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Archives quotidiennes : 18/11/2011 à 03H04
La non-zoophagie ▼▲
Voilà. Je vais encore parler de la non-zoophagie, parce que c’est un des cinq sujets dont je suis capable de dire quelque chose. (La semaine prochaine, je vous parlerai de la vacuité de la vie. Celle d’après, du sollipsisme. Et … Continuer la lecture
Voilà. Je vais encore parler de la non-zoophagie, parce que c’est un des cinq sujets dont je suis capable de dire quelque chose. (La semaine prochaine, je vous parlerai de la vacuité de la vie. Celle d’après, du sollipsisme. Et dans trois semaines, ce sera de l’agnosticisme et du nihilisme. Pour changer un peu. Pour l’éclectisme, tout ça. Hein.)
Ce que je voulais en dire, c’est que, pour devenir végétarien, il y a des tas d’arguments, et apparemment, on en trouve même de plus en plus. Z’avez qu’à fouiller là pour plus d’informations. (C’est wikipedia, alors on a beau dire que ça n’est pas la source d’information la plus sûre qui soit, du fait que n’importe qui puisse y ajouter son grain de sel, ça reste quelque chose dont on peut à peu près être sûr de l’impartialité, ou de l’équilibre des partialités, du fait que n’importe qui puisse y ajouter son grain de sel. Sinon, je pourrais bien vous donner un lien vers un site pro-végétarisme tenu, forcément, par des végétariens… Ou un lien défendant la pérennité de l’élevage dans le monde, et tenu exclusivement par des vendeurs de viande*… Mais, hein, bon…)
L’avantage, aussi, justement, de devenir végétarien dans une société qui ne l’est pas, c’est qu’on le choisit en connaissance de cause. On prend le temps d’y penser, à ce choix, plutôt que de se laisser porter par l’habitude. Et bien sûr, on a le temps d’entendre tous les arguments de l’autre bord, d’y être confronté régulièrement, et de réfléchir à toutes leurs réponses. On connait très bien l’ennemi. D’un point de vue purement argumentaire, le végétarien est donc très fortement avantagé s’il est né et vit dans une société de bouffeurs d’animaux.
Sauf que c’est faux.
Il n’y a qu’un seul argument pour devenir végétarien. Des arguments pour limiter drastiquement sa consommation de viande, oh, oui, ça, il y en a énormément. Mais pas pour devenir végétarien. Des arguments (vérifiés ou sujets à débat) de toute sorte… Environnement, faim dans la monde, santé, philosophie, respect du lien naturel du prédateur à la proie, respect de la souffrance des animaux, etc. Y en a plein. Mais ils sont tous compatibles avec l’idée de consommer, de temps à autre, un peu de viande. Quand bien même il faudrait réorganiser complètement notre société et sa façon de manger et de tuer. Et c’est la raison toute simple pour laquelle je n’essaie plus de convaincre personne de tenter le végétarisme. (En fait, je ne sais même pas si j’ai essayé un jour… Si je l’ai fait, c’est plus par provoc qu’autre chose, je pense. Mais la plupart du temps, c’est surtout pour me défendre… Parce que oui, dans notre société, le végétarien a besoin de se défendre… C’est bizarre, c’est comme ça.)
Il n’y a qu’un seul argument, et ce simple et unique argument, c’est le respect de la vie. De la vie en tant qu’entité « consciente », sensible.
(Pour rappel : Un animal n’est pas une plante. Si je coupe une jambe d’un chien, elle ne repousse pas. D’ailleurs, le chien ne vit pas avec des milliers de pattes qui lui poussent continuellement sur le dos aléatoirement. Et si je plante la patte coupée du chien, il ne pousse pas un deuxième chien. Le chien est soit mort, soit vivant, il ne peut pas se retrouver dans un état indéfini, presque quasi desséché pendant plusieurs jours, mais réssucitable en lui versant un peu d’eau, et en en prenant bien soin. Le chien se déplace et réagit instantanément à ce qui l’entoure. Le chien apprend, ses réactions s’adaptent à l’environnement et à ce qu’il en connaît. Le chien communique de manière relativement explicite. En gros, le chien me donne un nombre très important de signes qui me permettent de croire qu’il possède le même type de « vie » que moi, une vie en tant qu’entité observatrice, sensible et « consciente ».** Une vie que « j’aurais pu avoir », si j’étais né à sa place. Enfin, du moins, il y a à peu près autant de chances pour que ce soit le cas que de chances pour qu’un autre être humain soit aussi « vivant » que moi. Même si j’ai parfois matière à en douter, quand j’entends certaines personnes comparer les plantes aux animaux, et prétendre que leur propre « conscience » n’est qu’une illusion… A la limite, je serais d’accord pour manger un peu de viande sur ces personnes. Ca ne devrait pas leur faire grand mal.)
Le respect de la vie, donc. Le seul argument. Le seul argument qui ne peut pas s’expliquer. On l’a ou on ne l’a pas. On le comprend intuitivement ou pas.
Bien sûr, moi aussi, même en étant végétarien, je tue. Je tue par inadvertance, par manque d’attention. Je tue quand je prends ma voiture et qu’un petit animal passe sous mes roues sans que je m’en rende compte. Je tue des dizaines, des centaines, des milliers d’insectes, contre mon pare-brise, ou même à pieds, quand je me promène, et certainement d’autres manières… Je ne vois pas tout. Et je tuerais aussi par légitime défense. Mais tuer, c’est un dilemme, c’est un drame. C’est quelque chose d’inacceptable, même s’il faut vivre avec, même si j’y pense rarement. Tout meurtre que je peux éviter facilement doit l’être. Et d’autant plus que cette vie « entité » se rapproche de ce que je connais, de « moi », et a de grandes chances d’être une « vie » autant que moi. Eviter de tuer en mangeant de la viande, c’est simple. Rien ne m’y oblige. Rien. Et rien ne peut aller contre cet argument.
Et en fait… le seul « argument » pour ne pas être végétarien, le seul convaincant, c’est sans doute « la santé »… C’est en tout cas celui que j’ai entendu toute mon enfance, celui qui m’a fait croire pendant de nombreuses années que vivre sans manger de viande était impossible. Qu’arrêter de manger de la viande, ça voulait dire mourir dans l’année. C’est ce que je croyais. C’est probablement ce que croyaient mes parents aussi. Et c’était ce qui me faisait penser « Je n’ai pas le choix. ».
Et ce qui m’a fait arrêter, c’est d’une part, avoir croisé un végétarien, adulte, en bonne santé, et d’autre part… qu’au fond, je n’ai pas un très fort instinct de survie. Un simple calcul : Pour faire vivre un carnivore, il faut tuer plusieurs animaux. Plusieurs vies contre une seule. Qu’est-ce qui permet de dire que l’unique vie sauvée vaut toutes les autres ? La mienne, en tout cas, ne vaut pas tout ça. Elle vaut peut-être plusieurs vies d’insectes, puisque la plupart des insectes ont des vies très courtes. Mais pas plusieurs vies d’un vertébré (ou autre « gros » animal). Je crois qu’au début, quand j’ai arrêté de manger de la viande, j’ai eu le sentiment de prendre un risque pour ma santé. Un risque qui en valait la peine, de mon point de vue. Et il est possible, probable, au fond, que, même s’il était impossible d’être végétarien sans mettre sa vie en danger, je continuerais… autant que possible. Et il est plus que probable que même s’il n’y avait aucun autre argument en faveur du végétarisme, je le serais quand même. Parce que je ne vois pas ce qui me permettrait de décider, moi, quels animaux doivent mourir.
(Accessoirement, il se trouve que ma santé est toujours aussi bonne, que je n’ai pas maigri, et que j’ai même pris au moins dix kilos depuis que je suis végétarien… C’est à dire près de la moitié de ma vie. Et que n’importe quel médecin ou diététicien pourra vous confirmer que pour un ovo-lacto-végétarien, qui mange des produits laitiers et des oeufs, même sans être particulièrement attentif à son alimentation, les risques de carences sont quasi nuls… Du moins, pas pire que pour un mangeur d’animaux.)
Voilà tout simplement pourquoi personne ne me convaincra jamais de me remettre à manger de l’animal, et pourquoi je n’essaierai plus de débattre avec un mangeur d’animal, qui n’a pas envie de m’entendre, et qui ne pourra pas avoir autre chose qu’une réaction d’autodéfense, de repli ou de provocation. Bref, une situation bloquée.
*Je dis « Viande » pour « Viande, volaille, poisson, mollusques, etc., et toute partie d’un animal doté d’un système nerveux, initialement vivant, mais qu’il a fallu tuer pour obtenir ce morceau. »
** Ces exemples fonctionnent aussi avec le lapin, le mouton, le poney, la poule et la vache. Et peut-être d’autres. Essayez, vous verrez.
Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas.
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