Pensée alcoolisée, usée, désabusée, délavée.

Parfois, souvent, je me dis qu’il aurait été préférable que je ne naisse pas.
Mais si je n’étais pas né, je n’aurais pas pu être conscient de l’existence du monde. Si je n’étais pas né, pour moi, le monde n’aurait pas été. Le seul monde possible, pour moi, est un monde où j’existe. Il n’y a pas de monde sans moi.
Et si les autres existent, c’est aussi le cas pour eux. Il n’y a, pour eux, pas de monde sans eux. Or leur vie n’est pas synchronisée avec la mienne. Ils sont nés (naissent/naîtront) avant ou après moi. Ils meurent (sont morts/mourront) avant ou après moi. Mais il n’y a pas de monde sans eux. Donc nos mondes ne sont pas les mêmes, sont incompatibles, exclusifs, nous ne vivons pas dans le même monde.

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