Je me surprends encore, c’est rassurant.
Cette nuit, j’ai rêvé que j’étais, ainsi qu’une autre personne (que je serais incapable d’identifier), poursuivi par un groupe de gens aux allures policières. On avait réussi à se réfugier chez de bonnes âmes courageuses qui n’avaient pas peur des représailles, mais finalement ça n’a pas suffi, on a quand même été retrouvés. Ce qui était assez particulier, c’est que ces poursuivants aux allures policières étaient dirigés par une femme qui mourrait d’envie de nous disséquer/torturer/mutiler/découper en petits morceaux/faire subir diverses expériences chirurgicales/et éventuellement nous tuer. La durée de ces tourments n’était pas vraiment connue, mais il était dans mon esprit tout à fait possible que ça dure des années. Mais bon, on ne pouvait pas trop se plaindre, c’était la loi, c’était comme ça. C’était le jeu, il fallait rester fair play. J’ai quand même réussi à négocier un peu de répit : ils n’allaient commencer à me torturer qu’au petit matin après une bonne nuit de sommeil. Bizarrement, je n’étais pas trop terrifié. Un petit peu, mais pas beaucoup. Et je ne me suis pas réveillé en sueur en hurlant, ni traumatisé. C’était surprenant.
Aujourd’hui, je me suis également surpris, alors que je cherchais, comme d’accoutumée, le pourquoi d’un problème qui se présentait sous mes yeux, et que plus je cherchais moins je trouvais, plus ça m’énervait, et plus je commençais à me dire que c’était décidément bizarre autant qu’étrange (ce qui m’arrive, finalement assez souvent)… Et donc au bout d’un moment, à force d’éliminer les pistes possibles jusqu’à ne plus en voir, j’ai commencé à espérer que le problème soit juste une incroyable absurdité, et qu’il représente une preuve irréfutable que le monde n’est qu’une illusion (collective ou individuelle, ça reste à définir)… Et je jure que pendant quelques dixièmes de secondes, je l’ai cru possible… Et là, je me suis rendu compte, rétrospectivement et avec étonnement, qu’en fait, c’est une sensation de perplexité totale (et passagère, jusqu’à ce que je comprenne la faille) qui m’a déjà traversé quelques fois au cours de ma vie, et surtout que c’est quelque chose que j’espère pouvoir observer un jour, pas toujours consciemment, mais constamment et sincèrement : Un défaut dans la réalité qui me prouve que rien n’existe.
Une journée qui fut donc forte d’étonnements.