Archives de catégorie : Cérébralité

Pensées Profondes

Dans ma nature.   

J’ai d’intenses pulsions sexuelles, c’est instinctif, c’est dans ma nature, je ne peux pas faire autrement, je dois les satisfaire. Mais comme je sais que c’est mal, et qu’il faut rester modéré, je ne viole que très rarement. [Ceci était … Continuer la lecture

J’ai d’intenses pulsions sexuelles, c’est instinctif, c’est dans ma nature, je ne peux pas faire autrement, je dois les satisfaire.
Mais comme je sais que c’est mal, et qu’il faut rester modéré, je ne viole que très rarement.

[Ceci était un communiqué de l'Association des Métaphores Végétariennes Pour Que Les Gens, Ils Comprennent.]

Publié dans Chaos, Grandissime, Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

L’abbé D’Ouse   

Si vous êtes végétarien ou souhaitez devenir végétarien, c’est-à-dire que vous arrêtez de manger de la chair animale, mais continuez à consommer des oeufs et du lait, vous n’avez pas à vous soucier de grand chose, vos risques de carences … Continuer la lecture

Si vous êtes végétarien ou souhaitez devenir végétarien, c’est-à-dire que vous arrêtez de manger de la chair animale, mais continuez à consommer des oeufs et du lait, vous n’avez pas à vous soucier de grand chose, vos risques de carences sont quasi nuls. Pas pires que ceux d’un carnivore, en tout cas. (Et si vous vous renseignez un petit peu pour varier votre alimentation, vous en aurez même moins que la moyenne des carnivores.)

Si vous êtes végétalien ou souhaitez devenir végétalien, et ne voulez donc plus consommer ni oeufs ni lait (pour diverses raisons), la seule chose cruciale à savoir, c’est LA BÉDOUZE !
Donc lisez-ça, c’est important. Et puis par exemple, quand on est français, ça se trouve ici. (Ca doit se trouver ailleurs aussi. Pharmacies, rayons diététiques, tout ça…) Si le véganisme était plus développé, la B12 serait supplémentée partout. Par exemple, comme le lait de soja peut être supplémenté en calcium (et comme le lait de vache peut être supplémenté en diverses choses), comme le sel est supplémenté en iode, et comme les animaux d’élevage sont supplémentés en B12.

Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

Cloisonnement   

La modélisation du monde qui nous entoure se fait à l’aide de modèles abstraits qui se définissent par un ensemble de caractéristiques communes. Mais tous les objets d’un même modèle ne sont pas identiques pour autant. C’est simplement un mécanisme … Continuer la lecture

La modélisation du monde qui nous entoure se fait à l’aide de modèles abstraits qui se définissent par un ensemble de caractéristiques communes. Mais tous les objets d’un même modèle ne sont pas identiques pour autant. C’est simplement un mécanisme de classement (un peu arbitraire) utile pour appréhender le monde, construire des raisonnements (conscients ou non, intuitifs ou non), et adapter nos comportements en fonction. Ces modèles n’ont pas besoin d’être associés au langage pour exister en nous, ils sont le fondement du travail intellectuel.
Par là même, créer des groupes abstraits pour classer les individus selon un degré de ressemblance entre eux, et de ressemblance avec soi (ou du moins qui nous apparaissent comme les ressemblances à prendre en compte) est quelque chose de tout à fait intuitif et instinctif. Relativiser l’importance de ces groupes, réussir à voir les points communs entre eux, et les rapprocher de son propre groupe, est un travail qui nécessite sans doute un peu plus d’effort intellectuel conscientisé.

Dans la tête d’un humain, il y a :
- D’un côté, les humains.
- Et de l’autre, les animaux.

Dans la tête d’un lapin, il y a :
- D’un côté, les lapins.
- Et de l’autre, les animaux.

Publié dans Cérébralité, Grandissime, Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

Léguman   

________________________________________________________________ Ce texte est un vieux truc que j’avais écrit fin octobre 2011. Je l’avais enregistré, mais j’hésitais à le publier. En multipliant mes lectures, ma réflexion et ma connaissance sur beaucoup de sujets se sont largement aiguisées depuis. Et … Continuer la lecture

________________________________________________________________
Ce texte est un vieux truc que j’avais écrit fin octobre 2011.
Je l’avais enregistré, mais j’hésitais à le publier.

En multipliant mes lectures, ma réflexion et ma connaissance sur beaucoup de sujets se sont largement aiguisées depuis. Et c’est loin d’être fini.
(Entre autre, mon exemple avec l’éleveur de cochons est totalement idéalisé, puisque l’immense majorité des cochons en France « vivent » dans des élevages intensifs, et que les truies sont inséminées par la main de l’homme. Et pour clarifier mes chiffres dans la note en bas de l’article : Tués dans les abattoirs en France par an => 6 millions de bovins, 25 millions de porcs, 6 millions d’ovins, 40 millions de lapins, 1 milliard de volailles (Ordre de grandeur, ça dépend des années. Mais grosso modo, les années 2000-2010.). Dans le monde, 50 milliards d’animaux terrestres abattus par an, et 1000 milliards de poissons pêchés par an.)

Tant pis, je le publie maintenant quand même.
________________________________________________________________

Ce midi, je mangeais avec des gens, nous étions six dont deux qui ne mangent pas d’animaux (moi compris). Soit 33% de gens qui ne mangent pas d’animaux. C’est un pourcentage de gens qui ne mangent pas d’animaux beaucoup trop important au sein d’un groupe de Français pour que ça ne suscite pas de fortes émotions et un sentiment d’oppression chez ceux qui en mangent. (D’après wikipedia, il y aurait moins de 2% de gens qui ne mangent pas d’animaux en France, contre 5% en moyenne en Europe, 6% en Italie, 8% en Allemagne, 12% aux USA, 40% en Inde -sachant que même les carnivores y mangent rarement des animaux-. Pour se faire une idée de l’aptitude bien française à comprendre l’opinion des gens qui ne mangent pas d’animaux.)
Bref, le sujet est venu sur la table (Oh oh.). J’ai personnellement refusé d’entrer dans un débat (forcément virulent) avec l’individu qui, quelques jours plus tôt, en réponse à quelqu’un qui avait déclaré « Etre végétarien, ça doit pas être facile. », avait, lui, répondu « Je trouve ça surtout con ! » -rire gras- (A quoi j’avais rétorqué, sans un sourire, qu’on pouvait aussi dire l’inverse, ce qui avait plus ou moins clos le débat.); individu dont je savais qu’il n’avait pas les facultés intellectuelles pour entendre mes arguments, et dont je savais également que son invitation au débat était totalement de mauvaise foi. Invitation qui s’est faite avec, évidemment, un argument fort original (que je n’avais certainement jamais entendu au cours de ma vie, vous imaginez bien, après tout, ça ne fait que deux jours et demi que je me suis mis à ne plus manger d’animaux, comme ça, sur un coup de tête). Pour le coup, c’était la chaîne alimentaire. Je me suis donc retenu de répondre quoi que ce soit, et lui ai juste conseillé d’aller faire un tour sur wikipedia et de taper « végétarisme » pour y lire tous les arguments pour le non mangeage d’animaux, si ça l’intéressait tant que ça.
L’autre personne qui ne mange pas d’animaux n’a pas joué le même jeu que moi, il est un peu entré dans le débat, le fou. Et donc au bout d’un certain temps, j’ai quand même été obligé de déclarer :
« Je ne mange pas d’animaux parce que rien ne m’y oblige physiquement, je suis en bonne santé, c’est simple, et voilà, je ne tue plus d’animaux pour manger. » A moins que je confonde l’ordre du débat, et que j’aie dit un peu plus tôt que je suis devenu végétarien le jour où j’en ai eu assez de tuer de animaux ? (Ce qui n’est pas tout à fait vrai, je suis devenu végétarien quand j’ai considéré que j’en étais libre, à ma majorité.)… Mais là n’est pas vraiment la question.
La question c’est que ce « Je ne tue plus d’animaux pour manger. » a provoqué la réaction rigolarde du mangeur d’animaux suivante : « Ah ah ! Ben je comprends mieux ! Si tu tuais toi-même tes animaux ! Mais faut pas les tuer, faut laisser faire les autres ! Tu m’étonnes que tu sois devenu végétarien ! ». Ce qui m’a fait sourire, c’était de l’humour, je n’ai pas plus débattu là-dessus que sur le reste.

Mais par contre, a posteriori, je me suis rendu compte de ce que ça trahissait : Un incroyable aveu de faiblesse. Il était tout simplement en train de me livrer sur un plateau l’un des principaux arguments du végétarien : « Je mange de la viande parce que je ne suis pas obligé de regarder les animaux mourir par ma faute. » . Il n’a pas eu l’air de s’en rendre compte. Mais je me suis également demandé si en fait, ça ne trahissait pas autre chose. Je me suis demandé si ça n’était tout simplement pas du premier degré. Si mon « Je tuais des animaux » n’était pas pour lui une aberration, une absurdité, un « raccourci » qu’il ne comprenait pas.
Un peu comme cette phrase que j’entends parfois, selon laquelle les végétariens « ne mangent pas d’animaux morts » (et que j’ai dû entendre au cours de la conversation de ce midi, d’ailleurs). Je ne mange pas non plus d’animaux vivants, je dois vous avouer. Ca ne me plairait pas plus que de les manger déjà morts. En vérité, je ne mange pas d’animaux tout court. Comme si l’humain était un nécrophage puisqu’il se contente de manger « ce qui est déjà mort »… sans y être pour quoi que ce soit.
Enfin, ce que j’ai fini par me demander, c’est, tout simplement, si tous les carnivores (ou « omnivores », appelez-vous comme vous préférez, je m’en fous) voient bien le lien direct et évident entre « manger de la viande » et « tuer un animal »…

Alors, je vais juste vous rappeler le principe, pour être sûr : Non, on ne vit pas sur un stock d’animaux morts qui ont été tués cinquante ans avant votre naissance (ni même morts naturellement), et qu’il faut maintenant finir, pour ne pas qu’ils aient été tués pour rien. En fait, la vérité, c’est qu’il y a un truc qui s’appelle la loi de l’offre et de la demande, avec du commerce, de l’économie et des tas d’équations auxquelles je ne comprends rien, mais qui donne ceci : Les producteurs de toutes choses s’adaptent à leurs acheteurs. Produire plus que ce qu’on peut vendre, ça n’est pas rentable, en général. Et c’est valable pour la viande. Acheter votre jambon confirme à votre boucher qu’il a eu raison d’acheter un cochon mort cette semaine à l’abattoir qui a eu raison d’acheter un cochon vivant cette semaine à l’éleveur qui a eu raison d’acquérir un couple de cochons et les faire se reproduire il y a 6 mois (contre une espérance de vie de 15 ans à l’état naturel). Pour vous, l’éleveur va faire naître un autre cochon qui sera abattu dans six mois pour satisfaire l’attente du boucher qui sait que vous achèterez votre jambon comme prévu (d’autant plus qu’il a plein de graphiques sur son ordinateur pour confirmer tout ça). Donc oui, le cochon que vous mangez, vous l’avez tué. Vous l’avez tué avec la coopération des quelques autres acheteurs de jambons sur ce cochon, et des gens que vous avez invités à votre dîner qui mangeront du jambon, et de l’abattoir et de l’éleveur… Vous l’avez tué à plusieurs, quoi, mais vous l’avez tué. Vous n’étiez pas obligé. Et vous en tuerez d’autres. Assumez.*

Mon raisonnement vous parait simpliste, ne tient pas compte de la surproduction, des gâchis, etc. ? Alors imaginez que la consommation de viande soit diminuée par deux ou trois, vous pensez vraiment que la production serait maintenue à la même échelle ?
Ceci dit, il est tout à fait légitime d’accuser les non mangeurs d’animaux de causer du chômage dans tout le réseau viandesque (tout comme il est légitime d’accuser l’industrie automobile d’avoir tué les maréchaux ferrants, et les ingénieurs et leurs robots d’avoir licencié des hordes de travailleurs en usine, etc.). Mais ça fait partie de leur plan pour la conquête du monde. Les non mangeurs d’animaux sont des salauds.

(Au fond, en comptant le gâchis, on se rend même compte que l’élevage ne revient pas à tuer pour manger de la viande, mais à tuer un peu plus d’animaux que ‘nécessaire’, simplement pour avoir le luxe de pouvoir manger de la viande quand on en a envie…)

On pourra dire (et entendre, parfois) que le non mangeur d’animaux est faible, hyper-émotif, trop sensible, voire lâche. La lâcheté de ne pas tuer. La lâcheté de trop respecter la vie. J’aurais tendance à dire moi, que c’est plutôt facile de prendre aux autres sans consentement ni compensation ni respect dans le seul objectif de se satisfaire soi-même, et d’autant plus quand il s’agit de prendre la vie; plutôt facile de tuer quand on ne sait absolument pas ce que mourir veut dire, parce qu’on ne l’a pas vécu soi-même, et parce que, éventuellement, on a soi-même peur de mourir; plutôt facile de tuer en refusant d’y penser. Plus lâche d’accepter de tuer que d’accepter de mourir. Et plus lâche d’accepter de tuer que d’accepter une légère contrainte, celle de vivre sans tuer.

—————————————————————————————-

* A titre d’exemple, pour se faire une idée :
Wikipedia – Viande
Planetoscope – Consommations mondiales
6 000 000 de vaches produites par an en France (Je simplifie légèrement : production grosso modo égale à la consommation.). Donc en moyenne, pour lui seul, un Français tue 1 vache (sans différencier veau/vache/boeuf) tous les 10 ans (pour un français moyen, enfants et végétariens compris…). Et forcément plus pour les plus petits animaux : 1 mouton tous les 10 ans, 1 cochon tous les 2 ans et demi, 12 poulets par an, 1 pintade tous les 2 ans, etc.
9 animaux tués par an et par personne dans le monde, sachant que la France consomme deux fois plus de viande que la moyenne mondiale. J’ignore si ça comprend les poissons (Je ne pense pas. Libre à vous de compter les vôtres. C’est déjà plus facile.).
Dit comme ça, ça parait peu finalement. Mais prenez donc votre couteau et allez égorger votre cochon, même tous les deux ans… Et arrêtez de perdre votre temps avec vos animaux domestiques…

On pourra chipoter sur mon histoire de cochon. Celui que je tue, ce n’est pas celui que je mange, mais l’équivalent prévu. Soit. Disons qu’en l’achetant (ou en le mangeant, si on m’offre du jambon) je tue l’équivalent du cochon que je suis en train de manger (Je tue même largement plus que cet équivalent, en comptant les pertes non-négligeables tout au long de la chaîne élevage-abattoir.). Au contraire, en me déclarant ouvertement végétarien, en évitant qu’on me propose (à nouveau) du jambon, j’épargne un futur cochon. Par contre, en me croyant secrètement végétarien, et en jetant discrètement le jambon qui se trouve dans mon assiette par ma faute, je suis juste un gros con.

J’assume également le fait qu’être végétarien ne me rend pas parfait, et qu’il m’arrivera encore de tuer par négligences, oublis, erreurs, fainéantises, et divers liens complexes de causes à effets qui m’échappent. Mais en étant végétarien, je limite les dégâts.

Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

Ben à ce moment-là, je pourrais écrire n’importe quoi comme titre, même si ça n’a aucun rapport, puisque de toute façon j’ai aucune idée.   

Je viens de lire cet essai de Philippe Laporte. Il y a peut-être quelques trucs trop affirmatifs, quelques déclarations difficiles à prouver (comme bien souvent avec les affaires de psychologie, où l’on peut faire dire à l’inconscient tout et son … Continuer la lecture

Je viens de lire cet essai de Philippe Laporte.
Il y a peut-être quelques trucs trop affirmatifs, quelques déclarations difficiles à prouver (comme bien souvent avec les affaires de psychologie, où l’on peut faire dire à l’inconscient tout et son contraire), mais dans l’ensemble, je trouve ça tout à fait intéressant, et ça recoupe pas mal de réflexions que j’avais déjà eues.

Entre autre chose, le fait que perpétuer un crime permet d’éviter de le considérer comme un crime, et donc d’éviter l’immense remise en cause que ça engendrerait.
Et là-dessus, je suis on ne peut plus d’accord, puisque j’ai vécu toutes les remises en cause que ça implique, et je sais à quel point ça serait facile pour moi de repasser la barrière dans l’autre sens, de décider de me remettre à manger de la viande pour prouver que tout ça n’est pas si grave que ça, et me simplifier la vie. Parce que je vis dans la même société que tous les autres omnivores, et que je dois faire un effort de réflexion pour rester conscient de la réalité des choses, et dépasser la simple apparence toute simple et vicieusement déculpabilisante. Et aussi parce que c’est tellement évident, quand je vois parfois le comportement de certains de mes proches, et… et tout, quoi. Admettre que manger de la viande est un meurtre gratuit, ça signifie admettre qu’on a commis soi-même des crimes. Et prendre conscience que la société est basée sur ces crimes, et qu’ils sont perpétrés constamment, bon sang… que c’est épuisant… Parfois, il faut quand même se forcer à oublier… Mais ne pas oublier au point de se remettre à y participer, si on veut qu’un jour il y ait un espoir pour que ça change.

Bref, cet essai est intéressant.

J’aime bien la citation : « Il nous faut apprendre à vivre tous ensemble comme des frères, ou bien nous périrons tous ensemble comme des imbéciles. »

J’adore la retranscription de l’émission radio sur l’antispécisme. J’ai beaucoup ri.

Ah, et puis j’ai appris qu’Hubert Reeves prône le végétarisme.

La conclusion m’apprend que je suis moraliste, que la culpabilisation ne fonctionne pas, et qu’expliquer aux omnivores qu’on comprend très bien le pourquoi de leur blocage intellectuel est la dernière chose à faire… Bref, que j’ai tort sur tous les fronts. Sans doute. Mais je ne sais absolument pas comment m’y prendre autrement. Le végétarisme (végétalisme/véganisme/antispécisme/etc.) est un sujet tellement sensible, tellement tendu… Il faut constamment marcher sur des oeufs*. D’un côté : Trop informer, trop stimuler, toucher une corde sensible, voire provoquer, c’est prendre le risque d’un rejet en bloc. Et l’autre choix : Ne pas prendre de risque, laisser faire, attendre… attendre qu’il ne se passe rien.
Et puis en règle générale, je suis plutôt pour faire confiance à l’intelligence de mes interlocuteurs (y compris leur propre capacité de remise en cause au détriment de leur amour propre), en leur donnant toutes les billes en ma possession, et ce en toute honnêteté. Je crois que j’aimerais qu’on en fasse autant pour moi. J’ai peut-être tort sur toute la ligne, je ne sais pas.

Tout ça est bien compliqué.

Quand même, j’aimerais bien observer un changement avant de mourir.

________________________

* Et pour un végétalien, ça craint.

Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

Etre soi-même.   

Je suis une femme. Voilà, c’est décidé, je suis une femme. J’ai bien réfléchi. Je crois que c’est la meilleure chose à faire. Soyons clairs, je n’ai pas d’attributs physiques féminins, et ça ne me pose pas spécialement de problème. … Continuer la lecture

Je suis une femme.
Voilà, c’est décidé, je suis une femme. J’ai bien réfléchi. Je crois que c’est la meilleure chose à faire.

Soyons clairs, je n’ai pas d’attributs physiques féminins, et ça ne me pose pas spécialement de problème. Je n’ai pas non plus d’amour immodéré pour l’image de la femme et l’ensemble des clichés qui peuvent lui être associés dans la société où je vis, ni même pour l’image de la femme et les clichés associés dans une quelconque autre société dont j’ai connaissance. (Et l’inverse est vrai aussi, quant à l’image de l’homme et aux clichés associés. Je crois être relativement neutre de ce côté-là.). Les pantalons me conviennent. Et quant à mon orientation sexuelle, je ne suis pas non plus intéressée par l’idée de suivre l’orientation sexuelle de la majorité des femmes, c’est-à-dire l’attirance pour le corps masculin. Non, en tant que femme, je serais plutôt lesbienne.  Mais tous ces points n’ont rien de vraiment bloquant. Il y a des femmes qui naissent dans un corps d’homme et décident de le modifier, pour acquérir les attributs physiques féminins, sans pour autant modifier radicalement leur comportement pour le faire coller à l’image d’Epinal féminine. Et il y a des femmes qui naissent dans un corps d’homme et décident de faire avec, le corps en lui-même étant secondaire, mais d’accepter leur féminité en adoptant la majorité des comportements et rites attribués aux femmes. Et il y a encore des femmes qui naissent dans un corps de femme, et ne suivent pourtant rien de ce qui est censé définir leur féminité sociale, ni clichés comportementaux, ni codes vestimentaires et d’apparat, ni sexualité habituellement associée, ni maternité, etc., et ce sans pour autant renier leur féminité.

Et bien moi, je serais plutôt d’une nouvelle sorte de femme. Née dans un corps masculin avec un métabolisme masculin, et souhaitant y rester, sans avoir besoin de coller à rien de ce qu’on associe arbitrairement aux femmes. Et je garde mon prénom. Je souhaite juste qu’à partir d’aujourd’hui, les accords de genre soient respectés par mes interlocuteurs quand on s’adresse à moi et quand on parle de moi. Qu’on m’appelle « Madame », et que mon pronom soit « elle ».
Donc c’est fait, je suis une femme.

Je crois que ça va beaucoup m’apporter. Une nouvelle vision, un nouveau point de vue, peut-être la capacité de mieux partager et ressentir la discrimination ambiante dont nous sommes toutes victimes. De nouvelles réflexions sur la condition féminine, sur l’inégalité, sur le machisme, la misogynie, sur le féminisme…

Et l’accès au vestiaire des filles.

Publié dans Cérébralité, Grandissime | 9 commentaires

(Hé, pssst…)   

(Bon, sinon, les amis, ouais, je sais bien que je vous fais chier à toujours radoter, mais si vous voulez que j’arrête de parler de végétarisme, vous avez qu’à arrêter de manger des animaux, hein, bande de cons. C’est donnant-donnant.)

(Bon, sinon, les amis, ouais, je sais bien que je vous fais chier à toujours radoter, mais si vous voulez que j’arrête de parler de végétarisme, vous avez qu’à arrêter de manger des animaux, hein, bande de cons. C’est donnant-donnant.)

Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas. | 4 commentaires

Paix et félicité   

L’an dernier, j’ai lu la Divine Comédie de Dante Alighieri. Ma partie préférée de la trilogie, c’est évidemment l’Enfer, avec ses neufs cercles et leurs pécheurs et supplices associés. J’ai trouvé ça très rigolo. En ce moment, je suis en … Continuer la lecture

L’an dernier, j’ai lu la Divine Comédie de Dante Alighieri. Ma partie préférée de la trilogie, c’est évidemment l’Enfer, avec ses neufs cercles et leurs pécheurs et supplices associés. J’ai trouvé ça très rigolo.

En ce moment, je suis en train de lire « Faut-il manger les animaux ? » de Jonathan Safran Foer. On y trouve (entre autres choses instructives, intéressantes et documentées), de nombreux passages très descriptifs sur l’élevage industriel (qui représente la norme aux USA).

Dante n’avait aucune imagination.

Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas. | Un commentaire

Coupe du Monde de Bâfre   

Youhou ! 19ème !

Youhou ! 19ème !

Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

« Ne pas manger d’animal » versus « La Société »   

La « végéphobie ». Le mot peut paraître fort et misérabiliste, mais il fait plus référence à une peur ou répulsion ambiante de l’idée du végétarisme éthique, et ses conséquences, qu’à une haine ou une persécution insupportable et continue des végétariens. Tous … Continuer la lecture

La « végéphobie ».
Le mot peut paraître fort et misérabiliste, mais il fait plus référence à une peur ou répulsion ambiante de l’idée du végétarisme éthique, et ses conséquences, qu’à une haine ou une persécution insupportable et continue des végétariens. Tous mes amis et proches (ou presque) sont omnivores, et je ne me sens pas haï, ni même jugé constamment pour mon choix. Et parmi eux, plusieurs reconnaissent le bien fondé de ce choix.
Mais ce n’est pas le sujet. Le mot est expliqué dans ce document, et c’est tout à fait intéressant :
Végéphobie
Probablement encore plus intéressant pour un végétarien ou végétalien, chez qui toutes ces réflexions font écho à sa propre expérience, son propre ressenti, son propre comportement. A lire.

Publié dans Grandissime, Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

C’est trop bon.   

Comme vous l’aurez remarqué (si vous lisez ces lignes), je ne dessine plus et je n’écris plus trop non plus. La raison en est que depuis quelques mois : – Je me suis rendu compte que se passer de viande … Continuer la lecture

Comme vous l’aurez remarqué (si vous lisez ces lignes), je ne dessine plus et je n’écris plus trop non plus. La raison en est que depuis quelques mois :
- Je me suis rendu compte que se passer de viande n’était pas suffisant pour que l’élevage (et l’abattage) diminue véritablement. Après 15 ans de végétarisme, je suis donc devenu presque exclusivement végétalien (presque, parce que je ne peux pas contrôler parfaitement tout ce que je mange, la façon dont c’est cuisiné, surtout en resto d’entreprise), après m’être suffisamment informé (même si ça faisait quand même un ou deux ans que je commençais à m’en informer. Et pour info, le mot magique, le seul vrai grand secret est « B12« . Je répète « B12« .)
- Je me suis mis à m’informer de plus en plus souvent sur des sites végétariens (Notamment suite à des « débats » lassants avec des collègues omnivores. Ce qui ne m’était plus arrivé depuis quelques années.)
- Je me suis rendu compte que tous les végétariens n’étaient pas des gens hyper-sensibles et naïfs (loin de là), et que je n’étais pas le seul végétarien rationnel (Je serais même plutôt con, dans mon genre…)
- J’ai fini par tomber sur le forum Vegeweb, Les Cahiers Anti-Spécistes, le blog de L’Elfe, et des tas d’autres trucs. (A l’occasion, je me suis payé une perfusion quasi-continue du blog de L’Elfe pendant quelques semaines, pour en lire la totalité)

Et du coup, j’ai pris conscience d’un truc :
Ça fait 15 ans que je vois mon végétarisme comme un choix tout personnel, avec l’idée plus ou moins consciente que je n’avais été capable de faire ce choix que parce que je suis quelqu’un d’exceptionnel (en bien ou en mal), ce qui m’a, la plupart du temps, permis d’éviter les conflits avec les omnivores (surtout ceux que j’apprécie) en les défendant par l’idée que nous sommes de natures différentes, puisque l’un des arguments que j’ai parfois entendu, c’est : « Ah oui, le végétarisme, c’est bien… Mais moi, je pourrais pas… » (Et c’est l’une des plus agréables réponses qu’on ait la chance d’entendre en tant que végétarien, puisque ça se présente comme un compliment sincère… Donc, quand on l’entend, ça fait plaisir. Mais c’est fort malheureux, en vérité.).
Bref, j’étais quelqu’un d’exceptionnel, et j’avais donc toutes les raisons de pardonner aux omnivores puisque ça n’était qu’une question de nature personnelle… Tout ce que j’avais à faire, c’était de démontrer ma grande ouverture d’esprit en n’abordant jamais le sujet.
De fait, je n’avais besoin de justifier mon choix que face aux quelques omnivores se sentant agressés par mon existence, qui remettait en cause leur propre éthique, et les poussait donc à essayer de démontrer l’absurdité de… hé bien, de mon existence, finalement. (Un végétarien, qui ne mange pas de viande, et qui est sain de corps et d’esprit, prouve qu’on peut manger sans tuer. Manger de la viande devient donc un meurtre sans légitime défense… Et quand on a le végétarien directement sous les yeux, ça devient difficile à réfuter…) Des omnivores faisant preuve d’une réaction, en fait, tout à fait cohérente : L’existence du végétarien est bel et bien une remise en cause directe de l’omnivore.

Bref, tout ça restait pour moi une affaire de choix personnel. J’avais juste oublié que mon choix personnel, fait il y a 15 ans, je ne l’avais pas fait pour moi, mais pour arrêter de tuer. Et tuer, c’est pas vraiment personnel. J’avais parfaitement réussi à me rendre supportable la vie en société en entretenant cette barrière intellectuelle qui me permet de penser que manger de la viande, c’est tuer un animal quand ça se passe dans mon assiette, mais que dans l’assiette des autres, c’est… autre chose. Cette même barrière qui permet aux omnivores de voir d’un côté la viande comme de la matière première, et de l’autre côté un animal vivant sous leurs yeux comme un être sensible (avec lequel il est même possible de communiquer), sans faire le lien entre les deux, ou en imaginant que les animaux dont vient la matière première sont, par pensée magique, des êtres d’une toute autre nature dénués de toute sensibilité, peut-être juste parce que ce qu’on ne voit pas n’existe pas.

Et donc… à force d’y penser, de refaire tourner ça en boucle, et de lire des témoignages, j’ai compris que :
- Ce n’est pas parce que j’ai arrêté de manger de la viande (et des oeufs et du lait, donc) que le massacre s’est pour autant arrêté.
- Ce n’est pas parce que j’étais si fier d’être si exceptionnel que ça voulait dire que je devais le rester… avec ma fierté toute égoïste.
- Ce n’est pas parce que la machine apparaît comme si grosse, si gigantesque et si immuable qu’il ne faut pas faire tout mon possible pour la freiner et la démanteler. Le machine est si grosse, si gigantesque et si immuable PARCE QUE je ne fais rien pour la freiner et la démanteler. C’est-à-dire parce que le végétarien, en règle générale, s’imagine qu’il n’a pas le droit ni le pouvoir d’essayer de convaincre, simplement en informant, et donc d’essayer de changer les choses.
- Ce n’est pas parce que moi, j’ai toujours eu le sentiment (peut-être idéalisé) que j’étais voué à devenir végétarien, et que je n’ai pas eu besoin de plus d’un argument (« Manger de la viande tue. » Point.) pour faire mon choix… (J’ai simplement pu rencontrer un végétarien adulte en bonne santé -sans jamais débattre du sujet avec lui-, donc avoir la preuve que c’était possible, obtenir de mon entourage l’information -niveau 0- que les protéines nécessaires se trouvaient dans le lait et les oeufs, et décider à ma majorité que c’était bon, je pouvais faire mon choix en toute légitimité et affronter « comme un homme » les critiques de ma famille et de la société…)… ce n’est pas pour cette raison, donc, que ça signifie qu’on naît végétarien ou omnivore, et qu’on le reste condamné à vie. Ce n’est d’ailleurs pas du tout le cas. Dans la plupart des cas (que j’ai pu lire), on devient végétarien à n’importe quel âge, dans n’importe quel milieu, suite à une accumulation d’informations, d’échanges ou d’expériences, qui permettent, tout simplement… de franchir le mur de désinformation et de sortir du cocon de déculpabilisation naïve dans lequel on est noyé depuis tout petit…

Bref, j’ai compris que tout le monde (ou en tout cas la majorité des gens) peut devenir végétarien. Et qu’on devient végétarien par choix. Et qu’il n’y a rien de mal à fournir les informations nécessaires à ceux qui peuvent les entendre pour qu’ils fassent leur choix, et décident, en toute rationalité, en toute connaissance de cause de devenir eux aussi végétariens.
(D’autant plus, que, de toute façon, c’est ce qui attend l’humanité dans quelques dizaines d’années puisqu’il est physiquement impossible d’étendre la consommation de viande actuelle des pays riches à l’ensemble des pays en voie de développement… Et c’est pourtant la tendance que prennent ces derniers… Bref, le choix est entre la dévastation totale de la planète -pour un objectif impossible à atteindre- ou un peu de bon sens…)

J’ai surtout compris que ce qui empêche le végétarisme de se répandre, surtout en France (qui est une société fondamentalement charcutière, et dont l’industrie de l’élevage est si merveilleusement défendue par… Bah, je vais même développer…), c’est le manque d’information, et le REFUS de s’informer. La peur de l’information. La peur d’être convaincu de devoir changer.
Qui s’informe sur le végétarisme ? Qui accepte même qu’un végétarien lui expose ses arguments, lui transmette ses sources ? (Et là, oh, non, ne parlons même pas de ces VIDEOS si CHOQUANTES… On veut bien discuter un peu, éventuellement, mais voir et être choqué, ça non. Parce que ce qui est choquant n’est jamais la réalité. La réalité, c’est le monde des Teletubbies, hein, tout le monde le sait. Par exemple, la guerre, la famine et les violations des droits de l’homme, ça n’existe pas. Heureusement qu’il n’y a pas de journalistes pour en faire des reportages, ça pourrait devenir choquant et déformer la réalité.)
Bien peu de monde, parce que le végétarisme fait peur. Moins aujourd’hui, soit. Mais il y a à peine dix ou vingt ans… D’ailleurs, aujourd’hui, le végétarisme ne fait pas peur, il est moqué ou méprisé. Ignoré. Ce qui revient au même. Toujours le refus de s’informer.
Alors que des sources, il y en a. Partout. Trois mots tapés dans Google (« végétarisme », « viande » ou ce que vous voulez), on tombe sur des centaines de liens, de toutes sources possibles. Oui, même des scientifiques, même des totalement neutres et totalement fiables. Même Greenpeace. Même Wikipedia. Même l’OMS. Même la FAO. Même des associations internationales de diététiciens et de médecins. Même des non-végétariens*. Même l’IFN… Même de tout, quoi. Mais pour ça, il faut accepter de se renseigner, chercher, et dépasser le niveau 0 de la mésinformation, du bouche-à-oreille et de la légende urbaine (qui font office de bon sens en France).

Tiens, même regarder Arte, ça peut suffire.

Ou lire des livres, tels que Bidoche (écrit par un journaliste non-végétarien et non-défenseur de la cause animale -en tout cas à l’époque où il a écrit le bouquin- si ça peut vous rassurer). Ça peut faire réfléchir. C’est un peu obligé que ça fasse réfléchir, en fait.

Depuis que je m’informe, j’en apprends tous les jours. Et plus j’en apprends, plus je me dis que ça doit cesser. Et que ça ne cessera que si tout le monde accepte d’en prendre conscience.

J’ai appris, par exemple, qu’en 2007 ont été tués en France : 18000 chevaux, 5 millions de bovins, 6 millions d’ovins, 40 millions de lapins, 25 millions de porcs et 1 milliard de volailles. Pour se faire un début d’idée. Un tout tout petit début d’idée. (Et ce n’est pas cette information qui vous convaincra. Il y en a des centaines d’autres.)

Je me suis rendu compte aussi que « Je pourrais jamais m’en passer… », « Oui, mais la viande, c’est trop bon… », « C’est un besoin instinctif, c’est dans ma nature… » sont de super arguments que (souvenez-vous, on est bien en train de parler d’un choix éthique) tous les criminels du monde devraient servir à leur procès. « C’est pas de ma faute, c’est trop bon, c’est dans ma nature, je peux pas me contrôler. ». Ça convaincrait tous les jurés, aucun doute.
C’est surtout un super argument pour ne même pas essayer de s’informer.

Bon, effectivement, moi, j’ai eu un bol monstre de naître avec un libre arbitre et une volonté de fer qui me permettent de me contrôler. D’ailleurs, c’est ce qui me permet de diriger si bien ma vie et… Ah non, merde, je suis phobique social et j’ai une vie de merde… Zut, ça fonctionne pas… Alors je ne sais pas. Nous ne voyons pas d’autre explication.

Bref, tout ça pour dire que j’y pense beaucoup, à tout ça. De plus en plus. Et que tout ça est inacceptable.

*(Puisque le végétarien est fourbe par essence, et qu’il essaie de contrôler les esprits et de tout interdire, comme un nazi. D’ailleurs, le végétarien EST nazi. Ou adepte d’une secte, dans le meilleur des cas. De toute façon, il est fou. Et puis c’est une tapette.)

Note : Le meilleur lien que j’aie cité dans cet article, c’est certainement celui-ci.

Publié dans Grandissime, Les personnes qui ne se mangent pas. | 4 commentaires

Code rural – Article L214-1   

Contrairement à la croyance populaire, les animaux d’élevage ne font jamais appel à Dignitas. Etonnant, non ?

Contrairement à la croyance populaire, les animaux d’élevage ne font jamais appel à Dignitas.
Etonnant, non ?

Publié dans Grandissime, Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

Mais les autres le font bien…   

Je vais encore parler de la non-comestibilité des animaux. Ouais, encore. J’ai des phases comme ça. (Hé oui, que voulez-vous… Moi aussi, j’ai mes périodes, où je regarde la lune en pensant au sang versé…) Et je vais parler de … Continuer la lecture

Je vais encore parler de la non-comestibilité des animaux.
Ouais, encore. J’ai des phases comme ça. (Hé oui, que voulez-vous… Moi aussi, j’ai mes périodes, où je regarde la lune en pensant au sang versé…)

Et je vais parler de ce que « La prédation est naturelle. ».
Ça englobe plusieurs choses, pas toujours exprimées distinctement. Le fait que « L’homme est naturellement carnivore. », que « L’équilibre du monde repose sur la prédation. », que « La prédation fait partie de l’ordre moral naturel. », et que « Les animaux aussi se mangent entre eux. » (ce qui n’est pas exactement la même chose que la phrase précédente, comme on le verra).

J’ai déjà parlé des trois premiers points, de manière assez développée.
1) « L’homme est naturellement carnivore. » : D’un point de vue purement biologique, l’homme est peut-être « naturellement carnivore », mais ça peut être débattu, et le fait est qu’il est également biologiquement possible, sans aucun problème, de ne pas manger de viande. Donc la question n’a aucun intérêt. Ce qu’il a (ou pas) été « naturellement » n’entre pas en ligne de compte pour décider de ce qu’il peut être aujourd’hui.
2) « L’équilibre du monde repose sur la prédation. » : L’équilibre des écosystèmes repose certes sur la prédation entre espèces, mais certainement pas sur le carnivorisme de l’homme, qui n’est possible que par l’élevage immodéré et dont tout le monde sait qu’il n’a absolument rien d’écologique ni de respectueux pour la biodiversité animale et végétale. Ça pourrait certes reposer sur la chasse, si c’était le mode de consommation de viande dominant, mais à condition de vivre dans un monde doté d’une population humaine beaucoup moins importante et dont la consommation de viande par personne serait elle-même décente. (Pas un monde dont la population est passée de 300 millions d’individus en l’an 1000 à 1 milliard en 1850, puis à 6 milliards en 2000, pour y ajouter encore 1 milliard en 2010. Pas avec des populations qui ont multiplié par 5 leur consommation de viande par personne, en 50 ans.). A condition, sans doute également, que l’homme ne soit pas tellement puissant que le moindre de ses désirs réalisé bouleverse à chaque fois tout l’équilibre des écosystèmes qui l’entourent. A condition que sa puissance de dévastation (et donc de déstabilisation de la biosphère) soit donc à peu près égale à celle des autres espèces. Bref, à condition de retourner à l’âge des cavernes.
3) « La prédation fait partie de l’ordre moral naturel. » : D’abord, il n’y a pas d’ordre moral naturel. L’ordre moral, c’est purement humain. Dans la nature, il n’y a que des choses qui fonctionnent, qui font tourner un système qui fait évoluer des espèces, qui continuent donc à peupler la Terre depuis trois milliards d’années. Il n’y a pas de morale là-dedans. Ça fonctionne comme ça, c’est tout. Les animaux se bouffent entre eux, parce que ça fonctionne comme ça. Aucun animal ne se dit jamais « Je mange cet autre animal parce que c’est un acte moral. ». Et l’esprit Mère Nature n’est pas là, au-dessus de lui, à lui dire : « Ce que tu fais est bien. ». Il mange cet autre animal parce qu’il a faim. Et il y a fort à parier qu’il ne se dise pas non plus : « C’est un autre animal ?!… Je suis vraiment en train de tuer un autre être vivant ?!!.. Ce que je fais est vraiment mal, pauvre bête, mais je n’y peux rien, j’ai trop faim… ». Donc il n’y a pas d’ordre moral naturel.
Maintenant, cela posé, question subsidiaire : Est-ce que la prédation dans la nature est plus ou moins éthique que la façon de consommer de la viande de l’homme contemporain, c’est-à-dire par l’élevage ?… Oui. La chasse est infiniment plus éthique. La chasse est un rapport entre deux animaux, dans laquelle la proie a une chance de survie, et surtout une chance d’éviter ses prédateurs et de ne pas se faire attraper un jour, puisqu’elle connaît à peu près la nature de ses prédateurs, n’est pas condamnée dès la naissance à se faire mener à la mort à une date donnée par la main qui la nourrit, et n’appartient pas à une espèce dont le seul et unique destin est de vivre parquée et utilisée diversement durant sa courte vie, pour finalement se faire abattre à la chaîne, plus ou moins tôt, par son prédateur afin d’être transformée en diverses matières après sa mort. La chasse pratiquée par l’homme est elle-même moins cruelle que l’élevage, pour les mêmes raisons mais également (en général) quant à la cruauté dont la mort est donnée, si on ne prend en compte que la souffrance.
Je n’aime pas l’idée de la chasse, et je n’aime pas les gens qui prennent plaisir à tuer. Mais je méprise bien plus les consommateurs de viande que la chasse révolte. (Même si, dans les faits, je ne les méprise pas vraiment, puisque, comme je l’ai dit précédemment, j’ai cette capacité de survie qui me permet de faire preuve de schizophrénie, et donc d’apprécier les points positifs de chacun, comme ici la capacité (partielle et paradoxale) d’empathie envers les animaux, et ce sans penser constamment… au reste.)
Mais puisqu’il n’y a pas d’ordre moral naturel, l’argument est de toute façon irrecevable.

4) Et enfin, le dernier argument, et c’est celui-là qui est le plus dérangeant, parce qu’il n’est jamais exposé clairement mais plutôt mélangé à une phrase du genre « La prédation est naturelle », qui comprend donc beaucoup d’aspects (et j’en ai sans doute oubliés)… Le dernier argument, c’est :
« Les animaux aussi se mangent entre eux. ». Et qui, finalement, peut se formuler de manière beaucoup plus claire par :
« Mais!… Mais les autres le font bien, eux ! »…
Les autres le font, c’est pas juste ! Moi aussi, je veux en profiter !
Souvenez-vous, vous étiez enfant, et on vous interdisait de taper la fille du voisin. Ça n’était pas juste parce que vous saviez que des fois, elle tapait son petit frère en cachette, mais ses parents ne disaient rien. D’ailleurs, ça n’était vraiment pas juste, parce que vous n’aviez pas non plus le droit de taper son petit frère, alors que ELLE, ELLE LE FAISAIT !
Vos parents vous interdisaient de manger trop de bonbons, et ça, c’était vraiment pas juste, parce que le petit Hugo, lui (qui faisait dix kilos de plus que vous, et qui allait tout le temps chez le dentiste), il mangeait tous les bonbons qu’il voulait.
Plus tard, à l’école, y avait un groupe de garçons, presque tous ceux de la classe, qui s’amusaient à tirer les cheveux de petit Michel et le faire tomber dans la cour jusqu’à ce qu’il pleure, parce qu’il était très maniéré et qu’il parlait comme une fille. Ça avait l’air marrant, vous auriez presque bien aimé participer avec eux, surtout qu’ils se partageaient ses billes, mais vous entendiez toujours cette petite voix dans votre tête (qui ressemblait à celle de votre maman), qui vous disait que non, ça n’était pas bien, fallait pas, et qui vous bloquait… Mais vous auriez bien aimé quand même, c’était pas très juste, les autres le faisaient bien.
Ensuite, au collège, y avait ceux qui volaient des fringues dans les magasins, et qui se faisaient JAMAIS choper, alors que vous vous étiez obligé de porter le pull hideux en laine qui gratte tricoté par Tatie Marcelle… même que certains vous ont proposé de venir le faire avec eux… Et comme un(e) con(ne), vous avez encore refusé, même si c’était pas très juste…

Finalement, vous avez grandi, vous avez mûri, vous avez réfléchi, vous êtes devenu adulte, et vous avez décidé, de vous-même (avec votre libre-arbitre tout neuf, vos réflexions personnelles sur les concepts du bien et du mal, et votre capacité d’empathie hyper-développée qui peut s’étendre jusqu’aux opprimés), que « Les autres le font bien. », ça n’était pas toujours le meilleur argument.

Partout dans le monde, des gens tuent des gens, des gens violent des gens, des gens torturent des gens, des gens volent des gens. La plupart ne sont jamais punis. Et il est toujours possible, pour n’importe qui, de faire une de ces choses sans être puni, si on s’y prend bien. Et sûrement d’y trouver son intérêt. Et pourtant, les autres le font bien, mais on n’a pas forcément envie d’en faire autant.
Entre autres raisons, on n’a pas spécialement envie de provoquer de souffrance/mort supplémentaire. Quitte à être un peu plus évolué qu’eux.

Mais bon, beaucoup d’animaux mangent des animaux, et presque tous les humains en mangent. Ça serait dommage de se priver, puisque les autres le font bien.


Note bonus :
Bien sûr, il est inévitable de se retrouver régulièrement à évaluer et réévaluer inconsciemment son propre code moral à partir de la morale de ceux qui nous entourent, à évaluer à partir des autres ce qui est devenu acceptable ou qui ne l’est plus. C’est d’ailleurs pour cette raison que la société (les mentalités, les comportements, les lois, etc….) est en constante évolution de ce point de vue.
Mais on sait tous que c’est tout de même vachement plus sain de faire appel le plus possible à son propre sens critique.

Publié dans Cérébralité, Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire

La nature est bien faite.   

C’est une rhinocérafe. Au début, je voulais lui mettre un peu de paysage et de verdure à brouter, et puis je me suis dit finalement que ça serait dommage de tout foirer maintenant, et que si je dois un jour … Continuer la lecture

C’est une rhinocérafe.

Au début, je voulais lui mettre un peu de paysage et de verdure à brouter, et puis je me suis dit finalement que ça serait dommage de tout foirer maintenant, et que si je dois un jour ajouter un décor et rendre ça joli, j’attendrai de savoir dessiner la dite verdure.

(Mais si vous insistez, que vous me montrez vos seins -et qu’ils sont beaux comme ceux de Mme Garrison-, je ferai peut-être un effort.)

Publié dans Gribouillis, Les personnes qui ne se mangent pas., Rorschach | Laisser un commentaire

Bovines   

Il y a trois semaines, j’ai vu Bovines. J’ai bien aimé parce que je ne me suis pas ennuyé, et parce que j’aime le concept d’un film sans humain, sans scénario, sans commentaire humain et sans musique. Bref, un film … Continuer la lecture

Il y a trois semaines, j’ai vu Bovines. J’ai bien aimé parce que je ne me suis pas ennuyé, et parce que j’aime le concept d’un film sans humain, sans scénario, sans commentaire humain et sans musique. Bref, un film privé, de manière exceptionnelle et quasiment unique, de cet anthropocentrisme omniprésent. Un concept auquel je pense depuis des dizaines d’années, un truc qui m’a toujours choqué, de me dire que personne n’est capable de raconter une histoire dont les acteurs ne sont pas des humains (ou au mieux, des animaux dotés d’une pensée humaine). J’étais donc heureux de me dire que ça existait enfin. Et d’autant plus que ça portait sur un animal qui n’a rien d’excitant dans l’inconscient collectif. Bref, un animal sur lequel personne (ou presque) ne veut s’attarder, parce que ça l’arrange bien.

J’étais donc content de l’existence de ce film. J’étais content d’aller le voir. Et j’ai été content de le voir. Tout comme je suis content de voir des animaux quand je me promène, qu’ils vivent dans des champs ou pas. J’étais content que ce soit l’idée d’un urbain, non-végétarien*, et qu’elle lui soit venue sans vraie préméditation, sans trop savoir vers quoi ça le mènerait. Et j’étais content de me dire que des gens qui ne l’auraient pas fait autrement, allaient enfin passer un peu de temps à s’intéresser à ces animaux et à leur vie, la vraie. Qu’ils allaient essayer de voir un peu plus loin que le bout de leur nez. Ou plutôt, d’enfin détacher le regard de leur propre nombril. (Et puis content aussi d’assister à la naissance d’un veau, et la façon dont il apprend à marcher, ce qui ne m’était jamais arrivé jusqu’alors.) Bref, j’étais content.

Mais quand je vois la quantité de critiques pleines de paluchage sur l’onirisme, le surréalisme du film, le talent incroyable du réalisateur, sa manière si unique de « voir autrement la réalité » ou je ne sais quoi, les métaphores intrinsèques sur l’humanité, un prétendu « flirt avec l’anthropomorphisme » pour un film qui se contente de filmer des animaux sans rien y ajouter, et toutes ces incroyables interprétations pour un film dont l’oeil est fondamentalement neutre, qui toutes ressentent le besoin de tout raccrocher à la condition humaine… Je suis profondément triste.
On vous montre un animal, vous n’arrivez pas à y voir autre chose qu’un Homme.

Et ce sont les végés qui font de l’anthropomorphisme…

*Ce dont le film ne pouvait donc pas être accusé, le végétarisme étant une maladie mentale vicieuse, et le fait d’insinuer le doute et la culpabilité dans l’esprit du carnivore étant un acte de cruauté mentale passible de lapidation.

Note : Apparemment, il a quand même usé de quelques artifices. Ca me déçoit.

Publié dans Chaos, Les personnes qui ne se mangent pas. | Laisser un commentaire