Archives de catégorie : Tout

Une catégorie qui regroupe tout, y compris rien, donc qui ne sert à rien.

Métaphores   

Quand on parle de transgressions des droits des humains (violences physiques, violences sexuelles, privation de liberté, etc.), on lit/entend parfois des métaphores de ce genre, des métaphores violentes et choquantes : « Ils étaient parqués comme du bétail. » « Ils étaient en … Continuer la lecture

Quand on parle de transgressions des droits des humains (violences physiques, violences sexuelles, privation de liberté, etc.), on lit/entend parfois des métaphores de ce genre, des métaphores violentes et choquantes :
« Ils étaient parqués comme du bétail. »
« Ils étaient en cage, comme des animaux en batterie. »
« Ils sont traités comme des animaux. »
« Tous ces morts… C’était une vraie boucherie. »
« Ces femmes sont vendues comme des morceaux de viande. »
« C’est une mission suicide, ces soldats sont conduits à l’abattoir. »
… et certainement tout un tas d’autres que j’oublie, sur le champ lexical animaux/élevage/mise à mort d’animaux/viande/exploitation animale.

En parlant de souffrances humaines, on lit/entend beaucoup plus rarement :
« Ils étaient parqués comme des carottes dans un potager. »
« Ils étaient en cage, comme des tomates en serre. »
« Ils sont traités comme des pommes de terre. »
« Tous ces morts… C’était une vraie compote. »
« Ces femmes sont vendues comme des morceaux de pommes. »
« C’est une mission suicide, ces soldats sont conduits au pressoir à raisins. »
… et je ne suis pas tout à fait sûr que l’effet émotionnel soit le même.

Enfin, je ne sais pas, mais ça aurait tendance à me mettre la puce à l’oreille sur le fait qu’il y aurait comme un malaise quelque part.

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Evidence   

Quand il y a problème, le seul moyen de le résoudre, c’est de changer les choses, changer ce qui cause le problème. Si tout reste inchangé, on ne peut pas espérer que le problème disparaisse. Quand on a un problème … Continuer la lecture

Quand il y a problème, le seul moyen de le résoudre, c’est de changer les choses, changer ce qui cause le problème. Si tout reste inchangé, on ne peut pas espérer que le problème disparaisse.

Quand on a un problème de société, le seul moyen de le résoudre, c’est de changer la société. La société, c’est l’ensemble des gens. Changer la société, ça signifie changer certains comportements, croyances, habitudes d’une partie des gens. Donc changer la société, ça veut dire trouver des gens qui acceptent de changer. On ne peut pas espérer trouver quelque part des gens -suffisamment de gens- qui acceptent de changer si on n’est pas capable soi-même d’envisager le changement, l’évolution de certains de nos comportements, croyances, habitudes.
Et un problème de société, c’est quelque chose d’ancré dans les gens, dans les comportements, les croyances, les habitudes. On ne peut pas espérer identifier le problème, si on ne trouve personne capable d’identifier le problème dans ses propres comportements, croyances, habitudes. Pour rendre visible le problème chez autrui, il faut déjà être capable de l’identifier en soi.

Quand on a un problème de société, le seul moyen de le résoudre, c’est d’accepter de voir ses propres erreurs, et d’accepter d’évoluer soi-même.

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Se mettre au végétarisme/véganisme, c’est simple ?   

Alors, est-ce que se mettre au végétarisme/véganisme, c’est simple, dans la société actuelle ? Est-ce que c’est plus cher ? Est-ce que c’est toujours possible ? Est-ce que tout le monde peut le faire ? Mon avis, en toute honnêteté … Continuer la lecture

Alors, est-ce que se mettre au végétarisme/véganisme, c’est simple, dans la société actuelle ? Est-ce que c’est plus cher ? Est-ce que c’est toujours possible ? Est-ce que tout le monde peut le faire ?

Mon avis, en toute honnêteté ?… Je n’en sais rien. Je ne m’en souviens plus. J’ai pris mes habitudes, et ça ne me pose pas trop de problème. La situation n’est pas la même pour tout le monde. Certaines personnes, très rares, ont de vraies maladies qui rendent la transition difficile. Mais certainement pas toutes celles qui s’en déclarent. Certainement pas les 95% de la population qui affirment, sans en avoir aucune idée, sans avoir jamais testé, par une formidable intuition mystique, que leur métabolisme à elles/eux ne le permet pas. Et certes, certaines personnes vivent dans un milieu social où c’est plus compliqué. Plus de pression sociale. Plus de végéphobie dans la famille, dans les institutions, etc. Moins de choix dans les supermarchés, en restauration, etc. Donc oui, ça dépend des gens, ça dépend des situations, c’est plus ou moins difficile.

Mais ce que je sais avec certitude, c’est que la majorité des gens ne fait pas le début d’une esquisse d’espèce d’effort pour réduire au maximum leur consommation d’animaux jusqu’à la plus élémentaire « nécessité », et surtout pour REFLECHIR. Etre végétarien 95% du temps, 95% des gens en sont capables. Réduire sa consommation de viande, d’oeufs et de produits laitiers autant que possible, tout le monde peut le faire. Choisir de manger/acheter/cuisiner viande (mammifères, oiseaux, poissons et autres), oeufs et produits laitiers dès qu’on en a la possibilité, dès que le choix est offert, par habitude, ça n’est pas réduire au maximum sa consommation de produits animaux. Jeter de la viande à la poubelle parce qu’on a pris une trop grosse part, ou parce qu’on n’a plus trop d’appétit, ou parce qu’on a décidé de jouer avec des morceaux de chair, c’est-à-dire gâcher (et nier) la vie, la souffrance et la mort d’un animal au-delà même de l’immense gâchis initial, ça n’est pas faire un effort. Refuser de se renseigner, d’écouter, de lire, de regarder, ça n’est pas faire un effort. Déclarer que « Moi, je ne pourrai jamais (donc je ne vais même pas essayer de commencer). », ça n’est pas faire un effort. Eviter soigneusement le sujet avec tout le monde, pour ne pas avoir à débattre, pour ne pas se ridiculiser, ça n’est pas faire un effort. S’écraser devant la moindre pression sociale, la moindre contrainte, remplir son caddie de viande dès que possible, ne pas s’informer, ne pas chercher, ne pas réfléchir, ça n’est pas faire un effort… Et tout nier, avec la plus terrible mauvaise foi, nier tous les arguments pour l’abolition de la viande ou de l’exploitation animale, ou pour l’antispécisme, ou pour le végétarisme, ou pour le véganisme, nier les souffrances inutiles commises, nier la possibilité et la nécessité de l’évolution, simplement parce que soi-même on ne se sent pas capable de faire la transition… ça n’est pas faire un effort de réflexion. C’est se mentir, sans honte.

Et surtout, ce que je sais, c’est que plus le végétarisme et le véganisme seront développés, et plus la pression sociale se réduira, plus le milieu médical l’acceptera et s’y adaptera, plus les options végétales se multiplieront, plus les cas particuliers seront pris en compte par la société entière, et plus il sera simple POUR TOUT LE MONDE de faire la transition vers la végétalisation générale de notre alimentation à tous.

Alors ceux qui aujourd’hui préfèrent se mentir plutôt que réfléchir, admettre les réalités, faire de leur mieux, participer aux changements, qui refusent de faire leur part pour accélérer le mouvement, d’avancer progressivement… et  qui préfèrent tout nier en bloc sous prétexte qu’aujourd’hui, ils n’arrivent pas encore à dépasser ces contraintes… ça, non, je ne trouve pas ça acceptable. Le seul moyen de réfléchir honnêtement et d’évoluer, c’est d’admettre sa faiblesse et ses difficultés propres au lieu de chercher à les justifier par mille mensonges.

Pour résoudre un problème, il faut commencer par admettre le problème, pas le nier.

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Pourquoi personne.   

Pourquoi suis-je Personne ? Pourquoi je ne suis personne ? Je ne suis personne, pour une bonne et simple raison : La notion d’identité est une idiotie. Bien. Bon. Là, j’ai résumé tout ce que j’avais à dire, mais ça … Continuer la lecture

Pourquoi suis-je Personne ? Pourquoi je ne suis personne ?

Je ne suis personne, pour une bonne et simple raison : La notion d’identité est une idiotie.

Bien. Bon. Là, j’ai résumé tout ce que j’avais à dire, mais ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée de développer un peu. Même si je ne sais pas trop dans quel ordre…

Disons que la notion d’identité est une idiotie d’une part parce qu’elle est un concept faux, ensuite parce qu’elle est un frein pour l’évolution de nos croyances et comportements, et enfin parce qu’elle est un parasite pour l’évaluation honnête des messages transmis par autrui.

(Avertissement aux féministes : Ce texte n’est pas dégenré. C’était plus simple pour moi à écrire. Désolé.)

1) L’identité n’existe pas.

Personnellement, je n’ai jamais été très fan de la notion d’identité, parce qu’étant dépressif et phobique social, j’ai depuis fort longtemps :
- une personnalité effacée
- le sentiment de ne pas avoir grand chose d’humain étant donné mon incapacité à avoir une relation saine et simple avec un autre humain
- une capacité d’expression de mes émotions très mal réglée
- une attirance pour la mort (donc pour la fin de mon existence)
- la croyance régulière que je n’ai aucune compétence ou qualité
- et donc une énorme difficulté à déterminer ce que pourrait être mon identité, à part « rien ».
Voilà donc pour les raisons qui m’ont initialement amené à choisir « Personne » comme pseudonyme, ici et là sur internet, il y a de cela de longues années.
Mais vous aurez remarqué qu’avec la description que je viens de faire, je viens justement de jouer à me définir une personnalité, une identité, en décrivant de prétendus traits de caractère. Et je déteste ça, parce qu’en le faisant, je me mens. Je me mens parce que l’identité n’existe pas.

L’identité n’existe pas. On s’amuse à croire que des traits de caractères forment ce que nous « sommes ». Or, les traits de caractères évoluent avec les années. Les traits de caractères, les habitudes, les goûts, les croyances, les connaissances, les propensions à éprouver telle ou telle émotion plus ou moins souvent, plus ou moins facilement… tout ça évolue. Tout ça est une combinaison d’une éventuelle prédisposition à la naissance avec l’ensemble des événements vécus par la suite… Des événements qui vont nous amener à apprendre à maîtriser ou favoriser nos émotions dans un sens ou dans l’autre, qui vont nous faire acquérir telle ou telle connaissance, nous faire développer telle ou telle réflexion, modifier nos croyances, nos goûts… Toutes ces choses qu’on va, à chaque âge de notre vie, chérir comme faisant intrinsèquement partie de nous. Des choses qu’on refuse d’abandonner sous peine de mourir un petit peu. Des choses qu’on va entretenir, des goûts qu’on va affirmer pour souligner notre identité, pour pouvoir la montrer aux autres… Des choses qui évolueront pourtant sans cesse au fil des années, malgré notre volonté de « rester le/la même » pour ne pas mourir. On se mettra à mépriser celui qu’on était, ou le regarder avec condescendance, cet enfant naïf qui a appris tant de choses depuis ce temps… Ce même enfant, qui, quelques années plus tôt se croyait complet, terminé, mûr, sûr d’être le moi définitif qui ne pourrait pas changer, puisqu’il avait déjà décidé de la personnalité qu’il souhaitait avoir… On change constamment ce qui se trouve dans cette tête, tout en croyant bêtement que ce qui se trouve dans cette tête est « notre identité ».

Notre identité n’est pas perceptible. Elle n’est pas perceptible par autrui. Chacun se fait l’image qui l’arrange de nous, perçoit quelques bribes de ce qu’on veut bien lui transmettre, et se permet de croire que l’infime échantillon -de ce que notre comportement rend visible par rapport au foisonnement de ce qui bout en nous- est suffisant pour que l’image qu’il se fait soit juste, pertinente. Il n’a qu’une illusion de nous, et il a la prétention de croire nous connaître.
Et soi-même, on s’imagine se connaître. Quand la conscience n’est qu’une partie immergée de notre iceberg, et quand le déterminisme de soi est un paradoxe absurde. Je ne peux prévoir mon comportement futur, puisque je devrais alors nier mon libre-arbitre pour me décider déterminé par moi-même. Je ne peux pas prévoir mon comportement futur pour me dire ensuite à chaque instant « Je suis en train de faire ce que j’avais prévu que je choisirais de faire sachant ce que je connais de moi-même. ». Je peux, de mon point de vue, prendre des décisions « libres », mais pas me prévoir. Je ne peux prévoir qu’un système borné auquel je n’appartiens pas. Je ne peux pas connaître la totalité de ce qui me décide. Je ne peux pas connaître la cause de moi-même. Donc je ne peux pas me connaître.
C’est parce qu’une immense partie de moi m’est incompréhensible et inaccessible que je peux exister, être sentient, être conscient et faire des choix. Donc je ne peux pas connaître mon identité (quand bien même cette « identité » serait la photo de ma configuration mentale à un instant de ma vie).

Un cerveau n’est pas une identité. Un cerveau est un ensemble de programmes. D’idées, de réflexions, de connaissances, de désirs, etc. qui progressent, qui se perfectionnent ou se détériorent… et qui peuvent en partie se transmettre par le langage. Des éléments reproductibles à volonté dans les autres cerveaux. Et des élements qui sont, statistiquement, reproduits un nombre inquantifiable de fois dans d’autres cerveaux… Aucune idée, aucun goût, aucune réflexion, aucune connaissance ne se trouve en exemplaire unique dans un seul et unique cerveau. Tous ces élements, chaque exemplaire de ces élements est banal. Tout ce qui constitue un cerveau est terriblement commun, banal, a déjà été reproduit des centaines, des milliers, des millions de fois depuis l’apparition du premier cerveau… Rien n’est original. Un cerveau n’a pas d’identité. Une identité n’a rien « d’unique ».

Ce qui est unique, c’est mon existence, pas mon identité. Je suis unique parce que je suis le seul à être conscient, sentient, dans mon cerveau. Et personne d’autre ne partagera jamais cela avec moi. Je mourrai seul. Et parce que je suis seul en moi, je suis unique. Parce que je peux poser l’hypothèse du solipsisme, poser l’hypothèse que l’univers n’est que l’invention de mon esprit, je suis unique. Je suis unique parce que j’existe. Et non pas à cause d’une prétendue « personnalité », « identité ». Je suis moi. Pas les pensées ni les émotions qui me traversent.

Et parce que je n’ai pas de personnalité, d’identité, j’ai l’immense avantage de pouvoir évoluer, progresser, perfectionner mes programmes, améliorer la rigueur de mes réflexions, et travailler sur mes émotions pour réduire les parasites à mes réflexions. C’est parce que je n’ai pas d’identité que je peux avancer.

2) L’identité est un frein pour l’évolution.

L’identité, c’est de m’accrocher à mes goûts, mes plaisirs, mes pensées, mes croyances, mes habitudes, qui constituent l’image que j’ai de moi. Et de refuser de les abandonner. Par peur de souffrir. Par peur de me trahir. Par peur de devenir un autre, qui aurait tort, qui ne saurait plus penser, et qui trahirait les intérêts de celui que je suis aujourd’hui. Par peur de perdre tout ce que j’ai acquis aussi, tout ce que j’ai investi, le temps, les efforts, l’énergie, les sacrifices que j’ai faits, pour devenir ce que je suis aujourd’hui, obtenir ces connaissances, ces croyances, ces habitudes, qui servent mes intérêts d’aujourd’hui, et qui m’ont peut-être même rapproché.e d’un rêve que je m’étais fixé. Abandonner tout ça, c’est tout perdre, tout gâcher.

Si mon identité est une religion, une foi, alors la perdre revient à trahir tout ce en quoi j’ai cru jusqu’à aujourd’hui, ça revient à perdre tout ce que j’ai investi comme effort psychologique et émotionnel pour ressentir cette foi.

Si mon identité est mon insensibilité, ce que je crois être « mon courage », ma « force », ma « virilité », alors l’abandonner, c’est me rendre faible, c’est abandonner mon pouvoir, mon plaisir à abuser de ma force, m’accuser des maux que j’ai pu commettre par mon insensibilité, c’est me rendre faible, médiocre, inférieur, méprisable.

Si mon identité est mon pessimisme, mon cynisme, mon fatalisme, ce que je crois être mon réalisme, ma force, alors l’abandonner, devenir optimiste, c’est me perdre dans l’insouciance stupide et méprisable, même si ça doit m’apporter le plaisir de vivre, ce serait devenir mon pire ennemi, un être naïf.

Si mon identité est ma peur des autres, ma phobie sociale, celle qui m’amène à les fuir, à me convaincre que je suis mieux seul, loin de ces illusions qu’apportent les relations sociales, alors devenir sociable, c’est me mentir, c’est devenir un acteur, quelqu’un que je n’aime pas, faux, qui se laisse aller à la confiance aux autres, qui prend le risque de se faire trahir par autrui, un imprudent, un fou.

Si mon identité est un choix éthique, une valeur, l’honnêteté, l’honneur, le courage, le pacifisme, etc… alors l’abandonner, c’est prendre le risque de faire le mal, détruire quelque chose d’irréparable, par inconscience, commettre l’irrémédiable si je devenais autre.

Si mon identité est d’être un carnivore, un « loup », un « lion », qui aime la viande, alors abandonner la viande, c’est perdre ma force, ma puissance, devenir bête et faible, et perdre un goût, soit souffrir du manque, soit perdre ce plaisir de la viande, perdre une source de mon plaisir de vivre. M’imaginer ne plus aimer la viande, c’est me trahir.

Si mon identité est l’amour d’une personne, avec le plaisir que je ressens à l’aimer, alors perdre cet amour, c’est perdre cette source de plaisir, et trahir l’amour que j’ai ressenti jusqu’à présent, le rendre faux en le faisant disparaître puisqu’il ne pouvait être vrai que s’il était éternel, c’est aussi prendre le risque de faire du mal à la personne qui était jusqu’alors protégée par mon amour. C’est prendre le risque de trahir mes intérêts actuels, de manière irréparable.

Si mon identité est mon orientation sexuelle, alors je pose le dégoût sur le sexe ou le type de personnes qui ne m’attire pas. J’envisage la relation sexuelle avec ce sexe-là, ce type-là, comme quelque chose de répugnant, qui me torturerait, qui me salirait, qui me trahirait. Du moins, je peux envisager le chose de cette manière. Et si je vois les choses de cette manière, alors l’idée-même d’imaginer pouvoir trouver plaisir avec ce sexe, l’idée de faire évoluer mon attirance, d’imaginer devenir un autre, est elle-même répugnante. Faire évoluer mon orientation sexuelle est trahir celui que je suis aujourd’hui, c’est trahir les intérêts de celui que je suis aujourd’hui, c’est le salir, quand bien même cet autre, ce nouveau, y trouverait lui, de nouveaux intérêts. L’idée même de devenir sexuellement autre est inacceptable.

Si mon identité est l’inverse de ce que je crois devoir être pour admettre une idée, alors je n’évaluerai jamais cette idée honnêtement, soigneusement.

Mon identité, c’est également mon amour propre. C’est la fierté d’avoir des idées, d’être l’auteur de mes idées. M’attaquer sur mes idées, c’est attaquer mon identité, mon intelligence. M’attaquer sur mes idées, ou sur ma personne, c’est me mettre en colère. Et quelqu’un qui refuse d’écouter mes idées prouve qu’il n’est pas capable de m’apporter une nouvelle réflexion. Car je suis libre de mes réflexions. Je suis l’auteur de mes réflexions. Je n’écoute pas celui qui ne m’écoute pas, celui qui ne respecte pas mon identité.

Mais celui qui me loue, qu’il ait compris ou non mon idée, qu’il m’aime à cause d’une image qu’il s’est faite de moi au préalable ou non, alors oui, je lui suis reconnaissant de me montrer que j’ai raison. Je lui suis reconnaissant de valider mon idée au nom de mon identité. Il m’évitera de la remettre en question pour y voir des failles.

L’identité, c’est aussi l’humour. L’humour est un outil de hiérarchisation sociale. Celui qui rit à mon humour valide ma valeur intellectuelle. Si tous rient, souvent, à mon humour, ils élèvent mon statut dans le groupe. Ceux dont je ris sont les exclus du groupe, les ennemis, ou les inférieurs. Je me hiérarchise, moi, grâce à l’humour, je me hausse en moquant. Je prends plaisir à m’aimer, à aimer mon identité, par mon humour.
Et celui dont je ris le ressent. Celui dont je ris est attaqué dans son identité. Celui dont je ris ne peut plus m’écouter, mon message lui est inaudible, puisque nous faisons désormais partie de deux clans opposés. L’humour sert mon identité, mais ne sert pas mes idées, et ne sert pas à évoluer.

L’identité, c’est aussi un groupe, un clan. C’est se sentir noir ou blanc, femme, homme, ou transgenre, gay ou hétérosexuel, se sentir d’une nationalité ou d’une autre, d’une religion ou d’une autre, d’une (sous-)culture ou d’une autre, d’une espèce ou d’une autre… Croire en l’identité, c’est renforcer les barrières conscientes ou inconscientes qui nous permettraient d’établir une réelle empathie avec autrui, pour accéder à un réel égalitarisme.

3) L’identité est un parasite pour l’évaluation honnête d’un message transmis par autrui.

J’identifie autrui, et je lui donne une identité. Si elle est proche de la mienne, je peux l’écouter.
Si elle est lointaine, je me permettrai peut-être d’expliquer ses différences de comportements, de choix, d’idées par notre différence d’identités, et je ne chercherai pas forcément à le comprendre.
Si elle est opposée, il faudra alors que j’analyse son identité pour y voir ses motivations, pour comprendre si ses motivations biaisent sa réflexion.
Une fois que j’aurai identifié autrui, que j’en aurai déduit ses motivations, alors il ne me restera plus que ça à voir : Ses motivations. Ses idées, ses messages, disparaîtront. Je ne verrai plus que ses motivations. Si ses motivations, celles que j’ai identifiées, sont opposées au miennes, je lui refuserai la sincérité, la bonne foi, l’authenticité. Je ne verrai plus en face de moi qu’un menteur qui ne veut pas m’écouter, un ennemi que je peux mépriser, dont les messages ne m’intéressent pas. Je me moquerai, et il ne m’écoutera plus.
Si, sans être foncièrement opposées aux miennes, les motivations que je lui attribue m’énervent, si je vois dans ses motivations le simple désir de mettre en avant son identité, ou de mépriser/juger/rabaisser la mienne, si j’y vois une menace pour mon identité, je perdrai tout intérêt pour ses idées… Pour me protéger, je ne les écouterai plus. Je me fermerai à son message.
Et si, dans ses motivations, j’y vois un désir de me transformer, alors bien sûr, j’y verrai la pire des menaces. Et bien sûr, j’écouterai encore moins.

En conclusion : L’identité, c’est le caca.

(Brotip : La solution généralement proposée pour un échange fructueux, c’est de :
- toujours respirer un grand coup pour expirer l’énervement dès qu’il apparaît, travailler à identifier et dépasser ses propres peurs, accepter ses propres erreurs, sa propre imperfection, ses propres failles inconscientes aussi douloureuses soient-elles. Bref, faire taire son amour propre aussi souvent que possible.
- éviter d’utiliser l’humour pour se moquer d’autrui, et plutôt garder à l’esprit qu’autrui a toujours beaucoup plus en commun avec soi qu’on accepte de le croire, et qu’il a beaucoup à nous apporter.)

(Personnellement, je suis totalement incapable d’accepter le deuxième point.)

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Pouf, pouf, pouet, pouet.

Le végétarisme/véganisme n’est pas une identité, foutre dieu !

Le végétarisme/véganisme est l’abandon d’une habitude inutile qui a des conséquences terriblement néfastes. C’est un choix maintes fois documenté. Un choix logique qu’on devrait tous faire. Comme choisir de marcher dans la rue sans donner des coups de pieds aux enfants : On pourrait appeler ça le « pacipodopédisme », si vous voulez. Je suis vegan et pacipodopédiste. Et toutes les personnes que je connais sont pacipodopédistes. Toi, lecteur, tu es pacipodopédiste. Le pacipodopédisme n’est pas plus une identité que le végétarisme/véganisme !
Le végétarisme/véganisme, c’est une outil de militantisme pour la libération animale par le boycott d’une industrie non-éthique, l’exploitation animale. On n’a pas un mot pour tous les boycotts d’une industrie ou d’une autre, et pourtant il existe quantité de boycotts possibles ! Les boycotteurs de l’huile de palme ont-ils l’identité de « antipalmiste » ? Se font-ils tatouter « Antipalmiste » sur le torse ? Non.
Hé bien, le végétarisme/véganisme, ça n’est rien de plus que ça. Il y a juste un mot pour désigner ce boycott, pour simplifier, pour que les autres y réfléchissent. Et quand on commence à y voir une identité, c’est là qu’on perd tout le message, qu’on se met à tout mélanger. Et le jour où l’identité commence à nous gêner, parce que d’autres portent le même patronyme et qu’on n’aime pas l’identité qu’ils dégagent, parce qu’on se trouve bafoué de notre identité, on se met à croire qu’on ne veut plus être végétarien/végan, pour ne pas être comme les autres… parce qu’on n’a rien compris.

Hé bien non. Il n’y a pas de notion d’identité là-dedans. Je ne mange pas les animaux, et je boycotte autant que possible l’exploitation animale, parce que je n’ai aucune raison de participer à ça, parce que c’est un outil efficace pour diminuer la souffrance animale infligée par les humains, et parce que je pense que ça peut faire partie d’une stratégie à grande échelle pour tendre vers une diminution maximale de l’exploitation animale. Si on arrive à l’abolition totale, alors tant mieux. Si on n’y arrive pas, au moins j’aurai essayé, et je n’aurai rien à regretter. J’aurai au moins fait tendre les choses dans le bon sens.
Il n’y a pas d’identité là-dedans. C’est une réflexion rationnelle, un choix éthique réfléchi en vue d’optimiser les moyens qui sont à ma disposition. Chercher à rendre ma vie la plus utile possible. Et c’est aussi satisfaire ma curiosité : Oui, je veux voir à quoi ressemblerait un monde végétarien, un monde où les humains ne mangeraient plus les autres animaux pour le plaisir. Oui, j’aimerais voir à quoi ressemblerait une société humaine dotée d’une conscience antispéciste plus développée qu’aujourd’hui.

Et mon identité n’a rien à faire là-dedans. Je n’ai pas d’identité. Je peux mourir demain accidentellement, disparaître, être oublié de tout le monde dans cinq ans, je m’en fiche. Ca m’arrangerait presque. Cette réflexion est objective, absolue, indépendante de ce que je suis ou ne suis pas.

Publié dans Cérébralité, Grandissime | 2 commentaires

A l’étroit   

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Avis de recherche   

Bon, ça fait un moment que j’y pense, donc voilà : Il y a environ 8 ans, j’ai perdu contact avec Aurélie Motte, née en Août 1985, ayant vécu à Marmande. Elle a déménagé et son adresse email est désactivée. … Continuer la lecture

Bon, ça fait un moment que j’y pense, donc voilà :
Il y a environ 8 ans, j’ai perdu contact avec Aurélie Motte, née en Août 1985, ayant vécu à Marmande. Elle a déménagé et son adresse email est désactivée. Je n’ai pas réussi à la retrouver par Google, Facebook ou Copains-D’Avant. Du coup, je m’inquiète.
J’aimerais juste avoir des nouvelles, savoir si elle va bien. Elle ne devrait pas avoir de mal à me reconnaître d’après mon pseudo.
Donc voilà, si quelqu’un la connaissant tombe par hasard sur cet article en la googlant, merci de me faire signe.

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tumblr   

Youpi, j’ai fait une page tumblr. Parce que moi aussi, je trouve que la même blague répétée à l’infini est toujours aussi drôle au bout de la 1000 ème fois. C’est un tumblr de gif animés. Mais faut les animer … Continuer la lecture

Youpi, j’ai fait une page tumblr.

Parce que moi aussi, je trouve que la même blague répétée à l’infini est toujours aussi drôle au bout de la 1000 ème fois.

C’est un tumblr de gif animés. Mais faut les animer dans votre tête.

Quand je me lève le matin.

Quand je mange du pain.

Quand je marche dans la rue.

Quand y a des pubs à la télé.

Quand je conduis ma voiture.

Quand on me dit bonjour.

Quand je suis fatigué.

Quand quelqu’un me dit un truc super intéressant.

Quand c’est le jour des frites.

Quand le téléphone sonne.

Quand je regarde un tumblr de gif animés « Quand je », « Quand tu », « Quand elle/il »…

Publié dans Chaos, Gribouillis, Rorschach, Sans intérêt | 2 commentaires

Vide   

Ranafout que c’est moche. J’ai mis moins de dix minutes à chier ce truc.

Ranafout que c’est moche. J’ai mis moins de dix minutes à chier ce truc.

Publié dans Gribouillologie, Rien | 2 commentaires

Désespérant   

Il est très tard. Je viens de tomber sur un blog qui « philosophe » sur le welfarisme et ce que pourrait être une mise à mort éthique… Je trouve ça désespérant. Un blog d’une américaine diplômée de philosophie, qui a des … Continuer la lecture

Il est très tard.
Je viens de tomber sur un blog qui « philosophe » sur le welfarisme et ce que pourrait être une mise à mort éthique… Je trouve ça désespérant. Un blog d’une américaine diplômée de philosophie, qui a des amis végétariens, mais ne veut pas devenir végétarienne, parce que ça serait faire comme les autres, alors voilà, et puis zut. Donc elle cherche d’autres solutions, grâce à sa grande philosophie.

Je rappelle, à tout hasard, qu’on peut parfaitement vivre sans manger d’animaux, tout en restant en pleine forme et en continuant à prendre au moins autant de plaisir à manger.
Que, donc, manger des animaux n’apporte rien mais détruit beaucoup, inévitablement.

Alors ce genre de blogs, ça me fait un peu penser à un philosophe qui s’interrogerait encore et encore, par exemple, sur ce que l’on doit faire pour commettre un viol éthique. Est-ce éthique de violer quelqu’un, femme, homme, enfant, pendant son sommeil si il/elle ne s’en aperçoit jamais ? Est-ce que le GHB est éthique, finalement, si on fait ça bien ?… Hum, hum… Bonne question… Vu que je suis en manque de sexe depuis un très long moment, et que je vais donc être forcé de violer quelqu’un, j’ai intérêt à prendre cette question très au sérieux…

Ou, autre question, y-a-t-il des moyens de tuer éthiquement un humain ?… Est-ce qu’on ne pourrait pas, par exemple, adopter voire kidnapper des enfants, les rassurer et les choyer un moment, puis durant leur sommeil les assommer au chloroforme, avant de leur trancher la gorge ?… Ils mourraient sans souffrance ni peur, ça serait tout à fait intéressant, ça serait très humain, comme façon de faire, tout en apportant au tueur le terrible plaisir, l’immense fascination et l’enrichissement intellectuel infini de commettre l’acte… L’un dans l’autre, le bilan souffrance/plaisir est positif… Hum, hum… Réflexion philosophique tout à fait intéressante…

Quelque part, c’est aussi intéressant que de décider d’acheter un pistolet et de réfléchir à qui tuer pour faire le moins de mal possible. C’est une réflexion fascinante. Ou même, tiens, vu que j’ai un couteau chez moi, qui est-ce que je dois tuer et comment pour faire le moins de mal possible ? Vu que j’ai un couteau, je suis obligé de tuer quelqu’un ce mois-ci, donc j’ai intérêt à réfléchir longtemps longtemps longtemps, parce qu’il faut quand même que mon meurtre soit éthique au maximum, hein, donc bon… Je suis quelqu’un de sérieux et rigoureux, je suis intelligent, je suis un philosophe, moi, je fais des choix réfléchis. Je vais pas tuer n’importe qui, merde.

Dexter, ce tueur psychopathe éthique, devrait écrire des bouquins de philo, tiens, ça serait passionnant.

Humains, vous êtes de vrais malades. Vraiment. Des tarés.
Des vrais gros tarés, dangereux, terrifiants et néfastes.
J’ai envie de pleurer.

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Loving Hutt   

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Les végétariens ont tort.   

Vous mangez de la viande, n’avez pas l’intention d’arrêter, et les végétariens militants vous énervent. Donc les végétariens militants ont tort. Si les végétariens ont tort, vous affirmez donc que : Tuer et manger des êtres sensibles, quels qu’ils soient … Continuer la lecture

Vous mangez de la viande, n’avez pas l’intention d’arrêter, et les végétariens militants vous énervent.
Donc les végétariens militants ont tort.
Si les végétariens ont tort, vous affirmez donc que :

Tuer et manger des êtres sensibles, quels qu’ils soient et en toute circonstance, est toujours normal, naturel et nécessaire.

Si vous n’avez pas l’intention d’arrêter la viande, il est absolument impossible que cette phrase vous choque ou vous irrite, car vous en êtes en accord avec chacun de ses mots.

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Je suis incohérent.   

Dire : « Je suis incohérent. » … – ça n’est pas dire : « Il y a un problème, mais je ne sais pas comment le résoudre. » – ça n’est pas dire : « Je cause des maux, je fais de mon mieux … Continuer la lecture

Dire : « Je suis incohérent. » …
- ça n’est pas dire : « Il y a un problème, mais je ne sais pas comment le résoudre. »
- ça n’est pas dire : « Je cause des maux, je fais de mon mieux pour les éviter, mais je ne sais pas comment faire encore mieux. »
- ça n’est pas dire : « Je cherche à faire ce que je peux, à faire au mieux, mais j’ai aussi besoin de poser certaines limites, plus ou moins au hasard peut-être, pour continuer à vivre. »
- ça n’est pas dire : « Je sais qu’il y a un problème, je fais tout mon possible, mais j’ai encore des pressions à déjouer, des contraintes à résoudre, des oppositions à affronter, des solutions pratiques à apprendre pour faire mieux. »
- ça n’est pas dire : « Il y a un problème à résoudre collectivement. Mais personnellement, je fais aussi bien que je peux avec les moyens dont je dispose actuellement. »
- ça n’est pas dire : « Je fais rationnellement ce qui est le mieux, en connaissance de cause, en tenant compte de toutes les informations qui sont à ma disposition et toutes les réflexions que j’ai pu avoir. »

Non.

Dire : « Je suis incohérent. » , c’est dire : « Je sais manifestement des choses qui ne peuvent que m’amener à choisir rationnellement cet autre comportement. C’est nécessaire. Et je sais précisément pourquoi et comment faire. Or je ne le fais pas. Donc je suis complètement taré. Il faut que je change. Tout de suite. »

Alors, au prochain qui me dit : « Je suis incohérent. » … Je lui réponds : BOUGE-TOI LE CUL ! TOUT DE SUITE !

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Viande = pas très bien   

Photo récupérée sur le site de L214 (enquête dans les abattoirs Charal en 2008).

Photo récupérée sur le site de L214 (enquête dans les abattoirs Charal en 2008).

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La nature de soi   

Posons l’hypothèse que je m’alimente « comme tout le monde », c’est-à-dire que je mange des animaux alors que je n’en ai pas besoin. Posons alors l’hypothèse que je rencontre un végé/vegan. Son comportement me semblera bizarre, il remettra en question l’alimentation … Continuer la lecture

Posons l’hypothèse que je m’alimente « comme tout le monde », c’est-à-dire que je mange des animaux alors que je n’en ai pas besoin. Posons alors l’hypothèse que je rencontre un végé/vegan. Son comportement me semblera bizarre, il remettra en question l’alimentation de « tout le monde » et mon alimentation à moi. Je lui demanderai des explications, il me les donnera. Et si j’en comprends un partie, ça me gênera. Si je les comprends toutes, ça me gênera d’autant plus que ses explications pourraient s’appliquer à ma propre situation. Et si je ne veux pas en déduire ce qui doit en être déduit, il me faudra trouver une raison pour expliquer pourquoi moi, je n’en fais pas autant. Une très bonne explication à donner, un explication simple pour accepter que lui fasse de la sorte et que moi, de mon côté, je continue comme j’ai toujours fait, c’est d’affirmer que lui et moi sommes de natures différentes. Lui est un végé/vegan, moi, je suis un omnivore/carnivore/viandard. C’est ce que je suis, c’est ma nature. On ne peut pas échapper à sa nature. Et on ne peut qu’être fier de sa nature, de son identité.

Pour appuyer cette différence, pour expliquer que ses arguments ne s’appliquent pas à moi, qui suis omnivore/carnivore/viandard (et non pas « zoophage » qui fait explicitement référence aux animaux mangés, ni même « carniste » qui souligne l’idéologie défendue) et surtout moi, qui suis « normal », il me faut alors lui appliquer des caractères propres, le plus souvent péjoratifs pour augmenter la distance, mais surtout des caractères que je ne partage pas. Des caractères que je peux généraliser à outrance, sans trop me poser de question. Puisque le but est justement de repousser les questions.

Le végétarien (plutôt par éthique) ou le vegan est :

Amoureux des animaux (voire Zoolâtre, ou même Zoophile…) :

Puisqu’il ne tue pas les animaux sans nécessité, alors il est considéré comme amoureux des animaux. Que lui-même se déclare ou pas comme amoureux des animaux, d’ailleurs. Qu’il en ait chez lui, ou pas. Qu’il aime leur faire des caresses, ou pas. Qu’il soit ému par les vidéos de chatons, ou pas. Qu’il soit touché à la vue de souffrance animale (vidéo, photo, ou en vrai), ou pas.

Bizarrement, la majorité des gens qui ont des animaux chez eux, qui aiment leur faire des caresses, qui sont émus par les vidéos de chatons, et qui sont touchés à la vue de souffrance animale (au point d’en éviter la vue)… mangent des animaux. Personnellement, je n’ai pas d’animaux chez moi et je n’en veux pas, et si j’aime bien caresser les animaux, je m’en lasse tout de même relativement vite.
Bizarrement également, quand un végé éthique/vegan militant débat avec un carniste, un afficionado, un chasseur, un éleveur… vient toujours un moment où le carniste/afficionado/chasseur/éleveur se sent touché dans son amour propre et ressent le besoin de clamer qu’il AIME LES ANIMAUX, parfois même qu’il AIME LES ANIMAUX PLUS QUE TOI. De la même manière, on lit régulièrement cette affirmation dans divers témoignages de bouchers, carnistes, éleveurs, afficionados, chasseurs, éleveurs…
Ainsi donc, pour être végé éthique/vegan militant, l’un des critères nécessaires pour le devenir est donc d’être « amoureux des animaux »… mais pas autant que n’importe qui d’autre.

Par ailleurs, lorsqu’il s’agit de militantisme envers des humains, personne ne ressent le besoin de déclarer que les militants sont amoureux des personnes dont ils défendent les droits. Faut-il être amoureux des SDF pour être au SAMU Social ? Amoureux des homosexuels pour combattre l’homophobie ? Amoureux des noirs et des arabes pour participer à SOS Racisme, ou simplement pour refuser d’être raciste ? Amoureux des enfants pour travailler à l’UNICEF, ou simplement pour ne pas les battre ? Amoureux des femmes pour être féministe, ou même pour décider de ne pas les battre et les violer ? Et plus généralement, amoureux des piétons pour ne pas les écraser en voiture ?

Bobo :

Il a une consommation responsable. Il refuse d’avaler tout ce qu’on lui sert, ce qui lui tombe sous la main. Il est sélectif. Il a des considérations écologiques, un certain sens moral plutôt qu’un esprit purement et simplement blasé, égocentrique, égoïste et cynique. Et il est près à faire quelques sacrifices, y compris financiers puisqu’il a tendance à manger bio s’il en a les moyens, pour faire au mieux. Il fait des choix et il s’y tient. Et par paresse mentale, on peut décider d’assimiler le choix à un luxe. En gros, le simple fait d’être un consommateur responsable nous permet de le qualifier, par raccourci, de « bobo ».

Personnellement, je connais un certain nombre de végés et vegans qui sont : Etudiants, au smic, au chômage, au RSA, etc… (Moi-même, végé depuis ma majorité, je suis passé par ces quatre situations.)

J’ai également lu et entendu un certain nombre de personnes déclarer qu’elles mangeaient très rarement de la viande, voire qu’elles étaient devenues végétariennes, pour raison financière, puisqu’il est de notoriété publique que la viande est justement un aliment cher, comparée aux végétaux. Et ce malgré les subventions publiques destinées à cacher son prix.
Il est aussi assez significatif de remarquer que les pays les plus gros mangeurs de viande sont justement les pays les plus riches (et inversement). Et que leur viande provient d’animaux nourris par des végétaux exportés de pays dans lesquels la famine est présente puisque les pays producteurs se voient eux-mêmes privés des céréales qu’ils produisent.

L’étiquette « d’aliment pour pauvres » accolée à la viande dans les pays riches est donc tout à fait paradoxale.

Chiant :

Il est chiant parce qu’il refuse ce qu’on lui impose, refuse de voir introduire dans son propre corps contre sa volonté quelque chose qu’il ne considère par comme un aliment. Il est chiant parce qu’il maintient sa position, défend ses convictions éthiques, plutôt que de s’écraser sous la norme. Il est chiant parce que, plutôt que de se plier aux conventions sociales actuelles, il entend les faire évoluer. Et il est chiant quand il parle, parce qu’il ne dit pas toujours ce qu’on veut entendre.

Condescendant :

Il est condescendant lorsqu’il énonce que « Manger de la viande implique de tuer des êtres sensibles et n’est pas nécessaire, or il est mal de tuer sans nécessité, donc il faut cesser de manger de la viande. ». Il est condescendant parce qu’il explique que lui a sauté le pas, mais vous, pas encore. Et qu’il vous enjoint à le faire. Il est condescendant parce qu’il déclare que son affirmation est vraie jusqu’à ce que vous ayez pu démontrer qu’elle est fausse, puisque votre comportement se base sur l’hypothèse qu’elle est fausse. Il est condescendant tant que vous vous contentez de déclarer que sa déclaration est vraie, mais que vous affirmez simultanément que vous n’avez pas tort d’agir comme si elle était fausse. Il est condescendant parce que vous admettez qu’il a raison, mais ne l’autorisez pas à déclarer lui-même qu’il a raison. Le seul moyen pour lui de ne pas être implicitement condescendant, c’est de se taire.

Paradoxalement, s’il se taisait, ça démontrerait qu’il vous prend pour un.e imbécile incapable de comprendre ses explications, au lieu de vous parler, vous montrer qu’il vous sait intelligent.e, aussi capable que lui de les comprendre, et aussi capable que lui de faire les mêmes efforts pour évoluer. Aujourd’hui, vous le trouvez condescendant parce qu’il vous traite sur un pied d’égalité, parce qu’il vous explique que vous n’êtes pas de natures différentes.
Et vous lui faites la demande absurde de vous mépriser par le silence, de vous traiter avec une infinie condescendance en vous le cachant.
Ou bien, après avoir amorcé la remise en question, vous lui demandez de vous expliquer les choses, de vous tirer dans le bon sens, mais gentiment, sans vous bousculer, sans vous les dire en face, en vous cachant sa colère face à la société. Vous lui demandez donc de vous traiter comme un enfant fragile : Et c’est là votre vision d’un comportement sans condescendance…

Culpabilisateur (ou Moralisateur) :

Le vegan/végé par éthique parle… d’éthique. Le synonyme d’éthique est : Morale. Si je reconnais la validité d’une morale, mais que je n’agis pas en cohérence avec cette morale, je culpabilise nécessairement. Donc par définition, il est impossible d’avancer des arguments éthiques, de participer à un débat éthique, sans s’exposer à la culpabilité. Refuser la culpabilité, c’est refuser d’étudier les arguments éthiques. Refuser la culpabilité, c’est poser la réflexion éthique comme tabou. C’est donc refuser de réfléchir, de se remettre en question, d’évoluer, d’avancer, de s’ouvrir.
Le dilemme du vegan, c’est précisément que la culpabilité inhérente aux arguments éthiques crée instantanément un mur mental chez le zoophage. En conséquence, certains auront et/ou parfois on aura tendance à contourner cette culpabilité, ces arguments éthiques, pour éviter le mur mental. On relèguera en dernier plan l’argument pourtant prioritaire. Et on essaiera d’appâter par le goût, par la gentillesse, par la tolérance, par les arguments santé, par une illusion de « choix totalement personnel, je ne juge personne, mais c’est mieux quand même… ». Pour éviter le mur mental, on insultera l’intelligence de l’autre, on prendra la risque de se faire accuser de condescendance, voire de manipulation. (Mais comme vu plus haut, et comme on le sait bien, c’est quand on use le plus et le mieux de condescendance et de manipulation qu’elles sont le plus acceptées et invisibles. Au fond, personne ne demande à être épargné par la condescendance et la manipulation, on demande instamment à ce que ça soit fait de manière professionnelle, agréable et fluide…)

Dégoûté :

Le végé éthique est supposé dégoûté par la viande, le vegan est dégoûté par la viande et les produits animaux (le lait, les oeufs)… Certains végétariens le deviennent, progressivement, par dégoût en fait, c’est vrai. Une infime minorité, mais ça arrive. Et quand on leur demande pourquoi, ils expliquent que ça leur rappelle le corps de l’animal… Si les végés l’étaient par simple dégoût, ça serait plus simple à expliquer, c’est vrai. « Bah, ils n’aiment pas ça. Mais moi, j’aime la viande. ». Ça serait plus simple, ça serait pratique… Malheureusement, ça ne fonctionne pas comme ça. L’immense majorité des végés a passé de très longues années à en manger, de la viande. Et s’il est possible qu’ils n’en aient pas beaucoup aimé certaines, comme n’importe quel zoophage d’ailleurs, ils en ont aimé d’autres. Oui, il y a des goûts, un certain nombre de goûts de chairs animales qu’ils ont aimées. Et ils s’en sont privés malgré tout. Pour de très bonnes raisons, qu’ils ont évaluées, sur lesquelles ils ont réfléchi, sur lesquelles ils se sont renseignés, et qui ont dépassé leur goût. Quand ils voient de la viande, ils ne ressentent pas de nausée, ils n’ont pas un petit haut le coeur, comme avec un plat maudit qu’on déteste sans savoir pourquoi, comme on en a tous quelques-uns, zoophages compris. Non, quand ils voient de la viande, ils la refusent parce qu’ils savent ce que c’est, les conséquences de sa consommation.
Je connais des tas de végés/vegans, qui adoraient la viande, qui s’en gavaient, tout simplement. Qui aimaient à se faire appeler « viandard », qui en étaient même fiers. Et qui ont juste arrêté après avoir accumulé une somme d’informations, de réflexions, des échanges, des lectures, des informations télévisées, que sais-je… simplement quand c’est devenu une évidence. Et qui ne le regrettent pas.
L’odeur de la chair animale cuisinée ne me dégoûte pas, sa vue ne m’inspire pas un dégoût irrationnel, mais aujourd’hui elle ne m’attire plus, elle m’énerve, elle me révolte, parce que j’ai une pleine conscience de ce qu’elle implique. Et je n’ai aucune raison de me sentir attiré, puisque je n’ai rien perdu en qualité de vie, ni en plaisirs gustatifs.

Dictateur :

Le vegan/végé éthique déclare qu’il n’est pas éthique de manger les animaux, individus sensibles qui méritent de ne pas être traités autrement qu’en individus sensibles, sans nécessité. Il déclare que la société doit évoluer pour pouvoir reconnaître cette vérité simple et se transformer en conséquences. Puisqu’il respecte le droit de vivre d’individus qui en sont aujourd’hui privés, puisqu’il aspire à ce que la société évolue, c’est-à-dire à ce que l’ensemble des humains qui la composent évolue, et puisqu’il déclare qu’aujourd’hui l’ensemble des humains qui la composent est en tort, alors il est un dictateur… Déclarer que la société peut et doit évoluer, que les mentalités peuvent et doivent évoluer, c’est être un dictateur. Déclarer que dans un futur pas si lointain, l’ensemble des individus humains qui composent la société décidera collectivement et démocratiquement de mettre fin à la consommation de chair animale, c’est être un dictateur… Aucun vegan n’est assez idiot pour imaginer que ça puisse se passer autrement, parce qu’aucun vegan n’est aujourd’hui en position de force numérique, financière ou matérielle, et parce qu’aucun vegan ne souhaite provoquer des situations d’injustice et de souffrance (puisque leur aspiration est précisément de réduire la souffrance des individus sensibles autant que possible).

Mais déclarer que la société est aujourd’hui en tort et qu’elle peut évoluer, c’est être dictateur.

Extrémiste (ou Radical) :

Le végétarien est extrémiste. Selon la personne à qui on s’adresse, la signification de cet « extrémisme » change, mais l’important est de pouvoir se rattacher au terme, peu importe sa définition.
On peut être jugé extrémiste parce qu’on ne mange jamais d’animaux, pas même de temps en temps… Parce qu’on ne mange pas d’animaux, pas même des volailles… Parce qu’on ne mange pas d’animaux, pas même des poissons… Parce qu’on ne mange pas d’animaux, pas même réduits en tout petits morceaux et cachés dans les plats… Parce qu’on ne mange pas d’animaux, pas même quand l’hôte insiste lourdement pour qu’on en mange… Parce qu’on ne mange pas d’animaux, pas même lorsque le cuisinier est très gentil… Parce qu’on ne mange pas d’animaux, quoi. Et on peut être encore plus extrémiste qu’extrémiste si on ne mange pas de produits animaux non plus (végétalien). Et on peut bien sûr être extrémiste d’extrémiste d’extrémiste si on s’efforce de ne rien consommer qui soit issu de l’exploitation animale (vegan). Le fait que tout ça n’ait aucune conséquence néfaste sur notre propre vie ou celles des autres n’y change rien : On est extrémiste.
On peut également être extrémiste parce que non content de ne pas manger de viande, on refuse d’en cuisiner, d’en acheter ou d’en stocker chez soi.
On peut aussi être extrémiste parce qu’on explique que nos raisons sont valables et universelles, et non pas seulement des choix personnels irrationnels. On peut être extrémiste parce qu’on se permet d’expliquer des réalités au gens qui mangent des animaux, que ces vérités sont valables pour eux comme pour soi, au lieu de leur faire croire que tout va bien. On peut être extrémiste parce qu’on milite pour faire réfléchir les gens, pour faire évoluer la société, pour lancer un débat sur l’éthique. On peut être extrémiste parce qu’on dit les choses honnêtement, qu’on explique aux autres que leurs actes ont des conséquences et qu’ils en sont pleinement responsables, alors qu’ils ne veulent pas l’entendre.

Et quand on cumule tout ça, on est certainement extrémiste d’extrémiste d’extrémiste d’extrémiste d’extrémiste.

Interlude cadeau

Le fait que le « non-extrémisme » soit placé arbitrairement au niveau de la norme, de la pratique majoritaire, dans l’idée que torturer et tuer sans nécessité des individus sensibles est acceptable si ça apporte du plaisir à des humains, n’est jamais questionné. Si la pratique majoritaire est absurde et néfaste, ça n’est pas la question, elle n’est, par définition, pas extrémiste. Mais, puisque le véganisme est un extrémisme, que le carnisme standard est normal et moyen, et que l’existence d’un extrême suppose qu’il en existe un autre opposé, on peut pourtant se demander quel pourrait être cet autre extrémisme : Le Méga-Carnisme ? Avaler plus de viande que notre estomac ne peut en digérer ? Tuer encore plus plein plein plein d’animaux pour les manger ? Encore beaucoup plus de centaines de milliards ? Trouver des manières encore plus cruelles de les torturer en élevage intensif et pêche industrielle ?

L’extrémisme de vivre sans tortures et mise à mort de masse inutiles, doit-on vraiment appeler ça un « extrémisme » ?

Fou :

Le végétarien est fou, puisqu’il ne fait pas comme tout le monde. Puisqu’il s’est interrogé, puisqu’il s’est renseigné, puisqu’il ose dire que la « norme » ne fait pas le « bien », le « préférable », « l’éthique ». Il est fou de se révolter, de résister, de bousculer. De vouloir voir la société évoluer parce que l’évolution est nécessaire et urgente. Si la folie est de ne pas suivre la masse, de remettre en cause, alors on peut dire que tous ceux qui ont fait évoluer la société humaine depuis l’apparition des humains étaient des fous. Et que la santé mentale est synonyme d’une apathie et d’un suivisme absolus.

En ce qui me concerne, lorsque je me trouve face à des mangeurs d’animaux qui me déclarent, à court d’argument, que « C’est mal, mais je le fais quand même, je m’en fous. », ou « Oui, c’est mal, mais j’aime trop la viande. », ou « Oui, je suis incohérent, mais laisse-moi libre de mon incohérence ! », ou « Non, mais arrête de me parler de ça, de vouloir me montrer ça, de m’informer ! Je ne veux pas savoir ! Si j’en savais trop, je pourrais changer d’avis ! », ou s’enfoncer par amour propre dans le n’importe quoi pour ne pas perdre la face : « Oui, j’ai un chien/un chat que j’aime. Mais je pourrais le tuer pour le manger quand même, hein, c’est pas grave, je l’aime quand même. Même un humain, d’ailleurs. »… mes raisons d’affirmer que le carnisme est une maladie mentale collective ne peuvent que se multiplier constamment.

Et je l’affirme, malheureusement et tristement, en toute sincérité, en pesant mes mots : Le carnisme est une maladie mentale collective. C’est grave, ça n’a rien de drôle, ni d’anodin.

Hypocrite :

Le végétarien est hypocrite parce qu’il n’est pas végétalien. Le végétalien est hypocrite parce qu’il n’est pas végane. Le végane est hypocrite parce qu’il n’arrive pas à s’extraire absolument de la société humaine pour être végane à 100%. Le végane presque parfait, qui vit en autarcie de sa propre production est hypocrite parce qu’il n’est pas deep ecologist, ou parce qu’il n’est pas militant. Et le végane presque parfait, militant, deep ecologist est chiant, condescendant et infiniment extrémiste, d’autant plus qu’il est de moins en moins hypocrite. Mais quoi qu’il arrive, il reste hypocrite puisqu’il ne sauve pas tous les individus sensibles du monde de la souffrance engendrée par ses actes indirects ou par les autres. En gros, puisque le végé n’est pas Dieu, il est hypocrite.
Sur cette échelle de végé>végétalien>végane>hyper-végane>hyper-végane-militant hypocrites, du plus hypocrite au moins hypocrite, on ne se pose manifestement pas la question de savoir où poser le carniste simple pour mesurer son niveau d’hypocrisie. Personnellement, je crois voir à quel bout de l’échelle on doit logiquement le situer.

Cette question d’hypocrisie, bien sûr, est tout à fait intéressante. On a vu que l’objectif du végé/végan est de faire évoluer la société en mieux pour minimiser autant que faire se peut la souffrance, la mort et l’injustice qu’elle provoque. Ce qui est le propre de n’importe quel mouvement social, finalement. Doit-on considérer que tous les mouvements sociaux sont hypocrites, que tous les actes altruistes, tous les refus d’une injustice sont hypocrites, sous prétexte qu’ils ne font pas disparaître immédiatement toute la souffrance sur Terre ?

Et bien sûr, on y revient, quel est exactement le niveau d’hypocrisie d’un personne qui clame son amour des animaux, tout en réclamant son morceau de chair animale pour son simple plaisir, voire en refusant systématiquement de regarder leurs conditions réelles de vie et de mise à mort pour éviter d’en ressentir de la gêne ?

Hypersensible (ou Phobique de la mort) :

Puisqu’il refuse de faire tuer pour son plaisir, alors que soi-même on ne ressent presque aucune gêne à cette idée, alors il faut déclarer qu’il est hypersensible.

Si c’est le cas, comment se fait-il que les végés/vegans militants soient capables de s’infliger volontairement la vision d’images et de vidéos de souffrances animales en élevage et en abattoirs, en sachant qu’ils vont en souffrir, dans le seul but d’en acquérir la connaissance et de pouvoir en informer les autres ? Comment en sont-ils capables, ces hypersensibles, alors que la majeure partie des zoophages ne cesse de fuir encore et encore et encore la vision des ces images et vidéos que les végés/végans tentent désespérément de leur faire voir ? De quel côté est la peur, dans ces deux comportements ?
De nombreux militants vegans passent leur vie à s’infiltrer dans les élevages et abattoirs (parfois même en se faisant embaucher pour y travailler un moment), dans le seul but d’en tirer des images pour les montrer au public. Ils s’infligent sciemment des expériences que l’immense majorité des carnistes refuse même d’imaginer. Hypersensibles ?

En ce qui me concerne, lorsque mon premier chat est mort, j’étais triste, mais j’ai eu aussi une bizarre sensation de ne pas savoir comment pleurer, de ne pas trouver comment lui donner les larmes qui lui étaient dues. Ma vision de la mort est celle-ci : Elle est irréversible, et pleurer ne l’annule pas. Les pleurs ne servent à rien, c’est l’action, quand une mort peut être évitée qui est importante. Après la mort, il n’y a plus rien.
Il m’est arrivé plusieurs fois d’aller à des enterrements d’humains, y compris de la famille. Je me suis trouvé chaque fois dans la même embarras : Je ne pleurais pas. Je voyais la mort telle qu’elle était : Quelque chose d’irréversible, et d’omniprésent partout sur Terre. Mes larmes n’avaient rien à faire dans l’équation, donc elles ne sont pas venues.
Je pense régulièrement à la mort, depuis plus d’une vingtaine d’années. C’est un de mes sujets de réflexion favoris. Ma mort, la mort de mes proches, de mes ami.e.s, des personnes que je refuse de voir mourir. Je sais qu’elle peut me tomber dessus dès demain, c’est une possibilité que je n’exclus pas. La mort tombe toujours au mauvais moment, il n’y a pas de bonne mort. J’ai beaucoup lu et réfléchi sur la mort, sur la façon de se donner la mort aussi, et sur l’euthanasie. J’ai échangé aussi, sur le sujet, avec d’autres qui y pensaient beaucoup. Je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit après la mort, et je crois qu’il est possible que mon dernier instant de vie soit fait de terreur pure, même si en règle générale j’ai tendance à ne plus en avoir peur, dans l’absolu.
J’ai vu la série Six Feet Under, qui ne parle que de ça, que de la mort. Certains passages sont profondément déprimants, d’autres profondément terrifiants. Au fond, j’estime que c’est l’une des séries, et même des histoires, les plus culottées que j’ai pu voir. Aucun faux espoir n’est laissé au spectateur. J’ai vu cette série en entier, j’ai beaucoup aimé, ça a nourri mes réflexions, tout en me torturant. Je ne regrette pas. Je sais que d’autres, dont des mangeurs d’animaux, n’ont pas pu continuer jusqu’au bout, trop de malaise.
Suis-je hypersensible ?

Je connais une vegan thanatopractrice, et elle aime son métier. Oui, elle embaume des cadavres humains, c’est bien ça, vous m’avez compris.

J’ai lu des témoignages d’anciens tueurs en abattoirs devenus végétariens par éthique.

Paul Mc Cartney aimait vraiment la pêche. Et un jour, il a décidé d’arrêter, et de devenir végétarien, pour ne plus tuer de poissons.

J’ai lu le témoignage d’une personne devenue végétarienne par éthique, qui a tué plus d’une fois, sans état d’âme à l’époque.
Je vous le livre :

Je me sens mal…

Si j’étais catho j’irais à confesse, mais ce n’est pas le cas…
Alors je vais me confesser ici…
Mais je ne sais pas si je vais recevoir l’absolution…
Dans les 35 à 40 dernières années de ma vie d’omnivore j’ai cuisiné et mangé des tas et des tas de morceaux de viande, des poulets, des lapins, j’ai bu du lait et des produits laitiers, utilisé des oeufs… pas bio, pas cher…
Ado, chez ma grand-mère, j’ai même tué, dépecé, plumé, éviscéré moi-même des lapins et des volailles… En trouvant ça tout-à-fait naturel…
Même si depuis 4 ou 5 ans je me suis posé beaucoup de questions et ai ouvert une beaucoup plus large place chez moi à l’alimentation VG, le déclic définitif et irréversible n’a eu lieu qu’il y a environ 15 jours, sur le site d’Insolente Veggiee (toujours elle !) et surtout après visionnage et lecture de tous les liens possibles sur les abattoirs, Gary Y., vidéos de sang, terreur dans les yeux des bovins, etc (je ne vous apprends rien.)

J’étais déjà consciente de la problématique santé et environnement, et je subodorais bien qu’il y avait une monumentale anguille sous roche derrière toutes les contradictions que je lisais sur les très sérieux et respectables sites qui donnent des conseils en diététique et nutrition (hum…)
Mais je me voilais la face, et puis pour l’éthique, l’idée qu’on tue pour se nourrir me gênait quelque part de plus en plus mais je me disais que les lions mangent des gazelles, que les animaux entre eux ne sont pas tendres, tout ça…

Quand je vois que la plupart d’entre vous se sont « convertis » aux alentours de 20 ans, j’ai honte…
Quand je regarde derrière moi je me donne envie de vomir.
Je me sens anéantie.

et surtout, à mon âge, je vais avoir du mal à me sentir crédible auprès de tous ceux avec qui j’ai partagé et préparé des repas omnis jusqu’à présent, et parlé de gastronomie viandarde et de bons éleveurs qui aiment leurs bêtes…

Pauvre de moi…

Ah !
Je suis mal, je suis mal…

[Source : Vegeweb]

Un autre témoignage, de même nature :

Très progressif il me semble, je suis passée de « la viande il en faut à tous les repas » vers « non en fait 2-3 fois par semaine c’est bien » puis « oulà non du bio, pas de la viande de batterie » et enfin « mais m*** l’animal il souffre même en bio ». Ça s’est fait en 5-6 ans.

D’abord avec des raisons écologiques moins de viande = moins de pollution, ensuite de santé quand j’ai découvert que le steak haché était du minerai, et la période welfariste c’était selon moi de la consomation éthique, viande saine, éleveur du coin, bio toussa…Avec un espèce de délire façon Roi Lion et Avatar « la nature nous l’offre, on remercie la bête, c’est le cycle de la vie… » (oui je remerciais vraiment la vache dans mon assiette de m’offrir sa viande).

Le basculement je le dois à l’Elfe (les questions composent) et à AntigoneXXI qui m’ont bien remué le coeur sans le savoir. L’une en m’enseignant le spécisme, l’autre en me faisant voir la réalité des abattoirs. Je me moquais de ceux qui m’en parlaient parce que j’ai déjà assisté à des mises à mort d’animaux de ferme, plumé des poules de mes parents, vu un cochon se faire égorger et mangé le jambon l’année suivante, mais ça c’est que dalle…Il fallait vraiment un déclic pour que je comprenne que l’humain vit et se réjouis sur une montagne de souffrance. Après Gary et earthling ont été des soutiens précieux pour avancer sur le chemin du véganisme. Mais j’étais déjà convaincue.

[Source : Vegeweb]

Où est la nature hypersensible ?

Malade :

Le végétarien est malade, et a fortiori le végétalien. Pour de plus amples informations : Ici et .
Rappelons que les hôpitaux croulent sous les admissions de végétariens et végétaliens, tandis qu’on n’y trouve pas un seul mangeur d’animaux.

Manipulateur :

Il est manipulateur. Il est manipulateur puisque des zoophages, en le cotoyant, en regardant ses images ou vidéos, ou en lisant ses textes, changent d’avis et arrêtent de manger des animaux. En gros, puisqu’on a décidé que les zoophages avaient raison même sans jamais s’informer, alors on conclut que toute information qui pourrait conduire à changer d’avis est manipulation. Un joyeux sophisme. On pose arbitrairement la conclusion pour déduire que tout ce qui n’amène pas à la conclusion est faux, même si on ignore de quoi il s’agit.

Mais il faut bien admettre que le végétarien/vegan militant est désespéré… Il est désespéré de voir les carnistes fuir les informations qu’il partage, désespéré de les voir s’enfermer dans des sophismes, désespéré de les voir nier leur part de responsabilité, désespéré de les voir se fermer et plonger dans le déni dès que la réalité leur semble insupportable, désespéré de voir autant de souffrances perpétrées par un système basé purement et simplement sur la folie collective… Par désespoir, il cherche à comprendre ce qui ne va pas dans la tête des carnistes, comment leur donner l’envie de s’informer, comment contourner leurs blocages, leur peurs… Par désespoir, il joue la carte de l’empathie, de l’écoute, de l’échange serein pour les amener à s’ouvrir. Pour les amener à guérir, finalement. Par désespoir, il se prend pour un psy. Mais on n’aime pas être soigné, surtout si on est amoureux de sa propre folie. Donc le curateur est étiqueté manipulateur.

Lorsque les parents disent à leurs enfants récalcitrants face à la viande que les animaux d’élevage veulent mourir, qu’ils ne ressentent rien, que ce sont uniquement de vieux animaux malades, qu’on n’a pas le choix, que s’il ne finissent pas leur viande ils seront sévèrement punis… s’agit-il de manipulation ?
Lorsque les médecins Français sont incapables de livrer toutes les informations sur le végétarisme et le végétalisme, la complémentarité des céréales et légumineuses pour produire des protéines, la facilité à assimiler le fer présent dans les lentilles ou autre lorsqu’on absorbe la vitamine C présente dans les fruits et légumes frais, le problème de la B12 dont personne n’entend parler, les liens entre viande et problèmes cardiaques/cancers… lorsque les médecins Français, plutôt que d’avouer leur ignorance, déclarent que le végétalisme est mortel et le végétarisme très fortement déconseillé, uniquement pour ne pas perdre la face, font-ils de la manipulation ?
Lorsque les éleveurs et abattoirs interdisent les images de sortir de leurs murs, ou les contrôlent attentivement pour les médias officiels, et affirment à leurs clients que tout se passe toujours au mieux sans leur en livrer aucune preuve, peut-on parler de manipulation ?
Lorsque les vendeurs et publicitaires déforment constamment et à loisir la réalité, effacent consciencieusement toute allusion à la mise à mort, aux conditions de vie inacceptables, à l’espérance de vie ridicule des animaux d’élevage, tout lien entre le produit fini et l’animal vivant, et s’assurent que viande, produits laitiers et oeufs soient psychologiquement et systématiquement liés à toute représentation de nourriture, est-ce de la manipulation ?
Lorsqu’on constate que la consommation par personne de viandes et produits laitiers a littéralement explosé dans la deuxième moitié du 20ème siècle grâce aux mesures gouvernementales pour en redorer l’image et soutenir par tous les moyens ce secteur économique, y a-t-il un quelconque rapport avec de la manipulation ?

Et lorsque le végé n’est pas manipulateur, bien sûr, il ne lui reste plus qu’à être chiant, culpabilisateur, condescendant, dictateur, voire misanthrope.

Misanthrope :

Il est parfois virulent dans ses propos. Il arrive même à certains vegans, parfois, de parler de faire subir le même sort aux humains responsables que ce qu’il font subir aux autres animaux. C’est à dire les mettre à mort dans une arène, les abattre au fusil dans une forêt, les écorcher, les électrocuter, les assommer, les égorger, les décapiter, les enfermer, les entasser dans des bétaillères et éventuellement les manger. Toutes ces choses que des tas d’humains ont fait subir à des tas d’autres humains tout au long de l’Histoire, et parfois encore aujourd’hui, sans jamais avoir besoin de se justifier par une éthique anti-spéciste, finalement. Non, se comporter en monstres vis-à-vis des autres espèces n’a jamais protégé les humains de se comporter en monstres vis-à-vis de leur propre espèce.

Et ce qu’on remarque, c’est que lorsque de tels propos sont proférés par des vegans, ils sont proférés dans la colère, et dans un esprit totalement et banalement humain de « justice ». Oui, de justice. Punir le fautif par la faute exacte qu’il a commise. Lui faire vivre ce qu’il a fait vivre, lui « faire comprendre ». L’arroseur arrosé. Oeil pour oeil. Un mode de pensée, certes, qui ne résout rien, qui n’offre pas de solution, mais un mode de pensée terriblement commun, qu’aucun carniste ne prétend soi-même vraiment dépasser. Quel carniste prétend éprouver amour et compassion pour les violeurs, pour les tueurs en série, pour les tortionnaires quand il s’agit de victimes humaines ? Quel humain se laisse aller à l’amour pour les oppresseurs devant l’injustice faite aux plus faibles ? Alors ces humains-là, qui expriment leur colère, sont-ils des fous dangereux ?

En pratique, ce qu’on remarque surtout, c’est qu’aucun vegan ne met jamais à exécution ce genre de réflexion. Aucun vegan ne mange de carniste, aucun vegan n’égorge de tueur d’abattoir, aucun vegan n’abat au fusil de chasseur, aucun vegan n’embroche de torreador, aucun vegan n’enferme d’éleveur dans sa cave. Jamais. Parce que le vegan est non-violent, il réfléchit, défend une idéologie pacifique, bien plus vaste que la notion limitée de « justice » telle qu’on l’entend. Et parce qu’il sait qu’un tel comportement ne mènerait à rien d’autre qu’au chaos.
Donc il ravale sa colère, débat, échange et tente de faire évoluer ceux qui maintiennent le système en place, et se fait alors traiter de manipulateur, d’hypersensible, voire de naïf.

Naïf (« Il vit au Pays des Bisounours ») :

Puisqu’il ne veut pas tuer quand il n’en a pas besoin, puisqu’il s’est renseigné pour adapter son mode de vie dans ce sens, et puisqu’il entend faire évoluer la société comme d’autres l’ont faite évoluer avant lui, alors il est dit qu’il est naïf. Qu’il vit dans le fameux Pays des Bisounours. Une personne qui refuse de torturer et tuer sans raison est donc naïve. Un homme qui refuse d’aller au bordel est naïf. Un homme qui refuse de violer sa femme quand elle n’est pas consentante est naïf. Un humain qui refuse de frapper des enfants est naïf. Un humain qui refuse d’escroquer, de voler, est naïf. Peu importe qu’il soit heureux sans ça. S’il ne le fait pas, il est naïf. Il est naïf parce que d’autres le font, d’autres se comportent gratuitement en salauds, donc ne pas le faire gratuitement soi-même est forcément naïf.

Le paradoxe de cette naïveté, de ce fameux Pays des Bisounours, dans lequel vit le végé, c’est qu’il est composé exclusivement de faits. De réalités que le végé s’est forcé à lire, entendre, voir, comprendre, accepter. Il accepte sa propre responsabilité. Il accepte sa propre mort. Il accepte la mort des autres individus. Il accepte que le monde soit rempli de souffrances et d’injustices inutiles. Il accepte même de les voir. Earthlings, Le Pays des Bisounours : On comprendra donc que les Bisounours se matent en boucle des films de tortures et massacres de masse d’animaux non humains. « Me parle pas de ça, tu vas me gâcher mon repas ! Je veux pas le savoir ! » dit le carniste qui lui, n’est pas naïf, puisqu’il ne veut pas savoir.
La naïveté végétarienne du savoir et de la responsabilité, opposée à la lucidité carniste de la fuite, de l’ignorance et du refus d’assumer. Imparable logique.

Nazi (ou Raciste) :

Hitler était végétarien, donc les végétariens sont nazis. CQFD, LOL.
Tout d’abord, il existe un certain nombre de témoignages démontrant qu’Hitler n’était pas végétarien. Il mangeait peu de viande, certes, mais d’abord pour raisons gastriques. Et certainement pour l’image d’ascète à entretenir auprès du peuple. Il raffolait de certains plats à base de chair animale, il a fait dissoudre les organisations végétariennes en Allemagne, et les expériences sur animaux se sont bel et bien poursuivies quand il était au pouvoir.
http://tahin-party.org/textes/ferry.pdf (page 28)
http://bibliodroitsanimaux.voila.net/patterson.html

Et surtout… Par la force de son charisme et de sa rhétorique, il a instauré une dictature, a provoqué une Guerre Mondiale, mené un pays entier à croire aveuglément en une idéologie absurde, exterminé des millions d’humains avec un système de folie pure contre lequel (presque) personne ne s’est opposé, réussi à atteindre un objectif inimaginable et inhumain… mais végétarien pour les animaux, il aurait été incapable de répandre le végétarisme dans son pays ?… Toute cette énergie dépensée dans le seul but de détruire, et rien pour la cause la plus simple à défendre, celle des animaux ?…

Par contre, il est avéré que :
- Gandhi était bien végétarien
- Staline était zoophage
- Hitler a été peintre

De là à déduire que tous les zoophages sont des dictateurs communistes, et que tous les peintres sont des nazis…

A moindre échelle, il est également possible de déclarer plus simplement que « végétarien = raciste ». Le principe est le même. On se concentre sur une personnalité à la fois raciste et végétarienne/défenseuse des animaux : Brigitte Bardot. Et emballez, c’est pesé. On oubliera toutes les autres associations et personnalités qui n’ont à peu près aucun rapport avec elle, qui luttent pour la défense des animaux ou mieux, pour la libération animale… On oubliera aussi bien sûr que les gens d’extrême droite sont à majorité carnistes, et que des végétariens pour les animaux, on en trouve dans tous les partis politiques (Pour se faire une vision plus précise, on pourra toujours consulter : le site Politique et Animaux).
Et on oubliera surtout que le végétarisme éthique est intimement lié à l’antispécisme, qui est un mouvement de lutte contre des oppressions fondées sur le seul critère d’espèce, comparable, cohérent et conjoint avec les autres mouvements de lutte contre les discriminations, tels l’antisexisme, l’antiracisme, la lutte contre l’homophobie, etc.

Orthorexique :

Le terme « orthorexie » a été médiatisé en France au cours de l’année 2012. Tel que vulgarisé dans les médias, c’est le fait de tellement s’inquiéter pour l’impact de ce qu’on mange sur sa santé qu’on en arrive à l’extrémisme de ne plus manger de produits animaux. Un tel extrémisme gâche totalement la vie et est donc forcément une maladie mentale.

En gros, puisque les végétariens et végétaliens réussissent à prouver aujourd’hui qu’ils sont en parfaite santé, qu’ils ont même une espérance de vie plus longue que les mangeurs d’animaux, qu’il est donc de plus en plus difficile de déclarer que le végétarien est malade, il est préférable de rappeler qu’il est fou.

Prosélyte (Propagandiste) :

Lorsqu’on devient végétarien, si on obéit aux injonctions de la société de fermer notre gueule, de ne pas la remettre en question, on ne fait pas de prosélytisme. On reste l’incarnation du gentil végétarien qui sourit gentiment en se faisant chahuter à longueur de temps. Le chahutage, c’est pas grave, c’est juste pour rire. Un chahutage destiné à nous faire abandonner nos convictions, céder par fatigue morale, et rentrer à nouveau dans les rangs, comme un bon carniste. On aura eu une passade d’adolescent.e avant de retrouver la raison, et la société se sera débarrassée de son poil à gratter passager. Un chahutage « rigolo et pas méchant » qui a fait maintes fois ses preuves, dont les anciens végés témoignent : « J’ai arrêté, faut pas être bête, c’est quand même plus facile de manger de la viande pour la convivialité. ».

Mais si on considère que nos convictions sont objectivement et rationnellement valables, et si après réflexion on en vient à la conclusion qu’elles sont universalisables (parce que tout simplement, bêtement, c’est bien le cas), alors on est placé dans la position difficile d’accuser la société d’être en tort, et de chercher à faire évoluer cette société. Et la société, ce sont les gens. Donc faire évoluer la société, c’est faire réfléchir les gens, pour les amener à faire évoluer leurs comportements, leurs choix de vie. Lorsqu’on est honnête, on appelle simplement ça du « militantisme ». Mais lorsqu’on veut postuler arbitrairement, parce qu’on est du mauvais côté de la barrière et qu’on ne veut pas être remis en question, que ce militantisme n’est pas légitime et ne doit pas être écouté, on lui attribue plutôt une connotation péjorative, censée induire la manipulation : On appelle plutôt ça du prosélytisme ou de la propagande.
Et puisque les termes sont eux-mêmes terrifiants, mieux vaut s’en protéger en les fuyant au lieu de se faire manipuler à notre insu. Ce qui est finalement bien pratique, puisque notre dissonance cognitive nous ordonne justement de fuir les réflexions et informations qui pourraient nous remettre en question ou titiller notre malaise de culpabilité.

Bien sûr, puisqu’on a posé, avant même la réflexion, qu’on se trouve déjà du bon côté et qu’il n’y a pas à étudier la justification de notre choix actuel, il ne nous viendra pas à l’idée de parler de « prosélytisme » ou « propagande » pour questionner la publicité qui nous est assénée à longueur de journée depuis notre petite enfance pour la viande et les produits animaux, notre vision des autres animaux qui est formatée par la société entière, l’enseignement martelé par nos parents pour nous faire accepter de manger la chair des animaux, puis nous y habituer, et finalement nous en rendre psychologiquement dépendants, les divergences étonnantes entre les diététiciens Français et Anglo-saxons sur le sujet du végétarisme, les conflits d’intérêts bizarres quant à un certain nombre de scientifiques, médecins et autres payés directement par les producteurs, les subventions gouvernementales aux éleveurs, le CNIEL qui fourre son nez partout y compris en proposant le CERIN comme « La base de connaissances nutritionnelles des professionnels de santé » ( Voir ici), et j’en passe et des meilleures… Non, tout ça, on n’appellera pas ça du « prosélytisme » ou de la « propagande », puisqu’on y est baigné depuis la naissance, et que passé un certain tonnage de n’importe quoi asséné en permanence pour nous écrabouiller la cervelle, il nous faudrait une force mentale colossale pour remettre en cause tout ça simultanément… Autrement dit, plus la propagande est forte et omniprésente, moins il devient possible pour nous de la suspecter d’en être.

Ridicule :

Puisqu’il est amoureux des animaux, fou, hypersensible et naïf, le végétarien est ridicule. Il perd de son ridicule quand il devient condescendant, culpabilisateur, dictateur, extrémiste, misanthrope et nazi.

Sectaire (ou Religieux) :

Il est sectaire tout d’abord parce que des sectes pratiquent le végétarisme. Toutes ? Non. Mais « des sectes », oui. Ce qui implique que « des sectes » (les autres) pratiquent le carnisme… Donc le carnisme est sectaire ?
Il est sectaire parce qu’il est manipulateur, on l’a vu, tout comme les sectes. Et la manipulation, ainsi que la propagande, on en a parlé plus haut…
Et il est sectaire parce qu’il défend une idéologie de respect des autres êtres vivants, et on ne sait bien pourquoi, mais c’est sectaire. Trop de respect, toute morale un peu évoluée, doit probablement être qualifiée de sectaire, tout comme les Droits de l’Homme à l’époque de l’esclavage.
Accessoirement, de grandes religions mondiales (hindouisme, bouddhisme…) de plusieurs centaines de millions de pratiquants prônent le végétarisme. De très grosses sectes, donc.
En ce qui me concerne, je suis athée. La plupart de mes ami.e.s végés et véganes sont également athées. Les ouvrages que je lis sur l’éthique animale, les théories auxquelles j’adhère le plus, sont également d’auteurs athées. Je connais par contre des chrétien.ne.s végétarien.ne.s, d’autres païen.ne.s, et je sais qu’il existe des mouvements végés de différentes confessions (Musulmans, Juifs, Chrétiens). Il me semble donc assez difficile de voir à quoi correspond la « religion du végétarisme ». Quel dieu dois-je vénérer exactement ? La Grande Carotte ? Animalix le Dieu Animal ? Quels sont les préceptes à suivre ? « Tu ne mangeras pas de viande. », voire « Tu ne mangeras pas de produits animaux. », voire « Tu ne consommeras pas de produits issus de l’exploitation animale. »
Hum… Moui, trois préceptes alors… Hum… Y a rien d’autres, non, je crois pas… On peut en faire un bouquin assez gros pour une religion ? Pour une secte ? C’est qui, le gourou ? Il va où l’argent que j’économise en n’achetant pas de viande ? Ah ben, il va dans ma poche, en fait…
Sachant que je suis devenu végétarien à 18 ans, après avoir croisé un végétarien adulte avec lequel je n’avais jamais abordé le sujet (mais dont l’existence m’a amené à penser que c’était viable), donc en gros, juste par moi-même… Comment la religion du végétarisme a-t-elle exactement fait pour me toucher ?… J’aurais eu une illumination alors ? Je m’en souviens pas… Est-ce que « réflexion » est un synonyme « d’illumination » ? Non, je dis ça parce que j’ai plutôt le sentiment que la réflexion s’est étalée sur plusieurs années avant ma majorité…
Sachant que les 15 années qui ont suivi, j’ai en tout et pour tout croisé 5 végétarien.ne.s au hasard des rencontres (ou du moins des personnes dont j’ai su qu’elles étaient végétariennes, mais il est statistiquement obligatoire que j’en aie croisées des centaines d’autres sans les identifier comme telles), et que nous échangeâmes très peu sur le sujet, la majorité de mon entourage et mes amis étant zoophages, j’ai toujours du mal à voir où est le sectarisme.

Pourtant, je suis bien obligé d’avouer que maintenant que je milite, pour me simplifier la vie, j’ai pris contact avec d’autres militants. Ce qui fait qu’aujourd’hui, j’ai un certain nombre d’ami.e.s végés et véganes. Et j’admets que oui, c’est beaucoup plus pratique, agréable et plaisant de pouvoir manger en toute sérénité avec d’autres, sans guetter nerveusement ce qu’il y a dans les plats et assiettes, sans craindre de devoir se justifier, de pouvoir échanger librement sur le sujet ou même sur des sujets sans aucun rapport en sachant qu’on a au moins ce point commun dans notre vision de la société carniste et de nos rapports aux autres animaux. Et de pouvoir, finalement, faire exactement les mêmes choses qu’avec d’autres amis : Parler, regarder des films, se promener, visiter des musées, manger, discuter, rire, jouer, mais en enlevant le non-dit en tâche de fond que je devais oublier et que je peux aujourd’hui aborder en toute liberté. Donc oui, dans une société où les végés sont encore minoritaires, les végés s’attirent.
Et oui, il est également vrai que pour certains végés, végétariens ou végétaliens, le coming out crée un conflit avec les amis, avec la famille. Il est vrai que ça restructure nos rapports aux autres, qu’on peut perdre des liens. Parce que le végétarisme est une accusation morale, donc une revendication sociale, qu’elle soit assumée ou pas par le végétarien. Donc une source de risque de conflit, qui peut se résorber, se soigner, comme je l’ai fait avec la plupart de mon entourage, mais qui parfois, pourtant, ne se répare pas, comme ça peut arriver pour d’autres végés.
(Apparté : En vérité, le conflit est de toute façon inhérent à l’opposition des idéologies carniste/végétarienne.
- Si on reste zoophage, le conflit est interne, inconscient, on caresse et on sauve d’une main un animal, tandis que de l’autre on en tue pour le plaisir. Le seul moyen de vivre avec ce conflit, c’est de le refouler, refuser de voir la mort de celui qu’on mange, refuser de voir sa propre responsabilité, refuser temporairement de voir la gravité de la destruction de cette vie… et tout cacher derrière des sophismes. La fameuse dissonance cognitive, le conflit psychologique plutôt inconscient.
- Si on devient végétarien (par éthique), on se débarrasse du conflit de sa propre responsabilité, mais notre comportement nous place en opposition avec le reste de la société. On a alors le choix entre : 1) garder une position de respect vis à vis des choix de l’entourage, de la société, auquel cas, on intériorise une autre forme de conflit, de dissonance cognitive. On est soi-même responsable de son assiette, mais les autres ne sont pas responsables de la leur. On serait un monstre de faire comme eux, mais eux restent gentils parce que… parce que. Les deux propositions n’ont pas de rapport : Conflit de pensées. 2) tolérer le comportement des autres, parce qu’on n’a pas le choix, on ne peut pas les changer par la force, mais néanmoins poser un jugement sur la société entière. Une société qu’on veut changer, mais qui elle, ne veut pas changer. On se place dans un conflit direct avec la société.)

Bref, dans les faits, comme toute minorité qui gêne la société, et comme toute minorité d’autant plus gênante qu’elle incarne un mouvement social, une volonté de faire évoluer la société qui, elle, ne veut pas évoluer, en étant végétarien et encore plus en étant militant, on se place dans le conflit, donc dans le rejet par la société, à des niveaux variables. On est donc poussé par la société à une tendance au communautarisme. Alors que paradoxalement, ça n’est pas la volonté du végétarien de s’en extraire qui provoque cette tendance de rejet, mais au contraire sa volonté d’y rester intégré pour la faire évoluer.

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Voilà pour la liste des qualificatifs du végétarien/vegan, que tout militant végé a déjà entendu des dizaines de fois, voire plus. Mais j’en ai sûrement oubliés.
Je dois avouer une petite malhonnêteté, imprécision. Je suis parti, au début de mon texte, sur l’idée de la « nature végétarienne » vs la « nature carnivore/omnivore », qui permet de modéliser un mur infranchissable, inné, entre les deux personnes, entre les deux choix. Et j’ai dérivé vers la qualificatifs attribués aux végétariens par les carnistes végéphobes. Ces qualificatifs ne sont pas forcément vus comme des « natures », plutôt comme des insultes utilisées pour repousser l’autre, justifier notre colère, notre répulsion, notre mépris à son égard. Etant doté de tous ces critères, il devient inintéressant, impossible à écouter avec neutralité. On salit la personne pour décrédibiliser ses arguments, plutôt que de les étudier indépendamment, et constater que même en effaçant le personnage la réalité, elle, ne change pas. Hitler était végétarien ? Soit. Et malgré tout, les animaux d’élevage restent des individus sensibles qui sont tués sans nécessité, simplement par plaisir. Rien ne change.
La deuxième petite malhonnêteté, c’est que je n’ai cité dans ma liste de qualificatifs que des attributs à connotation péjorative (plus ou moins forte). Ailleurs qu’en France, ou chez les personnes végétalisantes, intéressées par le végétarisme sans avoir encore franchi le pas, on pourra en trouver d’autres : Admirable, Exemplaire, Gentil, Respectable, Vertueux, etc. Ces qualificatifs dénotent au moins que les arguments sont reconnus comme valables. Malheureusement, avec de tels adjectifs, l’illusion reste présente, s’il y a un désir d’en faire autant, une forme de jalousie, on reste dans l’idée d’une différence, un mur entre soi et l’autre. L’autre est doué d’une sorte de « force », de « volonté » qu’on n’a pas, qu’on aimerait avoir, mais qu’on n’aura jamais. L’autre est autre, et c’est pour cette raison qu’il a « réussi ». Alors qu’on n’a pas essayé, alors qu’on n’a pas toutes les informations en mains, qu’on n’a pas encore vu, lu, entendu, expérimenté, tout ce qu’il a vu, lu, entendu, expérimenté. Alors qu’on n’a pas encore compris qu’il n’y a pas de différence entre soi et l’autre.

Le carniste de base pose la conclusion avant la réflexion : Il ne changera jamais, il mangera toujours de la viande. Et puisqu’il a posé la conclusion, il sera condamné (du moins, pendant un certain temps…) à refuser toutes les informations et réflexions qui pourraient remettre en cause cette conclusion. Ces informations et réflexions ne peuvent pas exister puisqu’elles impliqueraient logiquement qu’il change, or il sait déjà qu’il ne changera jamais. (Même s’il ne sait pas Pourquoi il a décidé a priori qu’il ne changerait jamais.)
Le presque-plus zoophage végétalisant, lui, a déjà eu accès à la plupart de ces informations et réflexions, ou du moins un certain nombre, mais il est toujours dans l’inquiétude. Il n’arrive pas à identifier clairement ce qui le bloque, cette petite peur irrationnelle du changement complet, les petites contraintes, la pression sociale et autres. Il n’a pas encore vu les solutions. Donc il pose malgré tout encore la conclusion qu’il n’y arrivera pas. Et s’il n’y arrive pas, ça n’est pas parce que le végétarien a tort, puisqu’il sait désormais clairement qu’il n’a pas tort. Non, juste que l’autre est « plus fort », « mieux », une petite idée irrationnelle pour expliquer la peur, un petit mur entre les « natures », plutôt que de voir qu’on est déjà en train de « devenir autre »…

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Le puits   

Le problème de la souffrance et la mort infligées par les humains aux autres animaux est très exactement celui-ci : Elles sont incommensurables, mais on peut chacun y faire quelque chose. Pour les souffrances et morts infligées par la prédation … Continuer la lecture

Le problème de la souffrance et la mort infligées par les humains aux autres animaux est très exactement celui-ci : Elles sont incommensurables, mais on peut chacun y faire quelque chose.

Pour les souffrances et morts infligées par la prédation entre animaux non humains, ou par des événements indépendants de l’activité humaine,… c’est assez simple : Individuellement, on ne peut pas y faire grand chose. Donc inutile de se tracasser avec ça. On peut éventuellement y réfléchir de manière théorique, penser à une évolution très lointaine dans un futur hypothétique. Mais concrètement, y consacrer trop de temps aujourd’hui n’apportera pas de changement.

Mais souffrances et morts infligées par les humains,… c’est tellement simple d’arrêter soi-même de faire ce qui peut être évité simplement. Et, étant humain, c’est tellement simple d’en parler aux autres humains, et de les amener progressivement à prendre conscience qu’ils en sont aussi capables. Tellement simple de faire quelque chose de concret, soi-même, pour réduire peu à peu ces maux.

Mais souffrance et mort infligées par les humains,… c’est tellement gigantesque, innombrable. Ça n’a pas de fin. On peut y passer sa vie. Et s’il faut faire quelque chose, alors oui, on devrait y passer sa vie, y consacrer sa vie pour amener le monde à évoluer le plus rapidement possible. Faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça s’arrête.

Militer pour mettre fin aux souffrances et morts infligées par les autres humains, c’est un trou noir. Ça peut devenir un trou noir. Ça peut faire relativiser sur tout le reste, réduire tout le reste à des futilités. Le problème de l’altruisme, commun à l’humanitarisme, à l’animalisme, à tous les militantismes peut-être : Ce puits sans fond, qui vous avale tout entier, parce qu’il doit être comblé, parce qu’il n’y a pas le choix.

Un puits sans fond, parce qu’un tas de crétins a décidé un jour de creuser d’abord un petit trou, qui est devenu un petit puits, un moins petit puits, un encore plus grand puits, un très grand puits, et puis de plus en plus profond, de plus en plus vite, sans raison, sans savoir pourquoi, peut-être dans le seul but d’atteindre les Enfers. Ou peut-être dans le but de creuser tellement profond qu’on ne puisse plus imaginer le reboucher. Faire le plus grand mal possible pour qu’il devienne de plus en plus difficile d’imaginer arrêter.

Un puits que continue à se creuser parce que vous êtes l’un des seuls à voir leur folie de creuseurs,  l’un des seuls à essayer de les convaincre d’arrêter, et de vous aider à convaincre les autres d’en faire autant.

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