça restait pour moi une affaire de choix personnel. J’avais juste oublié que mon choix personnel, fait il y a 15 ans, je ne l’avais pas fait pour moi, mais pour arrêter de tuer. Et tuer, c’est pas vraiment personnel. J’avais parfaitement réussi à me rendre supportable la vie en société en entretenant cette barrière intellectuelle qui me permet de penser que manger de la viande, c’est tuer un animal quand ça se passe dans mon assiette, mais que dans l’assiette des autres, c’est… autre chose. Cette même barrière qui permet aux omnivores de voir d’un côté la viande comme de la matière première, et de l’autre côté un animal vivant sous leurs yeux comme un être sensible (avec lequel il est même possible de communiquer), sans faire le lien entre les deux, ou en imaginant que les animaux dont vient la matière première sont, par pensée magique, des êtres d’une toute autre nature dénués de toute sensibilité, peut-être juste parce que ce qu’on ne voit pas n’existe pas.
Et donc… à force d’y penser, de refaire tourner ça en boucle, et de lire des témoignages, j’ai compris que :
- Ce n’est pas parce que j’ai arrêté de manger de la viande (et des oeufs et du lait, donc) que le massacre s’est pour autant arrêté.
- Ce n’est pas parce que j’étais si fier d’être si exceptionnel que ça voulait dire que je devais le rester… avec ma fierté toute égoïste.
- Ce n’est pas parce que la machine apparaît comme si grosse, si gigantesque et si immuable qu’il ne faut pas faire tout mon possible pour la freiner et la démanteler. Le machine est si grosse, si gigantesque et si immuable PARCE QUE je ne fais rien pour la freiner et la démanteler. C’est-à-dire parce que le végétarien, en règle générale, s’imagine qu’il n’a pas le droit ni le pouvoir d’essayer de convaincre, simplement en informant, et donc d’essayer de changer les choses.
- Ce n’est pas parce que moi, j’ai toujours eu le sentiment (peut-être idéalisé) que j’étais voué à devenir végétarien, et que je n’ai pas eu besoin de plus d’un argument (« Manger de la viande tue. » Point.) pour faire mon choix… (J’ai simplement pu rencontrer un végétarien adulte en bonne santé -sans jamais débattre du sujet avec lui-, donc avoir la preuve que c’était possible, obtenir de mon entourage l’information -niveau 0- que les protéines nécessaires se trouvaient dans le lait et les oeufs, et décider à ma majorité que c’était bon, je pouvais faire mon choix en toute légitimité et affronter « comme un homme » les critiques de ma famille et de la société…)… ce n’est pas pour cette raison, donc, que ça signifie qu’on naît végétarien ou omnivore, et qu’on le reste condamné à vie. Ce n’est d’ailleurs pas du tout le cas. Dans la plupart des cas (que j’ai pu lire), on devient végétarien à n’importe quel âge, dans n’importe quel milieu, suite à une accumulation d’informations, d’échanges ou d’expériences, qui permettent, tout simplement… de franchir le mur de désinformation et de sortir du cocon de déculpabilisation naïve dans lequel on est noyé depuis tout petit…
Bref, j’ai compris que tout le monde (ou en tout cas la majorité des gens) peut devenir végétarien. Et qu’on devient végétarien par choix. Et qu’il n’y a rien de mal à fournir les informations nécessaires à ceux qui peuvent les entendre pour qu’ils fassent leur choix, et décident, en toute rationalité, en toute connaissance de cause de devenir eux aussi végétariens.
(D’autant plus, que, de toute façon, c’est ce qui attend l’humanité dans quelques dizaines d’années puisqu’il est physiquement impossible d’étendre la consommation de viande actuelle des pays riches à l’ensemble des pays en voie de développement… Et c’est pourtant la tendance que prennent ces derniers… Bref, le choix est entre la dévastation totale de la planète -pour un objectif impossible à atteindre- ou un peu de bon sens…)
J’ai surtout compris que ce qui empêche le végétarisme de se répandre, surtout en France (qui est une société fondamentalement charcutière, et dont l’industrie de l’élevage est si merveilleusement défendue par… Bah, je vais même développer…), c’est le manque d’information, et le REFUS de s’informer. La peur de l’information. La peur d’être convaincu de devoir changer.
Qui s’informe sur le végétarisme ? Qui accepte même qu’un végétarien lui expose ses arguments, lui transmette ses sources ? (Et là, oh, non, ne parlons même pas de ces VIDEOS si CHOQUANTES… On veut bien discuter un peu, éventuellement, mais voir et être choqué, ça non. Parce que ce qui est choquant n’est jamais la réalité. La réalité, c’est le monde des Teletubbies, hein, tout le monde le sait. Par exemple, la guerre, la famine et les violations des droits de l’homme, ça n’existe pas. Heureusement qu’il n’y a pas de journalistes pour en faire des reportages, ça pourrait devenir choquant et déformer la réalité.)
Bien peu de monde, parce que le végétarisme fait peur. Moins aujourd’hui, soit. Mais il y a à peine dix ou vingt ans… D’ailleurs, aujourd’hui, le végétarisme ne fait pas peur, il est moqué ou méprisé. Ignoré. Ce qui revient au même. Toujours le refus de s’informer.
Alors que des sources, il y en a. Partout. Trois mots tapés dans Google (« végétarisme », « viande » ou ce que vous voulez), on tombe sur des centaines de liens, de toutes sources possibles. Oui, même des scientifiques, même des totalement neutres et totalement fiables. Même Greenpeace. Même Wikipedia. Même l’OMS. Même la FAO. Même des associations internationales de diététiciens et de médecins. Même des non-végétariens*. Même l’IFN… Même de tout, quoi. Mais pour ça, il faut accepter de se renseigner, chercher, et dépasser le niveau 0 de la mésinformation, du bouche-à-oreille et de la légende urbaine (qui font office de bon sens en France).
Tiens, même regarder Arte, ça peut suffire.
Ou lire des livres, tels que Bidoche (écrit par un journaliste non-végétarien et non-défenseur de la cause animale -en tout cas à l’époque où il a écrit le bouquin- si ça peut vous rassurer). Ça peut faire réfléchir. C’est un peu obligé que ça fasse réfléchir, en fait.
Depuis que je m’informe, j’en apprends tous les jours. Et plus j’en apprends, plus je me dis que ça doit cesser. Et que ça ne cessera que si tout le monde accepte d’en prendre conscience.
J’ai appris, par exemple, qu’en 2007 ont été tués en France : 18000 chevaux, 5 millions de bovins, 6 millions d’ovins, 40 millions de lapins, 25 millions de porcs et 1 milliard de volailles. Pour se faire un début d’idée. Un tout tout petit début d’idée. (Et ce n’est pas cette information qui vous convaincra. Il y en a des centaines d’autres.)
Je me suis rendu compte aussi que « Je pourrais jamais m’en passer… », « Oui, mais la viande, c’est trop bon… », « C’est un besoin instinctif, c’est dans ma nature… » sont de super arguments que (souvenez-vous, on est bien en train de parler d’un choix éthique) tous les criminels du monde devraient servir à leur procès. « C’est pas de ma faute, c’est trop bon, c’est dans ma nature, je peux pas me contrôler. ». Ça convaincrait tous les jurés, aucun doute.
C’est surtout un super argument pour ne même pas essayer de s’informer.
Bon, effectivement, moi, j’ai eu un bol monstre de naître avec un libre arbitre et une volonté de fer qui me permettent de me contrôler. D’ailleurs, c’est ce qui me permet de diriger si bien ma vie et… Ah non, merde, je suis phobique social et j’ai une vie de merde… Zut, ça fonctionne pas… Alors je ne sais pas. Nous ne voyons pas d’autre explication.
Bref, tout ça pour dire que j’y pense beaucoup, à tout ça. De plus en plus. Et que tout ça est inacceptable.
*(Puisque le végétarien est fourbe par essence, et qu’il essaie de contrôler les esprits et de tout interdire, comme un nazi. D’ailleurs, le végétarien EST nazi. Ou adepte d’une secte, dans le meilleur des cas. De toute façon, il est fou. Et puis c’est une tapette.)
Note : Le meilleur lien que j’aie cité dans cet article, c’est certainement celui-ci.
Code rural – Article L214-1 ▼▲
Contrairement à la croyance populaire, les animaux d’élevage ne font jamais appel à Dignitas. Etonnant, non ?
Contrairement à la croyance populaire, les animaux d’élevage ne font jamais appel à Dignitas.
Etonnant, non ?