Orgueil

On enfante pour ressentir un peu de bonheur, atténuer sa peur de la mort, et donner un peu de sens à sa vie.
Le nouveau venu, qui jusqu’alors n’existait pas, ne désirait rien et n’avait besoin de rien, est catapulté dans un univers absurde, injuste et vain, et, désormais condamné à mort, sera forcément tenté d’en faire autant.
Au fond, enfanter, c’est pratiquer une espèce de vente pyramidale.

Note 1 : L’adoption ne vient naturellement à l’esprit de personne.
Note 2 : On enfante en admettant implicitement qu’on sera un bon parent, qu’on ne transmettra que de bonnes choses, qu’il est indispensable qu’une part (majeure) de nous soit transmise (et notamment la part génétique), et que l’enfant, une fois adulte, sera bon, sain de corps et d’esprit, et mènera une vie heureuse (et qu’il aura une empreinte écologique négative…). Un résultat qui n’est pourtant obtenu qu’une fois sur 10 millions (et encore…).

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Une réponse à Orgueil

  1. Je crois qu’enfanter c’est fondamentalement égoïste, oui…
    Il y a quelques années, je trouvais l’idée limite criminelle. Mais quand je pense à ça aujourd’hui, je n’y vois plus vraiment d’objection. A part éventuellement le contexte dans lequel naitra l’enfant, mais sur le fond, de fabriquer une vie, de créer une conscience hors du néant, ça ne me semble plus problématique. Certes, la vie n’est pas toujours marrante, mais exister n’est pas plus absurde que ne pas exister, la seule différence c’est qu’on peut s’en rendre compte. Il y a heureusement du positif là dedans, et ça n’est de toutes façons que très temporaire. La vie n’a pas d’autre but que de se perpétuer, si on peut qualifier ça de but.
    Mais je ne vois absolument pas ça comme un impératif non plus. Et je serais plutôt partisan de l’adoption pour satisfaire une partie des envies égoïstes. Mais ça ne comble pas le fait de vouloir une descendance portant son patrimoine génétique.