Rêves partis.

Bonsoir.

Ce soir :
1) J’ai les pieds qui puent.
2) J’en ai marre des gens qui racontent leurs rêves.
En fait, j’en ai surtout marre des gens qui racontent leurs rêves en faisant « Non, mais c’était complètement dingue ! Complètement dingue ! Il était trop fou, mon rêve ! Je comprends rien, ça veut dire quoi ?… ». Sérieusement, vous voulez savoir ? Le jour où vous ferez un rêve où il ne se passe que des choses banales et parfaitement cohérentes, c’est que vous êtes gravement malade, ou alors Dieu. Plutôt Dieu, d’ailleurs. Oui, je vous rassure, un rêve, ça part un peu dans tous les sens, parce que dans un rêve, la conscience, les capacités intellectuelles et la mémoire immédiate sont gravement altérées, alors oui, ça va piocher des éléments un peu partout, un peu au hasard, parfois dans vos « obsessions » et « angoisses » récurrentes ou présentes, mais pas forcément. Pas du tout forcément. Ca peut être ce que vous avez vu la veille, mais aussi dix ans plus tôt, ça peut être un mélange d’un milliard d’histoires ou d’idées d’histoires, ça peut être une pensée qui vous a traversé l’esprit, ça peut être des choses ou des gens que vous aimez bien, ou pas, ça peut même être le souvenir d’un rêve précédent. Ca peut aussi être la peur subite, spontanée, pendant le rêve, de voir l’histoire dévier vers quelque chose que vous redoutez, laquelle histoire, du coup, d’y avoir pensé,… dévie vers ce quelque chose redouté. Bref, ça peut être n’importe quoi. Littéralement, n’importe quoi. Et c’est assez normal que vos rêves partent un peu dans tous les sens, puisque dans un rêve, votre conscience étant un peu réduite à son plus strict minimum, vos capacités de mémorisation et de concentration (qui devraient vous permettre de maintenir le fil de votre histoire) deviennent à peu près égales à celle d’un petit bout de fromage (Disons du gouda, voilà… Vous devenez intelligent comme un petit cube de gouda, si ça peut vous aider à visualiser.). Donc non, il n’y a pas forcément un sens profond à tous vos rêves. Non, quand l’inconscient parle, il ne vous raconte pas toujours des trucs cruciaux et mystérieux en messages codés, que vous aviez refoulés parce que c’était vraiment trop douloureux (Au contraire, s’il y a quelque chose à en déduire, ce sont bien souvent des évidences dont vous étiez sans doute déjà conscient. Et j’aurais tendance à croire que si vous n’êtes pas capable de les démêler vous-même au réveil, votre inconscient n’était pas capable d’y cacher quoi que ce soit non plus. Ca reste votre tête à vous. Personne ne vient jouer avec pendant la nuit.). Non, vous n’avez pas plus d’imagination que n’importe qui. Non, votre inconscient n’est pas mille fois plus génial que vous-mêmes. Vous rêvez, c’est tout. Voilà, sachez-le.

Ceci étant dit, je vais vous raconter mon rêve de la nuit dernière.

Hier soir, je me suis endormi. Ensuite, j’ai rêvé que je me réveillais. Puis je me suis réveillé. Il était l’heure de me lever, je me suis levé.

Merci de m’avoir lu.

Bonjour.

PS : C’est faux. J’ai rêvé d’autres choses.

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3 réponses à Rêves partis.

  1. Je suppose qu’il peut y avoir un sens quand même. Peut-être pas toujours évident pour soi. Je peux concevoir qu’une forme de symbolisme soit imprimé dans l’inconscient collectif et qu’il permette donc d’élaborer certaines interprétations ayant un semblant de validité.
    Les gens qui s’étonnent de l’extravagance des rêves ça m’énerve aussi.

  2. Personne dit :

    Alors moi, je crois, honnêtement que le sens pas toujours évident pour soi, ça ne peut provenir que de quelque chose qu’on refuse de voir, qui nous choque, nous semble insupportable et inadmissible… Bref, qu’on refoule. Par exemple un souvenir traumatique. Et je pense quand même que c’est quelque chose d’assez rare.
    En ce qui me concerne, je ne refoule rien. Je déteste beaucoup de mes souvenirs, et je les chasse de mon esprit, mais on ne peut pas parler de refoulement, je sais qu’ils sont là et ils reviennent régulièrement. Et je suis capable de supposer tout et son contraire concernant mes propres instincts, pulsions, et « idées inconscientes ». Rien ne m’arrête. J’accepte parfaitement toute mes faiblesses, la saloperie et la dégueulasserie grouillante en moi, que je n’aime pas, que je ne contrôle pas, ou que peut-être je contrôle d’une certaine façon… Je n’ai pas d’image pure et éclatante de moi à défendre, donc je n’ai pas de raison de refouler quoi que ce soit, ni d’éviter les hypothèses les plus glauques pour m’analyser.
    Donc franchement, je ne pense pas que mes rêves puissent me transmettre des messages cachés et codés que je n’aurais pas envisagés consciemment.

    Et quant à l’inconscient collectif, et surtout l’idée d’une espèce de langage codé collectif, ça me semble un peu bancal… Pour que quelque chose se retrouve dans mon inconscient, il faut bien qu’il y soit entré à un moment ou un autre. Qu’un événement de mon vécu, ou une connaissance historique, un élément culturel, quelque chose, m’ait été transmis, même de manière diffuse. « L’inconscient collectif », les « symboliques » communes, vont dépendre de la culture commune, de l’environnement commun, du pays, de l’époque, etc… Donc ils vont varier, fluctuer, selon les gens, leurs entourage, les personnes qu’ils rencontrent. Il peut donc y avoir des milliers d’interprétations pour ces symboles, selon tous ces facteurs… Des interprétations qui auront des chances d’être communes pour des personnes proches, mais pas forcément. Le meilleur moyen d’analyser cette symbolique avec une chance de la comprendre est certainement de connaître parfaitement la personne et son vécu. Et la personne qui connait le mieux mon vécu, c’est bien moi.

    Donc les dictionnaires d’analyse des rêves, par exemple, ça me donne un peu envie de rire jaune… Ou de pleurer. C’est d’autant plus génial, que ça fonctionne comme l’astrologie, rien à démontrer, on fonctionne par lapalissades, « C’est vrai, donc ça a l’air de fonctionner, donc c’est vrai. ».

    J’avais lu un jour un texte, dans lequel il était expliqué que Carl Jung reprochait à Freud de toujours tout interpréter, dans un rêve, par le désir sexuel. Et de se le permettre, parce que justement, il n’y a aucun moyen de prouver que l’analyse est vraie ou fausse. Je suis assez d’accord. Sauf que sur sa lancée, Jung analysait un rêve de Freud (une histoire de chapeau en verre, dans un train) pour prouver que Freud avait conscience de la fausseté de sa théorie… Et donc il suivait exactement le même raisonnement, en toute mauvaise foi… Je trouve ça ridicule.
    La seule analyse un peu honnête d’un rêve, c’est de livrer des pistes, des idées d’interprétations, sans certitude et sans se limiter, si possible en connaissant un minimum la personne, et si l’auteur du rêve en ressent le besoin.

  3. « « L’inconscient collectif », les « symboliques » communes, vont dépendre de la culture commune, de l’environnement commun, du pays, de l’époque, etc… Donc ils vont varier, fluctuer, selon les gens, leurs entourage, les personnes qu’ils rencontrent. »

    Oui, ça je suis d’accord. Mais la culture commune doit impliquer des symboles communs. Mais je ne considère pas qu’il y ait quoi que ce soit de scientifique là dedans.