Des trucs de l'avenir du futur
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Du sang neuf
Chronoscopie
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Archives de catégorie : Cérébralité
Episode 17-12 ▼▲
Et, juste après, par des bêtes différentes ————————————————————————————————————————————————————- Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale… (Extrait de « Je voudrais pas crever » – Boris Vian) ©Fayard 1996
Et, juste après, par des bêtes différentes
————————————————————————————————————————————————————-
Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale…
(Extrait de « Je voudrais pas crever » – Boris Vian) ©Fayard 1996
Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale…
(Extrait de « Je voudrais pas crever » – Boris Vian) ©Fayard 1996
Orgueil ▼▲
On enfante pour ressentir un peu de bonheur, atténuer sa peur de la mort, et donner un peu de sens à sa vie. Le nouveau venu, qui jusqu’alors n’existait pas, ne désirait rien et n’avait besoin de rien, est catapulté … Continuer la lecture
On enfante pour ressentir un peu de bonheur, atténuer sa peur de la mort, et donner un peu de sens à sa vie.
Le nouveau venu, qui jusqu’alors n’existait pas, ne désirait rien et n’avait besoin de rien, est catapulté dans un univers absurde, injuste et vain, et, désormais condamné à mort, sera forcément tenté d’en faire autant.
Au fond, enfanter, c’est pratiquer une espèce de vente pyramidale.
Note 1 : L’adoption ne vient naturellement à l’esprit de personne.
Note 2 : On enfante en admettant implicitement qu’on sera un bon parent, qu’on ne transmettra que de bonnes choses, qu’il est indispensable qu’une part (majeure) de nous soit transmise (et notamment la part génétique), et que l’enfant, une fois adulte, sera bon, sain de corps et d’esprit, et mènera une vie heureuse (et qu’il aura une empreinte écologique négative…). Un résultat qui n’est pourtant obtenu qu’une fois sur 10 millions (et encore…).
Publié dans Chaos, Cérébralité, Grandissime
Un commentaire
La non-zoophagie ▼▲
Voilà. Je vais encore parler de la non-zoophagie, parce que c’est un des cinq sujets dont je suis capable de dire quelque chose. (La semaine prochaine, je vous parlerai de la vacuité de la vie. Celle d’après, du sollipsisme. Et … Continuer la lecture
Voilà. Je vais encore parler de la non-zoophagie, parce que c’est un des cinq sujets dont je suis capable de dire quelque chose. (La semaine prochaine, je vous parlerai de la vacuité de la vie. Celle d’après, du sollipsisme. Et dans trois semaines, ce sera de l’agnosticisme et du nihilisme. Pour changer un peu. Pour l’éclectisme, tout ça. Hein.)
Ce que je voulais en dire, c’est que, pour devenir végétarien, il y a des tas d’arguments, et apparemment, on en trouve même de plus en plus. Z’avez qu’à fouiller là pour plus d’informations. (C’est wikipedia, alors on a beau dire que ça n’est pas la source d’information la plus sûre qui soit, du fait que n’importe qui puisse y ajouter son grain de sel, ça reste quelque chose dont on peut à peu près être sûr de l’impartialité, ou de l’équilibre des partialités, du fait que n’importe qui puisse y ajouter son grain de sel. Sinon, je pourrais bien vous donner un lien vers un site pro-végétarisme tenu, forcément, par des végétariens… Ou un lien défendant la pérennité de l’élevage dans le monde, et tenu exclusivement par des vendeurs de viande*… Mais, hein, bon…)
L’avantage, aussi, justement, de devenir végétarien dans une société qui ne l’est pas, c’est qu’on le choisit en connaissance de cause. On prend le temps d’y penser, à ce choix, plutôt que de se laisser porter par l’habitude. Et bien sûr, on a le temps d’entendre tous les arguments de l’autre bord, d’y être confronté régulièrement, et de réfléchir à toutes leurs réponses. On connait très bien l’ennemi. D’un point de vue purement argumentaire, le végétarien est donc très fortement avantagé s’il est né et vit dans une société de bouffeurs d’animaux.
Sauf que c’est faux.
Il n’y a qu’un seul argument pour devenir végétarien. Des arguments pour limiter drastiquement sa consommation de viande, oh, oui, ça, il y en a énormément. Mais pas pour devenir végétarien. Des arguments (vérifiés ou sujets à débat) de toute sorte… Environnement, faim dans la monde, santé, philosophie, respect du lien naturel du prédateur à la proie, respect de la souffrance des animaux, etc. Y en a plein. Mais ils sont tous compatibles avec l’idée de consommer, de temps à autre, un peu de viande. Quand bien même il faudrait réorganiser complètement notre société et sa façon de manger et de tuer. Et c’est la raison toute simple pour laquelle je n’essaie plus de convaincre personne de tenter le végétarisme. (En fait, je ne sais même pas si j’ai essayé un jour… Si je l’ai fait, c’est plus par provoc qu’autre chose, je pense. Mais la plupart du temps, c’est surtout pour me défendre… Parce que oui, dans notre société, le végétarien a besoin de se défendre… C’est bizarre, c’est comme ça.)
Il n’y a qu’un seul argument, et ce simple et unique argument, c’est le respect de la vie. De la vie en tant qu’entité « consciente », sensible.
(Pour rappel : Un animal n’est pas une plante. Si je coupe une jambe d’un chien, elle ne repousse pas. D’ailleurs, le chien ne vit pas avec des milliers de pattes qui lui poussent continuellement sur le dos aléatoirement. Et si je plante la patte coupée du chien, il ne pousse pas un deuxième chien. Le chien est soit mort, soit vivant, il ne peut pas se retrouver dans un état indéfini, presque quasi desséché pendant plusieurs jours, mais réssucitable en lui versant un peu d’eau, et en en prenant bien soin. Le chien se déplace et réagit instantanément à ce qui l’entoure. Le chien apprend, ses réactions s’adaptent à l’environnement et à ce qu’il en connaît. Le chien communique de manière relativement explicite. En gros, le chien me donne un nombre très important de signes qui me permettent de croire qu’il possède le même type de « vie » que moi, une vie en tant qu’entité observatrice, sensible et « consciente ».** Une vie que « j’aurais pu avoir », si j’étais né à sa place. Enfin, du moins, il y a à peu près autant de chances pour que ce soit le cas que de chances pour qu’un autre être humain soit aussi « vivant » que moi. Même si j’ai parfois matière à en douter, quand j’entends certaines personnes comparer les plantes aux animaux, et prétendre que leur propre « conscience » n’est qu’une illusion… A la limite, je serais d’accord pour manger un peu de viande sur ces personnes. Ca ne devrait pas leur faire grand mal.)
Le respect de la vie, donc. Le seul argument. Le seul argument qui ne peut pas s’expliquer. On l’a ou on ne l’a pas. On le comprend intuitivement ou pas.
Bien sûr, moi aussi, même en étant végétarien, je tue. Je tue par inadvertance, par manque d’attention. Je tue quand je prends ma voiture et qu’un petit animal passe sous mes roues sans que je m’en rende compte. Je tue des dizaines, des centaines, des milliers d’insectes, contre mon pare-brise, ou même à pieds, quand je me promène, et certainement d’autres manières… Je ne vois pas tout. Et je tuerais aussi par légitime défense. Mais tuer, c’est un dilemme, c’est un drame. C’est quelque chose d’inacceptable, même s’il faut vivre avec, même si j’y pense rarement. Tout meurtre que je peux éviter facilement doit l’être. Et d’autant plus que cette vie « entité » se rapproche de ce que je connais, de « moi », et a de grandes chances d’être une « vie » autant que moi. Eviter de tuer en mangeant de la viande, c’est simple. Rien ne m’y oblige. Rien. Et rien ne peut aller contre cet argument.
Et en fait… le seul « argument » pour ne pas être végétarien, le seul convaincant, c’est sans doute « la santé »… C’est en tout cas celui que j’ai entendu toute mon enfance, celui qui m’a fait croire pendant de nombreuses années que vivre sans manger de viande était impossible. Qu’arrêter de manger de la viande, ça voulait dire mourir dans l’année. C’est ce que je croyais. C’est probablement ce que croyaient mes parents aussi. Et c’était ce qui me faisait penser « Je n’ai pas le choix. ».
Et ce qui m’a fait arrêter, c’est d’une part, avoir croisé un végétarien, adulte, en bonne santé, et d’autre part… qu’au fond, je n’ai pas un très fort instinct de survie. Un simple calcul : Pour faire vivre un carnivore, il faut tuer plusieurs animaux. Plusieurs vies contre une seule. Qu’est-ce qui permet de dire que l’unique vie sauvée vaut toutes les autres ? La mienne, en tout cas, ne vaut pas tout ça. Elle vaut peut-être plusieurs vies d’insectes, puisque la plupart des insectes ont des vies très courtes. Mais pas plusieurs vies d’un vertébré (ou autre « gros » animal). Je crois qu’au début, quand j’ai arrêté de manger de la viande, j’ai eu le sentiment de prendre un risque pour ma santé. Un risque qui en valait la peine, de mon point de vue. Et il est possible, probable, au fond, que, même s’il était impossible d’être végétarien sans mettre sa vie en danger, je continuerais… autant que possible. Et il est plus que probable que même s’il n’y avait aucun autre argument en faveur du végétarisme, je le serais quand même. Parce que je ne vois pas ce qui me permettrait de décider, moi, quels animaux doivent mourir.
(Accessoirement, il se trouve que ma santé est toujours aussi bonne, que je n’ai pas maigri, et que j’ai même pris au moins dix kilos depuis que je suis végétarien… C’est à dire près de la moitié de ma vie. Et que n’importe quel médecin ou diététicien pourra vous confirmer que pour un ovo-lacto-végétarien, qui mange des produits laitiers et des oeufs, même sans être particulièrement attentif à son alimentation, les risques de carences sont quasi nuls… Du moins, pas pire que pour un mangeur d’animaux.)
Voilà tout simplement pourquoi personne ne me convaincra jamais de me remettre à manger de l’animal, et pourquoi je n’essaierai plus de débattre avec un mangeur d’animal, qui n’a pas envie de m’entendre, et qui ne pourra pas avoir autre chose qu’une réaction d’autodéfense, de repli ou de provocation. Bref, une situation bloquée.
*Je dis « Viande » pour « Viande, volaille, poisson, mollusques, etc., et toute partie d’un animal doté d’un système nerveux, initialement vivant, mais qu’il a fallu tuer pour obtenir ce morceau. »
** Ces exemples fonctionnent aussi avec le lapin, le mouton, le poney, la poule et la vache. Et peut-être d’autres. Essayez, vous verrez.
Publié dans Les personnes qui ne se mangent pas.
5 commentaires
Des mots malheureux. ▼▲
Je poursuis sur le même principe que cet article, c’est à dire une sélection des meilleurs mots clés des six derniers mois. Bon, je vous passe tous ceux qui veulent en savoir plus sur Boris Vian et « Je voudrais pas … Continuer la lecture
Je poursuis sur le même principe que cet article, c’est à dire une sélection des meilleurs mots clés des six derniers mois.
Bon, je vous passe tous ceux qui veulent en savoir plus sur Boris Vian et « Je voudrais pas crever », ceux qui veulent à tout prix dessiner des pangolins ou des koalas, ou, dans un autre registre, ceux qui aimeraient bien leur faire des très gros câlins (Faut dire que je l’ai cherché, avec mon nom de catégorie…).
Enfin, parmi ceux qui s’intéressent à Boris Vian, certains, quand même, m’intriguent :
dessin je voudrais pas de boris vian
Et tu n’en auras pas !
Tiens, cadeau, je te fais même le dessin :
essayons… boris vian
Moui, essayons… Qu’est-ce qu’on risque ? Ce qui ne tue pas rend plus fort.
je voudrais pas crever d’un cancer de la colonne vertébrale
Moi non plus. Très beau titre-valise, au passage.
boris vian je vais crever
Je suis de tout coeur avec toi… J’essaierai de lui transmettre le message, à l’occasion.
Allez, continuons avec les gens qui aiment les gens :
les fesses de carrie anne moss
Bon, ça, c’est clair. J’ai même pas besoin de commenter, mais j’aime beaucoup l’expression.
matrix 1 kate mouse
Ah, c’est donc pour ça, les grandes oreilles…
Allez, revenons aussi, rapidement, sur les gens qui aiment beaucoup (trop) les animaux :
zoophilie+lecture
dessins sur la zoophilie
Un sujet qui attire donc les artistes et les intellectuels, à ce que je vois.
Ben ouais, finalement, mon site attire toutes sortes de gens.
- Des dessinateurs comiques :
rorschach drole
Carrément.
- Des intellectuels :
explication de cérébralité
Je suis désolé, je n’ai pas d’explication.
réfléchir sur les besoins physiologiques liés à l’existence
Hum, hum… Manger, boire, dormir, respirer, faire ses besoins, copuler… Hum, hum… Ah la la…
- Des dépressifs :
je mourrai seul
Je confirme. Comme Donnie.
Ah oui, alors un autre sujet récurrent, ce sont les onomatopées, assez bizarrement.
chchch onomatopée
C’est le chant de la cigale dans la garigue, mon vieux Marius.
onomatopé caribou
Alors là, je ne sais pas trop… Soit c’est le cri du caribou qui doit ressembler à une espèce de… euh… j’en sais rien « Brouaaaah! », ou un truc… Soit c’est juste la fameuse onomatopée : « CARIBOU ! ».
Bon, bien sûr, après, il y a les gens qui s’intéressent tout particulièrement aux pangolins, au caribous, ou aux koalas. Mais en tout bien tout honneur.
- Les koalas :
boudin koala
Boudin toi-même.
jeu ou l’on tue des koala
Super jeu.
point a relier complexe de koala
Ah oui, le fameux complexe de koala… « Je ne suis qu’un pauvre koala, condamné à une piètre existence de koala, moi qui me destinais à de grandes choses… Pourquoi, pourquoi ? »
spécimen de koalas restant en vie en 2011
Il y en a 12 maintenus en vie dans un état d’hibernation artificielle.
où koala?
Je préfère ne pas répondre.
biographie du koala
Je l’ai lue, c’était passionnant. On comprend mieux le complexe du koala.
coman dessiné un coala
Il faut d’abord apprendre à l’écrire.
colonne vertébrale du koala
Ah oui, le trophée du jeu…
colorier sur l’ordinateur koala pas facile
Ah ça, non, c’est bien vrai.
- Les pangolins :
l’histoire du pangolin
Dans la même collection que l’autre biographie…
voir un pangolin en reve
Ca signifie que tu as des problèmes de peau.
plein de chose sur pangolin animal
Plein. J’espère que t’as trouvé ton bonheur sur mon site.
moyen pour eviter la disparition du pangolin
Ne pas le manger, ne pas le tuer, le laisser se reproduire.
famille du pangolin
Le père, la mère, les enfants.
Les Manidés, sinon. Autrefois, on les classait dans la même famille que les tatous et les oryctéropes, mais finalement, non. De toute façon, tout ça, c’est des familles de cools.
pangolin fan
Pareil, j’ai le tee-shirt et la casquette.
pangolin il vien dou
Comme le koala.
épisode le pangolin
Je ne sais pas.
première observation pangolin
C’était par un lion, en – 500000 av JC.
mange pangolin
manger pangolin
Non. Cf. « moyen pour eviter la disparition du pangolin ». Ogres.
quel sont les proche parent du pangolin
Le cousin, la cousine, la tante, l’oncle. Et sinon, voire plus haut.
le pangolin peut vivre juste ta quelle age
Oui, il peut vivre. Et juste je te le dirai pas, c’est personnel.
pangolin méchant
Carrément. J’imagine bien.
pangolin pas cher
Pas dans tes moyens.
pangolin a faire soi meme
Ah oui, c’est moins cher, du coup.
que mange un pangolin
Du pangolin.
comment font l’amour des pangolins
Comme les hérissons, en hurlant de douleur, ça pique partout, c’est terrible. Ils n’aiment pas trop ça.. Et du coup, effectivement : « moyen pour eviter la disparition du pangolin » ? On ne sait pas.
- Et les caribous, qui visiblement, ne suscitent pas le même engouement :
métier éleveur de caribou
Je crois l’avoir déjà dit, mais on n’élève pas les caribous.
sais quoi du karibou
Pour ainsi dire, on ne sait rien (même pas l’écrire). Ca n’intéresse personne, le caribou, ça fait pas rêver, la preuve.
Et bien sûr, le dernier sujet qui revient, c’est de savoir si oui ou non, doit-on manger des animaux ?
argumentation carnivore
Il n’y en a pas.
carnivore qui ne mange pas les bébé animaux
Quel rabat-joie…
- « Tiens, je t’ai fait des brochettes de châtons-chiots ! »
- « Ah non, je ne mange pas de bébés animaux ! »
que repondre a pourquoi es tu vegetarien
Les réponses possibles ont été traitées en long en large et en travers sur ce site. Cet article précisément a le mérite d’aborder la thématique de manière exhaustive.
Sinon, l’article wikipedia est très complet aussi, et permet de trouver des réponses objectives à pas mal d’arguments crétins qu’on peut nous asséner.
Et sinon, y a des milliards de sites végétariens…
Donc si tu as en face de toi des gens intelligents et capables de comprendre, tu peux tenter de leur exposer ces nombreux arguments.
Dans le cas contraire, tu peux répondre que :
– « Ca me sert à détecter les cons. Je ne suis pas noir ni arabe, j’ai pas réussi à être homo, alors tout ce que j’ai trouvé pour subir la xénophobie, c’est d’être végétarien. »
- « C’est juste pour faire chier. Juste ça. Vraiment. »
- « Je ne mange que ce que je tue moi-même. Ah, je vois que tu as un chat… »
Ou faire un grand sourire silencieux qui exprime clairement « Je parle pas aux cons, ça les instruit. ».
Episode 17 – 11 ▼▲
Foulé aux pieds par des bêtes indifférentes ————————————————————————————————————————————————————- Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale… (Extrait de « Je voudrais pas crever » – Boris Vian) ©Fayard 1996
Foulé aux pieds par des bêtes indifférentes
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Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale…
(Extrait de « Je voudrais pas crever » – Boris Vian) ©Fayard 1996
Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale…
(Extrait de « Je voudrais pas crever » – Boris Vian) ©Fayard 1996
Verbiages 4 ▼▲
Socrate aurait dit : « Je sais que je ne sais rien. » voire « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien. » Logiquement, les deux sont incorrects : – S’il sait qu’il ne sait rien, il ne sait pas … Continuer la lecture
Socrate aurait dit : « Je sais que je ne sais rien. » voire « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien. »
Logiquement, les deux sont incorrects :
- S’il sait qu’il ne sait rien, il ne sait pas rien.
- S’il sait une chose, il ne sait pas rien.
La phrase correcte aurait dû être : « Je ne sais rien à part ceci. »
Ou éventuellement : « Je ne sais qu’une chose. »
En ce qui concerne la deuxième phrase, il reste une incertitude. Quelle chose sait-il ? Par déduction, on peut dire que la chose qu’il sait, c’est qu’il ne sait qu’une chose. Seulement, il est encore possible d’imaginer que même en énonçant « Je ne sais qu’une chose. », il ne sait pas « Je ne sais qu’une chose. » (Il saurait alors autre chose que « Je ne sais qu’une chose. »). Par exemple, s’il fait appel à son inconscient pour l’énoncer. La phrase est donc logiquement exacte, mais manque de précision sur la dite chose sue.
On retombe donc sur « Je ne sais rien à part ceci. ». Logiquement, c’est correct.
Sauf qu’en vérité, la phrase est incompréhensible. Pour que l’esprit appréhende réellement ce qui est entendu par « ceci », on est obligé de relire la phrase, de retomber sur le terme « ceci », et donc de relire la phrase, et de retomber… Bref, de relire la phrase à l’infini. Sinon, on ne fait qu’accepter un modèle simplifié.
(« Je ne sais qu’une chose, ceci. » sera également exacte, mais devra également être lue à l’infini.)
Ceci dit, le problème de « savoir » posera toujours cette mise en abîme à l’infini. On peut par exemple poser le problème dans l’autre sens :
Admettons que je sache quelque chose, dont j’ai la certitude. (Bon, par exemple, que j’existe.)
En sachant cette chose, je sais également que je la sais.
En sachant que je la sais, je sais également que je sais que je la sais.
En sachant que je sais que je la sais, je sais également que je sais que je sais que je la sais…
Bref, pour énoncer la totalité de ce qu’implique ma connaissance de la chose, je suis obligé de faire un énoncé infini, alors que mon acte de savoir semble parfaitement simple, défini et ponctuel.
Ce qui est finalement un problème inévitable chaque fois qu’on énonce une pensée qui porte sur la pensée… La pensée, à l’origine, est faite pour fonctionner dans un contexte limité, et étudier ce qu’on perçoit, c’est à dire l’extérieur proche, par pour s’étudier soi-même et créer des systèmes fermés instables…
En fait Socrate aurait mieux fait de dire « Je ne dis que des bêtises. », on aurait gagné du temps.
Passionnant, n’est-ce pas ?
————————————————
Bon, allez, promis, j’arrête.
Je vais reprendre mes dessins. Faut juste que je finisse cette maquette de pyramide qui doit me servir de modèle. Oui, je suis comme ça, moi, quand un dessin m’angoisse trop, je fais n’importe quoi.
Publié dans Chaos, Cérébralité
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Verbiages 3 ▼▲
Depuis un moment, là, je transite de pages en pages sur wikipedia, entre les théories sur la conscience, matérialistes ou spirituelles, entre les philosophes et les « fans de SF »… Et je me rends compte qu’il y a pas mal de … Continuer la lecture
Depuis un moment, là, je transite de pages en pages sur wikipedia, entre les théories sur la conscience, matérialistes ou spirituelles, entre les philosophes et les « fans de SF »… Et je me rends compte qu’il y a pas mal de théories et philosophies « officielles » auxquelles j’avais déjà pensées, tout seul, plus ou moins vers l’adolescence, un peu avant et un peu après, sans savoir vraiment que ces noms y correspondaient… Je me rends compte qu’il y a aussi pas mal de penseurs « officiels » qui arrêtent leur raisonnement avant moi, d’autres qui énoncent des propositions arbitrairement sans se rendre compte qu’elles ne s’appuient sur rien, d’autres qui sautent des étapes de raisonnements (ce qui revient au même), d’autres qui font des sophismes ridicules en se pensant très intelligents (Le nihilisme de Gorgias, mon dieu…)… et que tout ça, ça s’est bien souvent passé quelques siècles ou millénaires avant moi. Et que ça continue, pour toujours revenir au même point.
Et pourtant, je n’arrive toujours pas à tomber sur cette idée que le raisonnement logique est forcément limité.
Et limité non pas par la nature humaine, par nos sentiments ou je ne sais quoi, mais bien par sa nature propre. Une démonstration est limitée, elle se décompose en étapes quantifiables, ponctuelles, discrètes (au sens mathématique), qui ne peuvent être décomposées au delà d’un certain point. On est toujours obligé d’accepter, à un moment, que A entraîne B, sans pouvoir démontrer pourquoi A entraîne B. Pour faire une démonstration, on part obligatoirement de vérités arbitraires, mais chaque étape du raisonnement, chaque transition d’une proposition à une autre -qui traduit une implication- est elle aussi arbitraire (même si l’implication nous apparaît comme totalement évidente).
Le raisonnement logique ne peut pas prouver sa propre justesse. Parce que le seul outil pour prouver quelque chose est le raisonnement logique lui-même. Au mieux, il peut donner l’air de bien fonctionner dans ses applications concrètes. (En dehors de la philosophie, donc…)
Tandis qu’au contraire, il réussit à démontrer en toute logique des paradoxes illogiques, qui contredisent donc sa fiabilité.
Dans l’absolu, rien ne nous permet donc de considérer le raisonnement logique comme un outil absolument fiable. (Sinon une foi aveugle due à l’horreur de comprendre qu’on ne peut disposer d’aucun outil plus fiable…).
Allez, quelqu’un l’a forcément énoncé avant moi…
Les « penseurs » sont quand même des ados attardés, au fond.
Et les humains de vrais tarés.
Publié dans Chaos, Cérébralité
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Verbiages 2 ▼▲
Comme je l’ai expliqué ici, il m’apparaît comme impossible que la conscience (telle que je l’entends) soit simplement une conséquence de la matière. Mais je vais ici détailler la note de milieu d’article, autrement dit pourquoi la conscience (telle que … Continuer la lecture
Comme je l’ai expliqué ici, il m’apparaît comme impossible que la conscience (telle que je l’entends) soit simplement une conséquence de la matière.
Mais je vais ici détailler la note de milieu d’article, autrement dit pourquoi la conscience (telle que je l’entends) ne peut pas être autre chose que de la matière.
Si l’on admet que l’univers matériel existe, et que l’univers (matériel ou non) est logique, alors on a des preuves que la matière a une incidence sur la pensée. L’ingestion d’alcool et autres psychotropes déforme non seulement la perception mais aussi les facultés de penser, de mémoriser, de calculer, de réfléchir. Les taux d’hormones et les besoins physiologiques en font de même. La fatigue, également. Les maladies et lésions cérébrales provoquent la perte de diverses facultés, ne serait-ce que de la perte de mémoire. L’état de rêve aussi altère la conscience et la capacité de réflexion (et pas qu’un peu…). Ou encore la neurochirurgie. Bref, la pensée peut être altérée, et si le monde matériel existe, cette altération vient du monde matériel.
Mais la pensée n’est pas la conscience (telle que je l’entends). On peut distinguer la pensée, et même la perception des sens, de cet observateur final que j’appelle la conscience. On peut donc encore imaginer que la pensée est induite par la matière, mais que l’observateur final appartient à un monde immatériel. L’observateur serait donc totalement immunisé contre la matière, il ne ferait qu’observer le résultat du travail du cerveau, sans être perceptible par celui-ci.
Sauf que ça n’est pas le cas. Mes pensées tiennent compte de l’existence de ma conscience. Ma pensée détecte, ressent et « voit » cette conscience. Alors que ma pensée devrait en être distincte, ne devrait que lui livrer des informations, pas en retirer. Car si cette détection de la conscience se traduit sous forme matérielle, il doit être possible de l’observer, au niveau matériel, d’observer un échange électrique entre réseau de neurones, de voir que l’enchaînement se fait logiquement, du début à la fin, qu’à aucun moment n’intervient une réaction imprévisible, inattendue et chimiquement impossible, quelque chose d’extérieur, que toute la réaction reste logique et matérielle. Si toute la réaction de pensée est matériellement logique, alors le fait de ressentir cette conscience et de baser sa réflexion dessus ne peut pas venir d’ailleurs que de la matière.
Ceci dit, je ne crois pas qu’on soit encore capable d’observer chimiquement ce genre de « réflexion » sur la conscience et n’y voir qu’un enchaînement logique. (Quand je dis « Je ne crois pas. », je suis en fait sûr à 100%, mais je n’ai pas le droit de l’affirmer étant donné que ma connaissance sur les IA et la neurologie est proche de zéro.)
OK… Après réflexion, on peut encore émettre un doute, si on imagine que quelque part au milieu du cerveau, un neurone (ou quelques neurones) bien précis pourrait avoir un comportement visiblement chaotique, aléatoire, quantique, illogique qui correspondrait à un message venant d’un « ailleurs »… En admettant donc que la matière ne soit donc plus parfaitement déterministe (si on s’en contente).
D’accord. Mais moi, ce qui ne me satisfait pas dans l’idée d’une dimension spirituelle, c’est justement que la conscience ne doit pas avoir de dimension. Elle doit être un point, unique, indivisible, et non localisé. Et chaque point reste isolé. Rien ne permet de dire que d’autres points existent. Rien ne leur permet d’échanger, de se détecter. Rien ne permet de les relier, ni même de les distinguer. Bref, rien ne permet de définir une « dimension » spirituelle qui engloberait ces consciences éventuelles. Chaque conscience (si on postule qu’il y en a plusieurs) est en soi un univers complet et fini.
Seule alternative, pour imaginer une dimension spirituelle qui permette à ces consciences de discuter, c’est finalement d’imaginer que le monde matériel, c’est le monde spirituel… Que le monde « matériel » n’est pas cohérent en lui-même, mais qu’il est la création de l’ensemble des esprits, qu’il est une sorte d’inconscient collectif dans lequel se ballade l’ensemble des consciences. La « réalité virtuelle » formée par cet inconscient collectif devrait alors se présenter de la manière la plus cohérente possible pour satisfaire tout le monde (notamment en représentant « matériellement » au niveau neuronal au mieux, les réflexions de chacun), de même que l’inconscient collectif altèrerait la capacité de réflexion consciente de chacun selon le besoin. Mais finalement, ça n’apporterait pas grand chose au monde matériel tel qu’on le postule actuellement… « L’inconscient collectif » correspondant juste à cet ensemble matériel relativement cohérent par lui-même (si ce n’est aux limites de nos capacités de compréhension). Et notons au passage que même postuler l’existence de cette « dimension spirituelle » n’implique en rien l’éternité de la conscience.
Et au fond, puisque rien ne me prouve l’existence des autres, rien ne m’oblige à imaginer cet inconscient « collectif ». L’univers pourrait tout aussi bien être la création de mon inconscient à moi seul, dans lequel navigue ma conscience.
Notons encore, que, comme je le disais déjà dans le premier « Verbiages », la conscience (telle que je l’entends), en tant qu’observateur final, doit pouvoir se distinguer de la personnalité et des capacités de réflexion, bref de l’esprit (qu’il soit matériel ou spirituel), et même des perceptions (les yeux fermés, dans le silence, et sans rien ressentir, ni imaginer, je reste moi). Or, une conscience sans pensée ni perception, j’ai tellement de mal à me le représenter que ça ne m’étonnerait pas que ça soit juste le néant (autrement dit, pas de conscience). Mais je peux me tromper.
Ceci dit, encore une fois, toutes ces réflexions restent des besoins de réponses à des questions dont rien ne prouve la pertinence. Croire en dieu, ou croire à une dimension spirituelle, ça reste croire en une réponse apparemment « logique », satisfaisante, capable de vaincre ce doute, donc purement « anthropocentrique », finalement. (Le « besoin de réponse » n’étant rien de plus que ça : Une vision anthropocentrique.)
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Verbiages ▼▲
C’est emmerdant. Aujourd’hui, j’ai reçu un livre commandé récemment, qui s’appelle « I am a strange loop. » de Douglas Hofstadter. Je l’ai commandé parce que je connaissais l’idée directrice, et je savais que ça m’énerverait, mais je ne voulais pas m’énerver … Continuer la lecture
C’est emmerdant.
Aujourd’hui, j’ai reçu un livre commandé récemment, qui s’appelle « I am a strange loop. » de Douglas Hofstadter. Je l’ai commandé parce que je connaissais l’idée directrice, et je savais que ça m’énerverait, mais je ne voulais pas m’énerver avant d’avoir tout en main pour juger. L’idée directrice, c’est que la conscience est une chose qui s’observe elle-même, formant un cercle vicieux, une sorte d’effet Larsen. L’idée n’est pas mauvaise, puisque la conscience est effectivement quelque chose qui s’observe soi-même, donc quelque chose d’absurde, une « singularité », comme il dit. Sans être une réponse définitive à l’une des « grandes questions de l’univers », c’est au moins une idée amusante.
Sauf que ça vient d’un chercheur logisticien informaticien, et que donc, logiquement, ça lui suffit, c’est une réponse.
Donc, comme j’avais le livre entre les mains, que j’étais pressé, mais que ça m’énervait déjà, j’ai lu les dernières pages pour avoir directement la conclusion.
Sa conclusion : La conscience est une illusion engendrée par la matière. « Je » n’existe pas.
Du moins, si j’ai bien suivi. C’est en anglais, j’ai lu que les dernières pages, et pour être parfaitement en accord avec moi-même, il va falloir que je lise tout depuis le début, en comprenant tout… Et je sais d’avance à quel point ça va m’énerver. (J’en ai déjà le crâne qui « grésille », comme chaque fois dans ce genre de cas.)
Alors, je livre quand même ma réaction, forcément malhonnête puisque j’ai pas lu le bouquin, mais quand même, à chaud…
Déjà, aboutir à la conclusion que l’esprit est une illusion, créée par la matière, c’est wahou… Bon, personnellement, j’ai pas eu besoin d’écrire un bouquin pour arriver à cette conclusion avant d’avoir dix ans, c’est un peu une des premières hypothèses qu’on pose quand on réfléchit au sujet, mais on n’est pas non plus obligé de s’arrêter là… Mais lui, c’est un grand penseur qui a écrit un bouquin, et qui fabrique des ordinateurs, alors il a sûrement raison. Il parait que c’est une conclusion qu’on refuse, parce qu’elle est inadmissible, elle fait trop peur. Personnellement, j’accepte parfaitement l’idée de ne plus être un jour, et je ne vois pas en quoi c’est plus effrayant… (J’accepte même l’idée que ma raison et ma sensibilité soient purement déterministes, alors bon…)
De deux, comparer les ordinateurs à l’esprit humain, c’est un peu oublier que l’esprit humain a mis quatre milliards d’années pour se développer à partir d’un processus relativement lent et complexe, utilisant des milliards de composants (les êtres vivants), tandis que l’ordinateur a été créé en 50 ans par une espèce qui s’est contentée de copier tant bien que mal ce qu’elle observe de ce fameux cerveau. Ca n’est donc pas tout à fait le même processus de conception. Je ne suis pas sûr qu’on puisse arriver au même résultat.
De trois, même un ordinateur extrêmement complexe capable de créer, de discuter, de penser, de mener les mêmes réflexions que les miennes ou les mêmes réflexions que Douglas Hofstadter et même écrire un bouquin pour nous les faire partager ne me convaincra ou ne me démontrera jamais qu’il existe autant que moi. Douglas Hofstadter lui-même ne peut pas me démontrer qu’il existe autant que moi. Je suppose simplement, arbitrairement, que c’est le cas. (J’ai sans doute tort puisqu’il pense le contraire.). La différence principale entre le travail de mon cerveau et le travail d’un ordinateur est celle-ci : L’ordinateur calcule, traite des infos de manière tout à fait logique, et renvoie ses résultats, mais ne donne aucun SENS à ces informations. L’ordinateur est un ensemble de composants physiques, de micro interrupteurs, qui stockent ou déstockent de micro tensions, qui ajoutent ou retranchent des bits d’informations, qui, en augmentant la complexité, par des tas d’opérations booléennes, en arrive à faire des multiplications, des divisions, et qui, au final, renvoie des informations, sous forme visuelle, qui n’ont de SENS que pour NOUS. Dans l’ordinateur, il n’y a que des charges électromagnétiques, un ensemble de choses physiques, il n’y a aucune information en tant que telle. Elles ne prennent une valeur d’information que pour les utilisateurs de l’ordinateur. Si j’écris « Je suis un ordinateur, j’existe. », dans un fichier texte, ça ne veut pas pour autant dire que mon ordinateur existe. Si j’écoute une fichier audio de voix synthétique qui me dit « Je suis un ordinateur, j’existe. », je ne serai toujours pas convaincu. Et le jour où un androïde me dira « Je suis un androïde, j’existe. », hé bien, permettez-moi de vous dire que ça ne sera toujours pas une preuve pour moi. De même, un ordinateur, même pourvu d’une caméra, ne VOIT pas. Il reçoit des photons qui provoquent des courants électriques qui engendrent d’autres courants électriques, qui pour nous ont valeur de traitement. Lorsque l’ordinateur renvoie une image qu’il a filmée, à aucun moment, il ne VOIT. La seule personne qui VOIT, c’est l’humain derrière son écran. De même, un robot mobile pourvu de caméras qui lui permettent d’éviter les obstacles ne VOIT pas. Il n’est qu’un ensemble de traitements d’informations programmés par l’homme qui permettent à cet objet « inanimé » de se déplacer selon les lois qu’on souhaite. Aucune image ne se « forme » dans son « esprit ».
Malheureusement, effectivement, pour un humain, le problème devrait être le même. La réflexion est le produit du travail des neurones, qui stockent et déstockent de l’électricité (Je n’utilise peut-être pas les termes exacts, mais on s’en fout, ça n’est pas le problème.). Oui, un raisonnement n’a des bases que matérielles. Non, je n’ai pas plus de raisons d’exister qu’un ordinateur. Et non, je n’ai pas de preuves que les autres humains « existent » (de la façon dont je l’entends). Un humain ne devrait être qu’un ensemble de réactions chimiques plus ou moins compliquées qui entraînent sa survie et sa reproduction. Sans que nulle part, il n’y ait d’esprit. C’est tout à fait imaginable.
Sauf que, je suis désolé de le dire, mais ça n’est pas mon cas. Moi, j’existe. Moi, j’ai un univers interne créé à partir de rien, qui correspond à chacun de mes sens, et qui représente chaque information dans ces dimensions. Ces dimensions qui n’existent nulle part ailleurs que dans mon esprit. Et j’ai également un observateur qui est donc là pour observer ces dimensions. Et même, qui les émule, sans que les sens s’en mêlent directement, par exemple quand il rêve, où quand il s’entend penser. Cet observateur, c’est moi. Ca n’est pas logique, c’est absurde, c’est impossible, mais c’est la vérité. J’existe.
De quatre, dire que la conscience est une illusion, créée par la matière, c’est admettre que la matière, elle, au moins, existe. (En gros, c’est du simple matérialisme, quoi, comme tout bon scientifique qui se respecte…). Le seul problème, c’est que le mot « exister » n’a aucune définition. Vous pouvez vérifier dans le dico : « être », « exister », etc. n’ont pas de définition, juste des synonymes qui s’appellent les uns les autres. Et pour cause « être » est simplement le premier terme qui doit être admis et à partir duquel on peut définir le reste. Et « être », c’est juste une conséquence de « moi »… Moi, j’existe, et le reste vient ensuite. Si je n’existe pas, je ne suis même pas capable de poser le concept « être », de raisonner dessus, ni de supposer que le monde existe mais pas moi…
De cinq, si la conscience est une illusion… Pour qu’on puisse parler d’illusion, elle doit être observée. Or l’observateur de cette fameuse illusion, c’est justement ce qu’on appelle « conscience »… Si la conscience est une illusion, elle est observée par la conscience, qui, donc, existe. C’est magique. (Bien sûr, on n’est plus à ça près, on pourra encore résoudre ce problème en déclarant : « La conscience est une illusion qui s’observe elle-même. ». C’est une phrase magnifique, je vais l’imprimer, l’encadrer et l’accrocher au mur.)
De six, mon essence, mon existence, mon « âme » est plus que de la matière. Elle est plus que mon cerveau. Je suis capable de m’imaginer dans un autre corps. Mais je suis également capable de m’imaginer dans un autre cerveau. Je suis capable de m’imaginer avec d’autres souvenirs, une autre culture, un autre mode de pensée, avec d’autres goûts, un autre langage, ou pas de langage du tout. Je suis capable d’imaginer que « moi », j’aurais pu naître ailleurs, autrement, d’autres parents, être quelqu’un d’autre. Je suis capable de m’imaginer animal. Je suis capable de concevoir l’idée que « moi », ça n’est pas ma matière, et que ça n’est pas ma pensée. Et qu’il y a quelque chose d’autre que la pensée qui fait que « moi » et « toi » (si tu existes), nous sommes deux entités différentes. « Moi », ça n’est pas juste le fait de savoir ou croire que j’existe. Je suis moi depuis que je suis né (ou au moins depuis mes premiers souvenirs), il n’y a jamais eu de changement, je n’ai pris la place de personne. Ca a toujours été moi. Je le sais, ça n’est pas une illusion. (Même si la force de mes souvenirs s’estompe avec le temps, ce qui peut malheureusement semer le doute…)
De sept, Douglas Hofstadter a vraiment des goûts de chiotte. Il est biologiquement impossible de survivre avec une coupe de cheveux et une veste pareilles. Je pense que le monde n’existe pas, ça n’est qu’une illusion que Douglas Hofstadter s’est inventée. Il n’y a pas d’autres explication.
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Note : Je n’aborderai pas ici des hypothèses qui justifieraient que l’esprit existe en dehors de la matière. Des choses impliquant une dimension spirituelle, divine, etc. Personnellement, je rejette ces hypothèses, pour d’autres raisons. Mais ça n’est ici pas le sujet.
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On arrive donc à la deuxième partie de mon aventure, que ces lecture et réflexion énervantes ont provoquées chez moi.
C’est là que ça devient emmerdant.
J’avais dit, dans un précédent article, qu’il n’existe aucune preuve pour nier la véracité du solipsisme (même si cette théorie n’apporte rien en tant que sujet de débat, puisque débattre avec d’autres, c’est admettre l’existence des autres, et donc sa fausseté). Mais que si le solipsisme était vrai, alors il devrait être possible d’en trouver une preuve.
J’avais également dit, dans un ou plusieurs autres précédents articles, que la logique démontre elle-même qu’elle est limitée (notamment parce qu’en tant qu’élément de l’univers, il est impossible d’en avoir une vue et une compréhension totale, à moins de poser le paradoxe d’un élément plus grand que ce qui le contient), qu’elle ne peut résoudre les « grandes questions », lesquelles grandes questions ne peuvent aboutir qu’à des absurdités si on s’acharne à tenter de les résoudre, et que d’ailleurs rien ne prouvait la pertinence de ces grandes questions. La conscience, l’existence du monde matériel, faisant partie de ces « grands questions ». Autrement dit que la conscience, et l’existence du monde matériel ne peuvent être étudiés logiquement (ni d’aucune autre manière d’ailleurs).
Et aujourd’hui, j’ai le malheur de me rendre compte qu’on pouvait juxtaposer ces deux propositions. (Le plus incroyable étant qu’il m’ait fallu xx années pour le faire, alors que je passais constamment de l’une à l’autre. Et que cette idée m’a surement déjà traversé maintes fois l’esprit, mais sans jamais la formuler aussi clairement.)
Bref : Il existe une possibilité et une seule pour que la logique soit parfaite, sans faille, toujours vraie. C’est que le monde n’existe pas.
L’impossibilité de l’existence d’une conscience qui soit issue de la matière, et qui pourtant ne peut être autre chose, et qui pourtant est, implique que monde matériel et conscience ne sont pas logiquement compatibles.
Et comme je suis (Comme je l’ai dit et répété, il n’est pas possible qu’il en soit autrement, je suis, forcément.), si je veux rester logique, le monde n’existe pas. C’est la seule preuve (logique) du solipsisme dont j’avais besoin.
Je vous laisse imaginer l’embarras dans lequel ça m’a plongé.
D’où l’envie de tenter d’influer sur le monde, là, comme ça, par la volonté. Ou de le faire disparaître. Bon, le problème, c’est que je conduisais, et il restait un doute (Le « monde » peut-il être logique ?). Je ne pouvais pas, juste, décider de me suicider, comme ça. D’autant plus que si le monde n’est qu’une création de mon esprit, il n’est pas dit que le suicide détruise mon esprit (pas plus qu’il n’est dit que mon esprit y survive), et si le monde n’est qu’une création de mon esprit, il est certainement inutile de « simuler » un suicide pour y mettre fin. J’ai donc continué à chercher des failles, et à tenter de le plier à ma volonté.
Plongé dans ma réflexion, je suis naturellement passé par des comparaisons entre le monde « rêvé » et le monde « vécu », et donc le fait que la cohérence du monde vécu semble meilleure que celle du monde rêvé (la définition des images, la persistance des paysages, les souvenirs qui ne se contredisent pas, etc.)… mais comment en être sûr puisque le seul juge de cette cohérence, c’est moi ?
Bien sûr, toutes ces réflexions, je les ai déjà eues, des dizaines, des centaines de fois, peut-être plus. Mais bon, ça faisait une de plus.
Et bien sûr, j’en suis venu à penser à Inception, puisque ça entrait dans le sujet. (Notamment au fait que le monde « réel » a un impact sur le monde « rêvé », même lorsque je suis endormi. Ma condition dans les rêves reflète souvent l’état de mon corps endormi. Si j’ai le visage dans l’oreiller, j’étouffe. Si je suis sur le ventre, il arrive que je me rêve allongé sur le ventre sur une table en classe. Si je porte un tee shirt, j’ai moins de chances de rêver que je suis nu, etc. Le monde réel et le monde rêvé ne sont donc pas exactement de même nature.). Pas Matrix, ni Existenz, ni Total Recall, ni autre chose. Juste Inception.
Bref, je me ballade, j’entre dans le centre commercial, je le traverse, dans cette espèce d’état second, perdu dans mes pensées, ça prend plusieurs minutes, je scrute les gens en me demandant s’ils existent, s’ils vont me montrer des « failles », etc… Je traverse des couloirs…
Quelques minutes plus tard, j’arrive à la FNAC. J’entre dans la FNAC. Dans la FNAC, il y a des écrans plats de démonstration allumés qui passent en boucle tel ou tel film. Premier écran qui entre dans mon champ de vision (seul à cet instant), à l’entrée… Je crois reconnaître les acteurs, le film… Je me dis « Non, c’est pas possible… ». Je vois le titre de la jaquette posée devant l’écran. Je murmure : « Putain, la faille… ».
Je vous laisse deviner. Et je n’invente pas.
J’ai donc, naturellement, passé le reste de l’après-midi à essayer d’en trouver une deuxième, de faille. Ca n’a pas fonctionné. C’est beaucoup trop solide. Mon inconscient, chargé de gérer toute la cohérence de cette illusion, est sans doute beaucoup plus puissant que ma conscience. J’ai fini par abandonner. Tant pis, si c’est une illusion, je vivrai avec.
Ou le monde n’est pas logique.
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Restons poilu. ▼▲
Un gribouillis flash éclair dans la digne lignée des dauphin flippant, Justin Bière-Bière et autre bolet. —————————————————————————————————-
Un gribouillis flash éclair dans la digne lignée des dauphin flippant, Justin Bière-Bière et autre bolet.
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Moimêmeseulisme ▼▲
Parfois j’ai peur de tomber un jour sur une preuve irréfutable que le monde est mon invention. Car si le monde est mon invention, j’en aurai obligatoirement la preuve un jour. A moins, bien sûr, que ma conscience refuse de … Continuer la lecture
Parfois j’ai peur de tomber un jour sur une preuve irréfutable que le monde est mon invention.
Car si le monde est mon invention, j’en aurai obligatoirement la preuve un jour. A moins, bien sûr, que ma conscience refuse de la voir.
Et si le monde est mon invention, et que j’en ai la preuve, rien n’aura plus d’intérêt. Enfin, encore moins. Je serai vraiment seul. Je serai la seule cause, la seule conséquence, et le seul but.
Et surtout, si le monde est mon invention, que j’en ai la preuve, que plus rien n’a d’intérêt, est-ce que mon esprit subsistera pour l’éternité ou est-ce qu’il se dissoudra de lui-même ? Ou bien trouvera-t-il la force de tout oublier et de réinventer un monde ?
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Note 1 : Le solipsisme, en tant que théorie à partager, est stupide. On ne peut rien fonder sur le solipsisme. Si je suis tout, je me fous du reste. On ne peut pas essayer de convaincre les autres de la vérité du solipsisme. Si je suis tout, je me fous de ces « autres » que j’invente. Si je suis tout, je me fous même qu’il y ait un nom pour désigner cette théorie, un nom que j’ai moi-même inventé inconsciemment pour renforcer ce faux passé en me faisant croire que d’autres y ont pensé avant moi. Si je suis tout, en ce moment-même, je ne suis pas en train d’exposer mon idée, mais plutôt de réfléchir au moyen de prendre conscience et donc détruire « le monde ».
Ou bien, je suis en train d’admettre que j’en parle à d’autres, et donc de lutter contre cette idée.
Note 2 : Mon esprit est capable d’inventer un monde. Mon esprit invente les rêves, des mondes auxquels je crois quand je les vis. Et mon esprit invente la couleur, les sons, les odeurs, le chaud/froid… Si le monde existe, la couleur, les sons et les diverses sensations, eux, n’existent pas dans ce monde matériel. La matière, les molécules, les particules, la masse, la vitesse, le magnétisme, les champs électriques, les forces, les ondes, etc. existent dans le monde matériel. Ce que la science est capable de mesurer existe dans le monde matériel. (Et lorsqu’un outil mesure le monde matériel, il ne fait que représenter cette mesure sur un autre support matériel.) Mais les différents univers de sensations, multidimensionnels, que crée mon esprit/mon cerveau, n’existent qu’à l’intérieur de celui-ci. Il les crée à partir de rien, pour y représenter ce que mes sens mesurent au contact du monde matériel. Mais (si vous existez et) si vous croyez comprendre ce que j’entends par « rouge », rien ne prouve que mon « rouge » est bien le vôtre. Rien ne prouve que mon « rouge » n’est pas votre « vert » ou même votre « aigu » ou votre « chaud ». Ou quelque chose que je ne suis même pas capable d’imaginer. Mon esprit crée la nature de chacune des dimensions sensorielles. Mon esprit ne transforme pas, il crée. Mon esprit est capable d’inventer un monde.
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Et hop, et stop. ▼▲
Ce qui suit est potentiellement très déprimant. Il est déconseillé de le lire. Mais je ne m’interdis pas de l’écrire, puisque c’est mon blog. ———————————————————————- Je vais parler de la mort. Et je vais parler de la mort en posant … Continuer la lecture
Ce qui suit est potentiellement très déprimant. Il est déconseillé de le lire.
Mais je ne m’interdis pas de l’écrire, puisque c’est mon blog.
———————————————————————-
Je vais parler de la mort. Et je vais parler de la mort en posant comme postulat que la mort est la fin de moi. L’instant après lequel je n’existerai plus.
Les déistes, animistes, mystiques et autres croyants en une forme de persistance de « l’âme » après « la mort » qui me liraient peuvent donc s’arrêter ici. Ce qui suit ne les concerne plus, je n’arriverai pas à leur faire comprendre ce que j’essaie d’expliquer, et s’ils réagissaient en commentaire en exprimant leur opinion, ils ne me convaincraient pas non plus, et on ne parviendrait qu’à s’énerver mutuellement.
Je poursuis…
Je ne crois pas en la subsistance de « l’âme » après la mort pour plusieurs raisons.
Si la mort n’est pas la fin de moi, alors :
- Soit l’âme subsiste après la mort pour un temps limité.
- Soit l’âme subsiste après la mort pour l’éternité.
Et :
- Soit l’âme subsiste après la mort dans un monde spirituel.
- Soit l’âme subsiste après la mort en revenant dans le monde physique dans une nouvelle enveloppe charnelle.
De plus, supposer que l’âme est éternelle, c’est également supposer que l’univers (dans sa globalité, qu’il n’ait qu’une dimension matérielle, ou qu’il ait également une dimension spirituelle) ne connaîtra jamais de fin.
Si l’âme subsiste après la mort dans un temps limité, je ne vois pas l’intérêt de poser cette hypothèse. La mort véritable, la disparition de l’âme, viendra donc seulement un peu plus tard que la mort du corps. Il n’en reste pas moins que la mort véritable sera la fin de moi, et qu’il me faudra affronter cet instant de passage vers le néant, mais simplement plus tard.
Si l’âme subsiste pour l’éternité… La simple idée me donne la nausée. L’éternité, c’est très long… C’est supposer qu’il n’y aura pas d’issue, pas de repos, jamais… S’il vient un moment où mon âme aura tout vu, tout compris, il ne lui restera plus rien à faire… Et pourtant ça ne s’arrêtera pas. L’éternité serait vraiment une idée terrifiante, qu’elle se fasse dans un monde spirituel ou par réincarnations successives. On peut aussi imaginer une boucle sans fin, pas plus réjouissante… La plupart supposent que l’âme finit par fusionner avec le grand tout (Dieu ou autre), que la conscience se dissout, pour finalement détruire toute individualité et tout tourment que l’ego apporte… J’avoue que je ne vois pas bien la différence avec la mort véritable, la fin de moi…
Et dans ce cas, autant se contenter de la mort première, au moment où elle semble visiblement survenir dans le monde matériel : A la mort du corps. Mon corps retournera à la matière de l’univers, et ma conscience disparaîtra : Oui, c’est bien la définition (physique, matérielle, athéiste et banale) de la mort. Pourquoi chercher plus compliqué ?
Décidément, tout ce que je vois dans les différentes hypothèses qui supposent que la mort n’est pas la mort, c’est simplement un moyen de retarder l’échéance pour accepter l’idée de cette mort trop rapide, trop proche, trop effrayante, et imaginer qu’un jour, sous une autre forme, on aura la capacité métaphysique de l’accepter sans peur. On transforme juste sa silhouette pour la rendre plus floue et moins effrayante.
Mais moi, personnellement, je préfère affronter la première telle qu’elle se présente. C’est un choix. Je ne suis pas sûr que ce soit le bon. Ne pas craindre la mort n’aide pas à profiter de la vie.
Ça fait une vingtaine d’années que pour moi la mort a perdu son aspect terrifiant, dramatique, inacceptable et insupportable. Je me souviens parfaitement du jour. C’est simplement parti d’une réflexion. J’avais peur de passer ma vie entière dans la terreur de la mort, et, le jour dit, de mourir dans une peur insoutenable. Je me suis alors dit que le but de la vie était peut-être d’apprendre à ne plus avoir peur de la mort. Puis je me suis mis à réfléchir au début de la vie, au fait qu’à une époque, j’avais déjà été inexistant. Et finalement au fait, qu’en l’instant où je réfléchissais à tout ça, certains enfants, que je ne connaissais pas encore, que je connaîtrais plus tard, dans quelques années, dont je connaissais précisément les parents, n’existaient pas encore, n’étaient pas encore conçus, n’avaient rien d’existant. Ça m’a semblé effroyable. Pas moins que la mort. L’idée de naissance était aussi insoutenable que l’idée de mort. Et je me suis dit que ça y était, je n’avais plus peur de la mort. Et je crois que c’était le cas. Je n’ai plus jamais ressenti cette terreur insupportable.
(Quelques années plus tard, ces enfants sont nés, forcément. C’est important, ça confirme mon idée, même si c’est évident.)
En 20 ans, pourtant, l’idée de la mort ne m’a plus jamais quitté. Elle fait partie de moi, je l’ai domptée, et peut-être embrassée, à force. En 20 ans, à force d’y penser et repenser, les restes de peur ont eu tout le temps de s’effacer, de plus en plus. Je peux parfaitement imaginer mourir demain, ça ne me fait rien. Le seul regret que j’aurais, c’est de causer de la peine ou de la souffrance. D’autant plus que je suis relativement jeune, et je pense que la souffrance pour les proches est plus ou moins proportionnelle à la jeunesse du défunt, au sentiment d’injustice. Et la souffrance entraîne de mauvais choix de vie, autodestructeurs. En ce sens, oui, les conséquences que ma mort pourrait avoir, et qui m’échapperaient totalement, me font peur. (En plus, bien sûr, de l’instant de mort en lui-même, probablement, si j’y étais confronté, avant d’être certain d’avoir atteint le point de non retour. Je crois, et j’espère que, devant le constat du caractère irrémédiable, je mourrais sans peur.)
(Je ne dis pas non plus que voir quelqu’un mourir sous mes yeux ne me mettrait pas en état de choc. Je n’en ai aucune idée, ça ne m’est jamais arrivé, et c’est un autre débat.)
La mort, donc, c’est l’issue, c’est l’instant où il n’y aura plus rien. C’est aussi l’instant où je ne pourrai plus faire de mauvais choix, faire du mal, tuer, blesser, directement ou indirectement, me tromper, mal penser, mal apprendre, mal faire, mal ne pas faire, mal profiter, culpabiliser, angoisser, me perdre, me trahir, me déliter, regretter, etc. C’est l’instant où il n’y aura plus à se poser de question, où les questions n’existeront plus. Accessoirement, c’est également inévitable, ce qui revient à dire qu’aucune question n’a de sens face à la mort, et que donc, dans l’absolu, aucune question n’a de sens, tout simplement. La mort est effectivement l’instant qui résout tout. Peu importe nos choix, nos destins, c’est l’instant vers lequel tout converge.
Tous les chemins mènent à Mort.
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Voilà. Je me sens mieux.
Mais comme n’importe qui peut tomber sur mon site, pour me donner bonne conscience, je rajoute ça.
Bonne nuit.
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L’homme et son infinie prétention. ▼▲
Que cela soit dit, je déteste les gens qui se croient et se prétendent capables de chercher, savoir, comprendre, expliquer, démontrer, connaître, trouver, imaginer ou supposer La Vérité. Bref, je déteste les gens. Suis-je le seul à penser qu’il est … Continuer la lecture
Que cela soit dit, je déteste les gens qui se croient et se prétendent capables de chercher, savoir, comprendre, expliquer, démontrer, connaître, trouver, imaginer ou supposer La Vérité.
Bref, je déteste les gens.
Suis-je le seul à penser qu’il est possible que des « questions », jugées fondamentales, n’aient tout simplement pas de sens ? Il en faut, du culot, pour supposer, arbitrairement, que toute question a une légitimité, et qu’il y a obligatoirement une vérité correspondante qui doit lui servir de réponse, non ? Casserole chaise des pousse-gros ?
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Pensée nocturne, la suite. ▼▲
Le bonheur… Je ne sais pas si le bonheur existe, je ne sais pas s’il s’agit juste d’un concept inventé pour préserver l’espoir de tout un chacun et éviter le chaos absolu ou la fin de l’humanité. Mais ce que … Continuer la lecture
Le bonheur… Je ne sais pas si le bonheur existe, je ne sais pas s’il s’agit juste d’un concept inventé pour préserver l’espoir de tout un chacun et éviter le chaos absolu ou la fin de l’humanité. Mais ce que je sais c’est que s’il existe, ne vous attendez pas à ce qu’il ressemble le moins du monde à un état stable et équilibré de satisfaction et de plénitude. Pourquoi ? Tout simplement parce que la satisfaction, la stabilité, c’est la fin, c’est la mort. On ne bouge, on n’avance, on ne cherche à progresser et à se mouvoir que parce qu’on cherche à atteindre un but, plus ou moins lointain. C’est l’insatisfaction et la frustration qui sont le moteur de la vie.
Exemple suprême : Le sexe. C’est le désir, l’excitation, cette forme de frustration de ne pas atteindre une espèce de fusion irréalisable, qui pousse vers l’accouplement et finalement l’orgasme. Et quand l’orgasme est atteint ? Plus rien. C’est fini. On peut dormir.
L’amour, au sens « platonique », lui-même, ne se contente pas d’être, de simplement « être là ». Le quotidien et la répétition l’émoussent. Il a besoin de renouveau, de changements, de projets.
Mais ça vaut pour tout le reste. On se fixe des objectifs, on fait des projets, et on espère, surtout, qu’on en aura toujours, des projets. Même des projets pas forcément épanouissants, même un boulot à la con dans un métier à la con, il faut le faire, respecter les délais, et puis on se prend au jeu, on stresse un peu, ou beaucoup, même si l’enjeu est totalement stupide, il faut y arriver… Et quand on y arrive, aaaah, quel contentement. Enfin du calme. Jusqu’à la prochaine fois. Pas trop longtemps, le calme, sinon on s’emmerde…
Ca vaut pour tout. Les projets personnels, les projets immobiliers, les projets de famille, les projets de vacances, de voyages… Est-ce qu’il y a au milieu de tous ces moments, juste un instant, un seul, où l’on reste, heureux, béat, en extase, bien, à ne plus vouloir rien faire d’autre, plus vouloir essayer autre chose, à imaginer finir sa vie comme ça ? Franchement, si cet instant joyeux dure trop, est-ce que ça ne finit pas par lasser, par énerver, par faire chier, par déprimer ? Est-ce que ça ne finit pas par ressembler à la mort ? Ben si.
Ca vaut pour les combats pour des causes justes. Le jour où le monde sera parfaitement égalitaire, où la guerre, la famine et l’injustice sociale n’existeront plus, où finalement, on n’aura plus la possibilité de faire de grandes choses, d’offrir, de donner, défendre et aider les plus faibles, où tout le monde vivra dans le même état de non-besoin, où plus personne ne pourra plus être Quelqu’un de Bien, où l’on se contentera d’être tous des neutres… Dans cette utopie parfaite, sans drames, sans injustices, où on ne cherchera plus à se battre pour un avenir meilleur, est-ce qu’on ne se fera pas un peu chier ?
Ca vaut pour les sciences… Ce truc qui cherche, cherche, cherche, essaie coûte que coûte de recenser toutes les vérités ultimes, alors que la simple logique, qui est l’essence même de la science, démontre elle-même qu’elle ne pourra jamais atteindre cet absolu, ni même démontrer une seule vérité absolue.
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Démonstration simple : Toute vérité, pour être démontrée, doit être décomposée et basée sur d’autres vérités, qui elles-mêmes se décomposent et sont basées sur des vérités, etc… Sauf bien sûr, les vérités arbitraires, qu’on admet, par nécessité, par obligation, sans pouvoir les démontrer, parce que… parce que. La seule vérité indéniable, et donc indémontrable, et qui le restera jusqu’à ma mort étant « J’existe. ». (« J’existe » étant, d’après moi, une vérité qui englobe, finalement, beaucoup de choses… La perception d’un monde sensoriel, et l’écoulement du temps, entre autres. « J’existe. ». Qui se suffit à elle-même, et qui ne démontre pas la « réalité » du monde.)
Autre démonstration : Un élément d’un ensemble (l’homme) ne peut pas observer et maîtriser la totalité de l’ensemble auquel il appartient (l’univers et ses lois), sous peine d’engendrer un système paradoxal et absurde bouclé sur lui-même. (Exemple : Un surhomme, doté de la connaissance absolue, prévoit son avenir. Doté de la connaissance absolue, il décide de mettre en œuvre son libre arbitre pour briser son destin et sortir de cette prévision. Seulement, étant donné de la connaissance absolue, il avait prévu qu’il utiliserait son libre arbitre pour sortir de sa destinée, donc il avait prévu que ce serait cette « autre » destinée qui se réaliserait… Etc.)
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La science le sait (Du moins, je l’espère. A moins que le monde de la Recherche ne soit peuplé d’abrutis, tels les Bogdanof… Mais j’en doute.), elle n’atteindra jamais un absolu. (Au point qu’elle nous conduit de plus en plus souvent vers des théories à la fois logiques, absurdes mais obligatoires… J’aurais tendance à croire, moi, qu’elle est en train d’atteindre ses limites…)
Et dans l’hypothèse absurde où elle réussirait à l’atteindre, ce serait la fin de tout. Il n’y aurait plus de secrets, plus de doutes, plus d’incertitudes, plus d’avenir, plus d’intérêt à vivre. La science a besoin de cette frustration continue pour exister.
Ca vaut pour l’art… L’art, c’est l’expression du déséquilibre de l’artiste, son besoin de s’exprimer, de créer, de bouger, de se renouveler, parfois d’extérioriser ses tourments, parfois d’essayer de changer le monde, mais en tout cas de faire quelque chose de nouveau qu’il sait devoir accomplir, sans savoir s’il en aura le temps… Et quand il n’accomplit plus rien, il se recroqueville puis se fane.
Est-ce un hasard si les histoires, légendes, contes, films, dessins animés, romans, BD et que sais-je, mettent des pages et des heures à vous raconter mille crimes, meurtres, enlèvements, tourments, dilemmes, péripéties, dangers mortels, poursuites intenses, combats à l’issue incertaine, fin du monde imminente et autres angoissants événements, pour finalement conclure en une simple phrase (ou trente secondes de pellicule), qu’ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ? A croire que le bonheur n’a aucun intérêt.
Toute la vie est mue par la frustration. Et Boris Vian l’a parfaitement illustré dans L’Herbe Rouge, avec le sénateur et son ouapiti. Le bonheur, l’extase, c’est la mort.
Non, décidément, je ne souhaite le bonheur à personne.
Publié dans Chaos, Cérébralité
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