Archives quotidiennes : 16/07/2012 à 23H39

Au fond…   

… si on regarde les choses jusqu’au bout, l’argumentation des anti-végés/pro-viandes se résume très souvent à une seule chose « Je peux continuer à manger de la viande, parce je ne fais rien de mal. ». (Notez que l’argumentation porte sur « Je … Continuer la lecture

… si on regarde les choses jusqu’au bout, l’argumentation des anti-végés/pro-viandes se résume très souvent à une seule chose « Je peux continuer à manger de la viande, parce je ne fais rien de mal. ».

(Notez que l’argumentation porte sur « Je peux continuer… », et non pas sur « Je dois continuer… ». Il n’y a pas de motivation rationnelle au choix de continuer à manger de la chair animale. Il y a juste un « Je veux… » lié au goût, au plaisir tout égoïste, dont la réticence éthique est balayée par un « Je peux… ». Malheureusement, ce qui n’entre absolument pas en ligne de compte dans ce « Je veux », c’est que le goût s’apprend, se travaille, se modèle, se redécouvre, et donc évolue. Que se passer d’un plaisir gustatif ne condamne pas au manque et à la souffrance gustative jusqu’à la fin de ses jours. Et donc qu’un « Je veux » motivé par le goût est un « Je veux » tout à fait fugace, pour peu qu’on accepte de le laisser partir.)

« … parce que je ne fais rien de mal. » : Que ce soit parce que tuer est une obligation de la nature… parce que les animaux sont mis au même plan que les plantes… parce qu’on ne peut pas évaluer toutes les conséquences de tous nos actes… parce que le bien n’existe pas s’il n’est pas absolu (= le mal n’existe pas si on ne peut pas empêcher TOUT le mal)… parce que tout ce qui vit et meurt appartient au grand cycle de la vie et de la mort… parce que la mort n’a pas d’importance si elle est sans souffrance… et parfois même parce que la souffrance elle-même n’a pas d’importance…. Etc.

Quand on regarde un peu mieux ces arguments pour ce « Parce que je ne fais rien de mal. », on se rend compte que tous se réduisent en fait à « Parce que  rien n’est mal./Personne ne peut faire le mal./Le mal n’existe pas. »

Donc on peut manger de la viande, parce que le mal n’existe pas.
Mais si le mal n’existe pas, on peut aussi faire à peu près tout ce qu’on veut à n’importe qui…

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Et sauf que, effectivement, personne ne peut appréhender la totalité des conséquences de ses actes, leur impact total en bien ou en mal. Mais ce qui est certain, c’est que lorsque j’ai déjà directement sous les yeux, bien visible, un total de conséquences vraiment négatif (du genre « torturer et tuer alors que c’est manifestement dispensable »), la probabilité que cet acte soit vraiment mauvais est plutôt écrasante.

Par exemple, tuer quelqu’un dans la rue pour lui voler son porte-monnaie, c’est mal. Pourtant, ce quelqu’un dans la rue pourrait aussi bien être un serial killer, alors peut-être que si je le tue, je fais plus de bien que de mal, alors pourquoi je me gênerais pour le tuer ?… Ou alors peut-être que c’est quelqu’un qui a désigné une association humanitaire comme légataire universel, et que sa mort sauverait des tas de vies ?… Ou même, une fois dans la tombe ou ses cendres dispersées, ce quelqu’un nourrira des centaines ou des milliers d’insectes, des centaines ou des milliers de petites vies, et c’est pas rien, sans compter toutes les plantes… Et puis s’il meurt, ça fait aussi une personne de moins sur Terre pour participer à l’effet de serre… D’ailleurs, peut-être qu’il est dépressif et qu’il veut mourir… Et au fond, si je le tue par surprise, très vite, en lui brisant la nuque, ou en l’égorgeant après étourdissement il ne va pas souffrir, il n’aura même pas peur, il ne va même pas se rendre compte qu’il meurt, donc il n’y a rien de mal là-dedans… Surtout s’il vit seul, sans famille… Et puis de toute façon, la vie est tellement merdique, elle n’est que souffrance, au moins si je tue les gens par surprise, même des enfants, je leur évite de souffrir pendant des dizaines d’années… Si ça se trouve, ils seraient morts d’une maladie horrible, ou dans un accident de voiture, en plus… Et puis bah, de toute façon, tout le monde meurt.

Ça ira, là, ou vous en voulez d’autres, des démonstrations débiles du genre « pensée magique » pour justifier n’importe quel acte de cruauté ?

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Cadeau bonus
Ca se passe en France, en 1949, un jour comme les autres dans une entreprise comme les autres. C’est naturel, donc il n’y a rien de mal. Et je vous prie de regarder jusqu’au bout, les dernières minutes sont les meilleures.

Et si vous voulez plutôt voir comment ça se passe en France aujourd’hui, vous trouverez votre bonheur sur L214. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas. | 2 commentaires